Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Romans - Nouvelles - Brèves

Cette histoire débute à ce CLIC

Meute de chiens courants au pavillon octogonal. Détecteurs de gibiers ou d'os humains ?...

Meute de chiens courants au pavillon octogonal. Détecteurs de gibiers ou d'os humains ?...

Une cavalcade effrénée s’engagea dans la partie orientale de la forêt, ne ménageant pas les éclaireurs dont les chiens tiraient sur les longes comme diables suspendus au fléau de la balance de Saint-Michel. Bien qu’ils ne jappent pas, le sous-bois résonnait des foulées et des ahanements des poursuivants. Soudain la troupe s’arrêta au niveau d’un hallier. Les chiens, frénétiquement, grattaient le sol en poussant de petits glapissements. Il leur fallut peu de temps pour qu’aparaisse à la vue de l’assistance effarée, un nouveau squelette humain quasi complet mais dont il manquait un fémur…

- C’est fou ça ! s’écria Adrien. L’endroit ressemble étrangement à celui où j’ai trouvé le premier charnier et le squelette semble correspondre à celui dont Cloé a extirpé le fémur, mais ce n’était pas de ce côté de la route je puis vous l’assurer.

- En êtes-vous si sûr, dans l’affolement, on peut parfois oublier dans quel sens on se précipite. Ironisa le commissaire Lavigne.

- Nous étions bien stationnés de l’autre côté de la route, en direction de Dreux et la chienne n’a aucunement traversé la chaussée, fonçant directement dans la forêt en bordure de laquelle nous étions garés, intervint Arlette.

- Tu as raison chérie, donne-moi l’os que tu tiens, je veux vérifier quelque chose… Adrien examinant le fémur le disposa dans cette amorce de fosse à la place de l’os manquant. Sidéré : C’est tout à fait la pièce manquante, le bon fémur, le gauche… regardez ! tout correspond jusqu’à la taille qui est identique à celle du fémur droit…

- Une simple coïncidence, il peut manquer un fémur à plusieurs squelettes, ici et ailleurs, dans cette forêt, puisqu’il apparait que nous ayons affaire à plusieurs charniers… rétorqua Manasse sur le ton supérieur de celui qui mieux avisé que quiconque ne se montre jamais dépassé par les événements fussent-ils dramatiques ou énigmatiques.

- A moins que ce soit une nécropole à ciel ouvert proposa Arlette. S’adressant à Lavigne. Parmi vos hommes, en est-il qui ont une carte d’état-major détaillée de cette forêt ?

- Je pense que l’adjudant-chef de la brigade canine doit certainement en avoir une sur lui. Mais dites-moi, madame Lequéméneur   pour quelle raison vous demandez cela. Vous craignez que l’on se perde en forêt ?

- Non, monsieur le commissaire, mais j’aimerai retourner dans la clairière où notre chienne a trouvé le deuxième charnier, là où ont été effectués des coupes de bois débités en stères. Cette clairière est de l’autre côté de la route. En regardant sur la carte, je devrais pouvoir la localiser si elle y figure.

Plan animé de la forêt entre Anet et Dreux.

- Bergaud ! avez-vous, dans votre équipement, une carte d’état-major au 1/200 000e de cette forêt ?

- Affirmatif ! commissaire.

- On voudrait la consulter maintenant. L’adjudant-chef Bergaud s’approcha du commissaire, sortit la carte d’une des grandes poches de son treillis militaire, la déplia puis la posa à terre. Autour de lui s’accroupirent Lavigne, Manasse et Arlette qui examina attentivement le plan de forêt.  Elle ne tarda pas à pointer de l’index, la clairière qu’elle voulait retrouver. Il s’agissait du quartier de « La Gratture au loup » emplacement au centre des parcelles 134 à 139.

- Je suis sûr que c’est là, à la croisée de ces sentiers… Il serait bien d’aller vérifier monsieur le commissaire, déjà pour vous montrer qu’on ne vous raconte pas des craques.

- Bien ! On retourne tous aux voitures, commanda Lavigne. De là, nous détacherons un petit groupe pour accompagner madame et monsieur Lequéméneur dans la partie ouest de la forêt.

A la suite d’Arlette, d’Adrien avec Cloé en laisse, le commissaire, l’inspecteur et les deux brigadiers canins avec leurs limiers, s’engagèrent une fois de plus dans ce côté de forêt, où furent découverts les deux premiers charniers. Ils firent plusieurs courtes haltes pour, s’aidant de la carte d’état-major, vérifier qu’ils suivaient le bon chemin.

Après un quart d’heure de progression hésitante, la petite troupe déboucha dans la clairière de « la Gratture au loup ».

