Deuxième Dimanche de l'Avent... Les annonces faites à Joseph par trois fois se font en songes
Le premier lui indique de ne pas répudier Marie son épouse et d'accepter l'enfant à naître (Matthieu 1, 20)
Le deuxième au moment de la naissance, lui ordonne de prendre la Mère et l'Enfant et de partir en Égypte pour fuir les soldats de Hérode qui veut faire périr l'Enfant (Matthieu 2,13).
Le troisième le prévient qu’Hérode étant mort, le péril pour la sainte Famille est écarté, dès lors Ils peuvent retourner au pays d’Israël. (Matthieu 2, 19-22)
Fresque de Giotto di Bondone ( *1267 à Vespignano † 8.01.1337 à Florence) Nativité regroupant l'Annonce faite aux Bergers et le songe de Joseph.
La Nativité de Giotto.
Cette fresque de 200 X 185 cm, peinte en 1303-1305, sur le thème de la Nativité incluse dans les Histoires de Jésus, orne les murs de la Chapelle des Scrovegni à Padoue en Italie. Entrant dans l'image, nous sommes saisis à la fois par la sérénité de la scène et l'humanité des personnages. Marie regarde avec une infinie tendresse son enfant que, d'une main délicate, elle vient de déposer à son côté. A leur chevet, Joseph endormi adossé à la crèche où se tiennent l'âne et le bœuf, sera prévenu en songe de la nécessité de l'exil à entreprendre vers l'Égypte. Tout ceci s'accomplit dans le calme inscrit sur les visages aux traits fins et réguliers. Au-dessus de cette hutte sommaire bâtie à flanc de roches, des anges en prière se font les messagers de cette Naissance extraordinaire puisque l'un d'eux s'adresse aux bergers. les animaux participent en toute simplicité à cette adoration. Force de Vie contre force de mort tenant aux desseins funestes du roi Hérode. Illustrant vraisemblablement ceci, remarquons alors, cette position du bouc en teinte sombre, émergeant par derrière le troupeau compact des moutons et qui, présence insolite, tourne le dos à la scène. Suivant l'inclinaison de la couche ou repose Marie et l'enfant Jésus, en remontant sur la gauche, on trouve, à l'opposé du cornu, la main protectrice d'une femme venue aider Marie. Au milieu de cette ligne inclinée, nous avons la tête auréolée de Joseph songeant, dont le rêve est sans doute imprégné des images se rapportant à cette singulière polarité.
Cette œuvre de référence pour les artistes des générations suivantes, a su renouveler l'une des iconographies les plus traditionnelles de l'art chrétien, à travers une simplicité et une humanité sans précédent. Elle constitue le premier pas vers l'art pictural de la Renaissance où l'expression des visages se doit d'être marquée du sceau de l'individualité, et où le figuratif réaliste doit dépasser les codes d'austérité de l'iconographie strictement religieuse, pour correspondre toujours mieux à la réalité tridimensionnelle perçue par l'artiste.
Mais là encore, demeurent les sujets et les objets propres à la portée symbolique de l’œuvre inspirée par le récit évangélique.