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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Les clins d'oeil du Farfadet
Cet ouvrage de 178 pages comporte 7 chapitres permettant de se familiariser avec la dynastie des comtes de Poitiers, puis avec le personnage Guillaume VII, sa jeunesse, ses confrontations avec les autorités ecclésiastiques, son attachement à la geste troubadour, ses compositions, ses thèmes privilégiés et la traduction de 11 de ses poèmes.
Cet ouvrage de 178 pages comporte 7 chapitres permettant de se familiariser avec la dynastie des comtes de Poitiers, puis avec le personnage Guillaume VII, sa jeunesse, ses confrontations avec les autorités ecclésiastiques, son attachement à la geste troubadour, ses compositions, ses thèmes privilégiés et la traduction de 11 de ses poèmes.

Cet ouvrage de 178 pages comporte 7 chapitres permettant de se familiariser avec la dynastie des comtes de Poitiers, puis avec le personnage Guillaume VII, sa jeunesse, ses confrontations avec les autorités ecclésiastiques, son attachement à la geste troubadour, ses compositions, ses thèmes privilégiés et la traduction de 11 de ses poèmes.

Une lecture découverte sur un Comte Poète du Moyen-Âge en Poitou...

Chevalier-poète par l'épée et la plume s'en va en quête de champs de bataille et de cœurs à prendre. Violence du fer et douceur des mots choisis... le glaive à bout de bras... la plume entre les doigts... reître et amant... férocité guerrière et lyrisme des veillées... le chant mélodieux s'oppose au fracas des armes. Guillaume VII de Poitiers aussi Guillaume IX d'Aquitaine ainsi nommé par les historiens et poètes fait partie des premiers troubadours recensés.

Nous observerons que ce n'est pas sa qualité de Duc d'Aquitaine que retiennent les chroniqueurs de son temps mais celle de Comte de Poitou ou des Poitevins. Guillaume de Malmesburi  le désigne ainsi : Willielmus, comes  Pictavorum. Ajoutons à cela , l'attachement indéfectible de la dynastie des Guillaume à la terre poitevine. Le lieu de résidence de tous les comtes était le château de Poitiers capitale culturelle et politique.

Mais qu'est donc en réalité cet énigmatique personnage ?...

Le septième comte de Poitiers est devenu l'un des plus célèbres de sa famille, en grande partie parce que sa vie fut digne d'un roman. La durée de son règne fut particulièrement longue : une quarantaine d'années. Il guerroie fréquemment et participe à la première croisade en 1101 ; il en revient exsangue après avoir perdu des milliers d'hommes. A l'inverse, il s'illustre dans une expédition en Aragon en 1120 , contre les musulmans.

Page 10

Voici pour l'empreinte "guerroyeur" de ce seigneur au caractère bouillonnant qui, de surcroît est hostile aux autorités de son temps, très critique contre le pouvoir du roi des Francs mais aussi farouchement opposé à celui de l’Église ; par deux fois il  sera excommunié. La première fois pour avoir installé sa maîtresse dans son palais de Poitiers, privilégiant sa présence à sa cour au détriment de l'honorabilité légitime de son épouse Phillippie.

La femme de Guillaume Philippie, (fille du comte de Toulouse) fut très affectée par ce soudain embrasement des passions. Elle décéda en 1117 , au prieuré de l'Espinasse, près de Toulouse , après avoir séjourné à l'abbaye de Fontevraud. L’excommunication du comte fut levé la même année.

Page 46

Guillaume VII (1071-1126) n'avait que 15 ans quand son père, Guy Geoffroy Guillaume, succomba à Chizé. Il devint comte-duc sous le nom de Guillaume le jeune, et hérita d'un immense domaine bien plus étendu que celui du roi de France. (Guillaume VII fut contemporain des rois capétiens Philippe 1er qui régna de 1060 à 1108, et de Louis VI le gros qui régna de 1108 à 1137).

La nature l'avait comblé de dons puisque l'on a dit qu'il était beau et brave, gai et spirituel ce qui l'aidera pour prendre goût à la chose littéraire mais en contrepartie on sait qu'il était plutôt brouillon, vif et emporté, peu régulier dans le suivi de ses choix et menées. Tôt confronté au pouvoir, il se lancera dans des conflits armés,  gagnant quelques batailles, en perdant d'autres et sera  blessé. En 1089, il épouse Ermengarde la fille du comte d'Anjou dont il se sépare 3 ans plus tard pour ensuite épouser Philippie qui lui permettra de s'attacher, un court temps, le comté de Toulouse.

