Une saga de circonstance à ce moment de la Toussaint...
L'Au-delà et le monde des défunts ; quel seuil à franchir peut permettre des rencontres d'âmes errantes, puis des visions d’êtres spirituels tourmentés ou merveilleusement angéliques?
Pour cela il faut disposer de dons exceptionnels comme l'explique et le relate l'auteure Marie Bernadette Dupuy à travers sa dernière trilogie romanesque "Abigaël" : *les voix du passé * ou la Force du destin * ou les Secret des anges.
Le merveilleux, ici, le partage au suspens. Nous sommes bien dans la vie "normale", une vie remplie des gestes familiers du quotidien où, à certains moments, interfèrent des êtres surnaturels, spectres grisâtres ou entités radieuses. Toutefois, Il faut disposer d'une nature psychique peu commune, ultrasensible et perméable aux manifestations d'ordre spirituel pour les percevoir, et communiquer avec eux ... des dons de médium en quelque sorte...
Cela commence en Juin 1940 sur les routes de l’exode près de Tours où la tragédie historique est à son comble entre actes de meurtres innombrables s'ensuivant de folies collectives jusqu'à la barbarie et actions héroïques, pour tenter de sauver tous ceux qui peuvent l'être sous un déluge de feu provenant du mitraillage incessant perpétré par ces horribles Stukas qui volent en rase-motte.
Une adolescente bouleversée par ce carnage manque d’être écrasée par un cheval emballé tirant sa charrette dépourvu de meneur d'attelage. Un jeune homme la tire de la chaussée juste avant la collision... c'est la première rencontre entre Abigaël et Gabriel ...
13 ans plus tard, nous voici dans la vallée des Eaux-Claires à Puymoyen près d'Angoulême en Charente. Abigaël a 26 ans, mariée à Adrien, elle est l'heureuse maman de deux adorables fillettes Belle, l'aînée et Édith, la cadette. La vie s'écoulerait sereine si les nuages du passé ne resurgissaient porteurs de rancœurs, de haines et d'intentions funestes. Envies inassouvies, avidités sans limite, ponctuées de malveillance, et de perversité, accompagnées d'autant de duperies et de mensonges, le dispute à la bonté naturelle, à la simplicité de vie, la bienveillance, la générosité, la mansuétude, la capacité à pardonner, l'entraide spontanée, le don de soi des heureux habitants de ces lieux merveilleusement champêtres et au charisme de la lumineuse Abigaël de même qu'à l'aura immaculée de Gabriel, présent à tous les instants cruciaux qui pimentent cette saga.
C'est toute une galerie de personnages qui gravitent autour de l'héroïne, nous la rendant attachante et, par ce fait, chacun d'eux, se rend tout aussi attachant.
Ils se nomment : Marie, Claire, Ludivine, Bertille, Béatrice, Cécile, Faustine, Pélagie, Sylviane, Louis de Martignac, Pierre Lussac, Jakob Kern, Adrien Lafaurie, Mathieu Roy, Samuel Claudin, Yvon Mounier, Grégoire Mounier, le commissaire Rigaud, sans être des Saints, ils sont tous profondément humains avec leurs bons penchants, leurs aspirations, leurs quêtes, leurs travers, leurs manies, leurs défauts récurrents mais aussi leur noblesse d'âme, leur soif d'équité et de justice.
Autour d'eux évoluent à distance ou proches, des ombres malveillantes, des personnages pétris de rancœurs et de haine, des humains aux intentions obscures, physiquement manifestes mais aussi des êtres spectraux aux rictus hideux, des âmes errantes qui ont franchi le seuil avec des appétits existentiels non assouvis, chargés de beaucoup d'amertume et d'envies assassines.
Abigaël medium, passeuse d'âmes aura à s'y confronter avec détermination et courage. Sa force c'est l'Amour de tous ses prochains, bons ou mauvais, qui lui donne en outre, la volonté de pardonner au sens chrétien.
Qui peut croire et s'en remettre aux vertus de la Rédemption quand des esprits malsains sévissent jusqu'à accomplir des meurtres de façon odieuse, tapis dans l'ombre parfois masqué par l'apparence de l'humilité et de la naïveté qui apitoie ?...
Entre, dans la lumière, il y a Gabriel et, à l’affût derrière les carreaux d'une chambre haute, Garance, nounou puis domestique volontairement malhabile qui, fébrile, attend le moment de prendre sa revanche sur un destin qui ne l'a aucunement favorisé.
La Vallée des Eaux-Claires - Puymoyen - Rio Véro... sans doute les falaises de la Grotte aux fées du roman ...
Cette œuvre romanesque à la connotation chrétienne m'a enchanté par le climat profondément humain qui s'en dégage et les moments en polarité faisant s'alterner les scènes paisibles et chaleureuses du foyer et de tensions liées aux périls latents conséquents des basses œuvres d'esprits manipulateurs sur Terre mais aussi dans l'Au-delà. Dans la vallée des Eaux-Claires, aux paysages enchanteurs, il y a aussi des apparitions grandioses. L'émerveillement est au-rendez-vous. Quel pont sublime peut ainsi se dresser entre la réalité physique de l'existence et l'aura transcendante d'Êtres spirituels angéliques ? Qui, ici, remettrait en cause la mission salvatrice d'âmes, des Anges Gardiens ?
En ce temps de Toussaint se sentir en osmose avec nos chers défunts et tous les êtres du Plan Spirituel ayant regard sur nos existences, je pense, avec de nombreuses autres personnes sensibilisées à la "chose spirituelle", bien au-delà des croyances religieuses, que cela fait partie du ressenti puissant qui dépasse les simples convictions.
Également, Je ne pense pas que cela reste anodin quand une auteure de romans s'en saisit avec autant de ferveur pour en faire la "moelle épinière" de sa fiction.