Tableau de Flinck Govert peint en 1639 - visible au Louvre Salle 844 : "Luc 2,14. Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté".
Sous le titre de : "Anges annonçant aux bergers la naissance du Christ". Épisode tiré de l’Évangile de Saint Luc (II, 1-18), Govert Flinck (*25.1.1615 à Clèves †2.2.1660 à Amsterdam) a peint ce tableau de 160 cm de haut sur 196 cm de large s'étant inspiré d'une gravure, sur le même sujet, de Rembrandt dont il fut l'élève et coopérateur dans son atelier, de 1633 à 1636. Nous sommes là dans la phase la plus typique de l'art baroque de l'école de peinture Néerlandaise.
Entrons dans le tableau... Nous sommes saisis par le fort contraste entre zones dans une quasi obscurité et les éclats de lumière venant du haut dans la partie gauche de l'image. Les personnages soudainement éclairés par cette vive lumière céleste sont, en partie, sortis du sommeil tandis que certains dorment encore.
Il y a un foisonnement de vie manifesté par les troupeaux regroupant les bétails des espèces bovines, caprines et ovines. La Nuée céleste abonde, elle aussi, d'anges et d'angelots. Ombre et Lumière, Terre et Ciel, polarité des ethers et des éléments, donnent énormément de relief à la scène où les humains émergent progressivement de la pesanteur et de l’engourdissement.
On y perçoit aussi un étrange mélange des espèces végétales entre palmier et sapins ; arbre exotique et arbres de nos forêts alpines... marquent-ils l'universalité des territoires géographiques et politiques alors transmués en espaces de vie communautaire, dépassant les frontières, au-delà des groupes ethniques et des types du genre humain?
Il n'y a pas une extrême agitation mais on sent qu'un mouvement se réalise marqué par la surprise puis l'étonnement. Le ciel s'est entrouvert en émane un puissant rayonnement créant de la stupéfaction chez ces bergers apeurés avant de s'émerveiller.
Chez les animaux, si l'on excepte cette vache qui s'est brusquement relevée par l'arrière train et le chien dont la tête est tournée vers la source de lumière, l'ensemble reste tranquille moins perturbé par cette vision extraordinaire, sans doute plus habitués aux manifestations d'ordre spirituel, la présence d'entités célestes étant plus en phase avec leur degré d'émotivité naturelle.
Nous constatons trois groupes dans cette composition de construction pyramidale.
- En bas, à gauche le troupeau compact des animaux manifeste de la *Chaleur* avec leur gardien éveillé, le visage tourné vers le ciel, marqué par la stupeur; la charge émotionnelle importante, nous indique que l'on se situe dans la sphère du sentiment, élément central de l’organisation tripartite de la Nature Humaine. (Conscience de rêve).
- En haut dans un triangle aux nuances bleutées, de cet espace céleste où volent une nuée de chérubins et l'ange annonciateur, émane toute la force manifeste de la *Lumière*, nous situant là dans la sphère de la pensée, élément polaire dirigé du haut vers le bas de l'organisation tripartite de la Nature Humaine (Conscience d'éveil). De cette source éclairante, qui rayonne jusqu'au sol, émane aussi les voix célestes annonciatrices, manifeste des *Sons* qui résonnent jusque dans la terre.
- En bas, à droite, le groupe des bergers qui somnolent et dont certains se sont réveillés brusquement, le visage marqué par la stupéfaction, réagissent en prenant des attitudes diverses manifestant la *Vie*, ceci nous indique que nous nous situons là, dans la sphère de la volonté, élément polaire dirigé du bas vers le haut de l'organisation tripartite de la Nature Humaine. (Conscience de Sommeil)
S'y retrouve également, suivant le sens évolutif, les quatre ethers : Ether de Chaleur - Ether de Lumière - Ether de Son - Ether de Vie.
A ce troisième dimanche de l'Avent, l'Annonciation aux bergers, gens humbles attachées à une vie de labeur proche des réalités terrestres, nous met en rapport avec les forces du Cœur.