Ce personnage me semble être une parfaite illustration du tempérament sanguin, brillant et brouillon mais pas pour versifier ...

L'histoire des troubadours est donc d'abord faite de leur vie, de leurs voyages et de leurs amours, de leurs rencontres, de leur carrière et de leurs œuvres. L'histoire poétique des troubadours est aussi l'histoire de leur art et de son influence, en particulier l’histoire des manuscrits qui, alors que sa grande époque est déjà achevée, se sont employés à la préserver.

Page 87 : cittation de Michel Zink

Le comte est aussi bretteur que charmeur, lettré il affectionne les vers et les "dits" de trouvères  contemporains, tels que Bernard et Ebles II  de Ventadour, des rivaux dont il s'inspire parfois pour la forme à donner à ses œuvres car il  aime à composer des chants où il conte ses heurs et malheurs, ses infortunes d'amant mais aussi ses élans pour ne pas dire sa fougue amoureuse, tantôt en termes courtois, tantôt en langage crû. En l'occurence, on ne se trouve pas là, dans le registre noble de la chevalerie évoquée dans les romans courtois apparus au XIe siècle et qui seront en vogue au cours du siècle suivant car, au-delà des contenus, ses poèmes et chants sont écrits en occitan ancien préféré au latin bien plus "académique".

Il en demeure que l'on considère Guillaume VII comme le plus ancien troubadour et certainement comme le chef de file de ce mouvement poétique enraciné dans la culture du Moyen âge *classique (central)

NB : * Haut Moyen âge (Ve - Xe)  - Moyen âge central (XIe - XIIe) - bas Moyen-âge (XIIIe)

Troubadour se comprend étymologiquement comme : le poète qui trouve... et donc qui crée, invente et compose son poème.

La poésie troubadouresque ne traite pas que les sujets doux et tendre de la nature et des êtres, elle livre aussi des œuvres teintées des états d'âmes de leurs auteurs, parfois tourmentées, peinées ou irritées, sans toutefois faire l'éloge de la violence. L'art tient à la construction (souvent des vers octosyllabiques) et à la mélodie qu'il dégage dans le jeu des rimes.

Avec la chanson de Guillaume il faut aller au-delà du miroir poétique  nous conseille Lewis Carroll. Il faut aussi comprendre  qu'entre chanter et trouver, il y a une concordance qui indique que le poète veut composer un nouveau poème lequel est destiné à être plus écouté que lu par l’assistance. Par exemple, Guillaume entame son chant VIII par  je ferai chansonnette nouvelle.

La musique  était le support supplémentaire qui facilitait la mémorisation du texte, en accentuant aussi l'effet de déclamation, constituant une harmonieuse parure pour "dire" les mots et exprimer plus intensément les sentiments qui les accompagnent.

Sur les onze chansons qui nous sont parvenues de Guillaume on ne dispose que d'une mélodie adjointe au début du poème XI. Pourtant Guillaume ne doute pas de son talent de musicien quand à la chanson VII il affirme :

Du chant je vous dis qu'il en vaut d'avantage

Si on l'écoute bien

Car les mots sont tous à leur place

Comme il convient

Et la musique moi-même je m'en loue

Est bonne et riche.

Chanson X de Guillaume VII le Troubadour

Chanson X de Guillaume VII le Troubadour

Au chapitre VII nous trouvons la traduction des onze chansons de Guillaume VII que préface en ses termes Katy Bernard dans Le Néant et la Joie :

" Le comte de Poitiers participe au mystère  de la naissance du trobar par sa nature autant que par l'originalité de son œuvre qui, quoique réduite, est d'une diversité telle qu'on en vit jamais chez aucun de ses successeurs.

Dans ses chansons, on trouvera les fondements de la fin'amor, cet amour parfait qui révolutionna l'image de la dame et de l'amour en faisant de l'aimée cette puissante suzeraine libre de son désir et maîtresse de celui de son amant.

Mais on y trouvera aussi le discourtoisie la plus crue, la grivoiserie  la plus assumée dans la mise en scène  rieuse des aventures et mésaventures  sexuelles du poète avec des femmes mariées de préférence.

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F
Un personnage haut en couleurs. Merci pour cette publication instructive
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F
Bonjour Francis.<br /> Un personnage haut en couleurs dont l’histoire qui n'est finalement pas très connue des Poitevins. Cet ouvrage de Michel Perradeau, bien présenté et illustré nous révèle ces traits de caractères particuliers et ces aptitudes singulières de ce comte qui appréciait , belles lettres et beaux chants étant lui aussi "compositeur - interprète"...<br /> Des champs aux chants foisonnent les mots chevaleresques en harmonie avec l'amour courtois.<br /> Amitiés.
A
"Oyé Oyé Bonnes gens !<br /> Quand le seigneur ne consacre pas son temps aux « plaisirs sportifs » de la guerre, de la chasse, ou du tournoi, il joue aux échecs , écrit ou écoute les poèmes courtois mis à l’honneur par les troubadours ; les ménestrels jouent de la vielle, les troupes de jongleurs donnent le spectacle… à l’époque, il n’y avait pas la télé………. Mais… que de sang versé depuis si longtemps à cause des guerres !…. En 2024 on dénombre pas moins de 38 conflits sur la planète ! A l’époque des troubadours, les paysans - les vilains - - les serfs – mènent une vie d'autant plus dure que l'insécurité due aux guerres privées, aux disettes et aux épidémies est récurrente. (l’histoire se répète). Mais au cours du XIIe siècle leur vie commence à « s'améliorer » sous l'effet de différents facteurs : réchauffement climatique( ) expansion des terres cultivées et de la démographie, recul du servage et réduction des droits féodaux…………….<br /> La cour d'Aliénor d'Aquitaine (la petite-fille de Guillaume VII -qui était aussi Guillaume IX-) est une des plus brillantes d'Europe au sein de laquelle l'art des troubadours – son grand-père Guillaume IX est le premier connu – chante une nouvelle civilisation fondée sur l'amour courtois.<br /> Un peu d’amour courtois dans ce monde de brutes.<br /> Los bons jorns nepòrtan los maissants, Le pan sus la taula, L'arcolan de la maitinada<br /> Les bons jours font passer les mauvais, Le pain est sur la table, L’arc en ciel du matin<br /> en langue d’oc.<br /> A Poitiers, sont organisées des « troubades » (trobada en occitan) pour inviter les Poitevins à découvrir cette période mal connue de leur histoire et de l’histoire de ce troubadour. Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale."
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F
Voilà bien un condensé, à propos de ce comte turbulent, truculent et "chantant" ses émois, qui s’insère dans le temps et dans l’évolution des mœurs où s'alternent viles et nobles choses au gré des élans, des envies, des passions, des tourments... la Vie au bout du compte ... et du comte également ... Effectivement Guillaume VII du Poitou qui est aussi Guillaume IX d'Aquitaine est le grand-père de la renommée Aliénor... <br /> A cette époque la cour de ces grands Seigneurs du Poitou et d'Aquitaine dont les territoires étaient bien plus importants que celui du Roi de France était réputée pour son élévation culturelle. Une dimension qui peut aussi égaler celle de la politique... <br /> <br /> "Les bons jours font passer les mauvais, Le pain est sur la table, L’arc en ciel du matin".<br /> Combien aspire à cette sérénité proche de la béatitude* ... à ne pas confondre avec l’abbé attitude... au service (au serre vice, aussi) d'une toute autre foi... ;)
C
tous "les hommes de pouvoir" ne sont pas des "rustres", celui-ci semble avoir eu l'art de plaire !<br /> amitié .
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F
Ce comte là, qui savait conter fleurettes, aimait aussi les batailles et sur leurs champs ne faisait guère preuve de tendresse... ce personnage avait deux faces et, des maux qu'il infligeait aux mots de ses poésies, le chant de guerrier devenait douce complainte. De la fougue à la tendresse, Guillaume VII comte du Poitou, était aussi un Trouble-Amour...<br /> Amitiés.
D
Merci pour la découverte
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F
La découverte !... serait-elle nue ?... et du nu aux nuées voilà qui nous conduit vers un ciel d'extase... Guillaume VI, le nouveau conquérant pour l'amour de ses dames...<br /> Amitiés.

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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