- C’est bien ici ! s’exclama Arlette, je reconnais parfaitement l’endroit avec toutes ces rangées de stères.

- Oui je reconnais aussi les lieux, renchérit Adrien qui se mit à parler de plus en plus fort, mais regardez, là où notre chienne a gratté la terre, découvrant le deuxième squelette, à la base de ce tas de bois, tout est rebouché, et le stère que j’avais démantelé a été reconstitué. C’est fou cela !... De surcroît, notre chienne qui était excitée grattant avec frénésie le sol, à cet endroit précis, ne l’est nullement maintenant. Elle, et les deux autres chiens limiers ne flairent rien, ni ne manifestent une quelconque agitation, demeurant totalement indifférents à ces lieux… En fait, il n’y a maintenant ici, plus aucune trace d’un quelconque charnier et ça, je puis jurer qu’il y a 3 heures, à cette même place, notre chienne avait mis à jour un cadavre réduit à son squelette, celui-là disposant bien de ses deux fémurs.  C’est de là que, laissant tout dans l’état, nous avons pris la décision de repartir aussitôt et d’aller faire part de notre découverte au service de police le plus proche. Maintenant, ceci devient une véritable histoire de fou car, si ici, il n’y a plus aucune trace de charnier, ce n’est nullement le cas de l’autre côté de la départementale. Je maintiens que c’est bien de ce côté où nous nous tenons présentement, que nous avons découverts ces fosses à ossements.

Le commissaire Lavigne et l’inspecteur Manasse regardaient Adrien presque rouge d’indignation et de colère, avec à la fois de l’étonnement, de la circonspection et de l’agacement.

- Vous savez Monsieur Lequéméneur, ça arrive à tout le monde de se tromper, et dans la confusion du moment votre chienne s’étant échappée, c’est sans doute de l’autre côté de la route qu’elle a donc nécessairement traversée et qu’elle a couru jusqu’à s’arrêter à l’endroit du premier charnier. C’est donc à l’opposé, dans la partie de forêt en face que, comme nous l’avons tous constatés il y a quelques instants, se trouvent les charniers…  

- Mais tonnerre des indes, explosa Adrien, puisque je vous dis que c’est ici même que notre chienne a fouillé la terre et découvert le deuxième squelette, sous ce stère où tout semble intact comme si on n’avait jamais déplacé le bois ni gratté la terre.  

- C’est difficile de vous croire cher monsieur Lequéméneur, comme vous le dites, il n’y a aucune trace et donc aucune preuve de la présence d’un charnier à cet endroit, ironisa Manasse.

- J’affirme également que c’est bien à cet endroit que notre chienne a découvert un squelette s’indigna Arlette, blême à cause de cette invraisemblable disparition d’un charnier que, comme son mari, elle avait bien vu, de ses yeux, vu quelques heures plus tôt. C’est un véritable mystère et ça ne nous amuse aucunement. J’en pleurerai de rage ajouta-t-elle, les yeux rougis par la colère et l’indignation.

- Alors comment expliquez cette soudaine disparition ? s’esclaffa le commissaire qui ne savait que et qui croire, on nage en plein mystère ! …

- Ce sont sans doute des os migrateurs conclut Manasse, sur le ton de l’indifférence, la face réjouie par sa truculente sortie… tous les regards effarés se posèrent sur lui.  

Ça doit être ça inspecteur : des os migrateurs qui changent de place au gré de leurs humeurs, certainement agités par le spectre en errance éternelle des humains dont ils constituaient l’auguste charpente, ironisa Adrien.

Tous éclatèrent d’un rire aussi sonore que nerveux…

Laissant là cette petite troupe de personnages sidérées face à une énigmatique situation, un mystère monstrueux dont on aimerait bien connaître les origines et les raisons de ces manifestations qui nous entraînent hors du temps et bien au-delà de l’espace tridimensionnel, l’auteur, Farfadet de son état, est lui aussi dans l’impossibilité d’apporter des éclaircissements rationnels à cette intrigante épopée à fond de bois … En attendant de trouver un regain d’inspiration, le Farfadet fatigué par ses invraisemblables trouvailles, va faire une pause et en profiter pour s’occuper de son jardin qui en a grand besoin en espérant qu’il ne trouvera pas un tas d’os, en retournant la terre … manquerait plus que ça : des os migrateurs !

Commenter cet article
M
Oh tu nous laisses en plein désarroi ! Des os migrateurs on a jamais vu ça mais avec toi on sait aussi que tout peut arriver !! Allez je t'accorde une pause jardinage en attendant que tu reprennes le fil de l'histoire ...belle soirée je viendrais lire tes autres publications demain, je garde un onglet ouvert avec sur ton blog
Répondre
F
Bonjour Manou ,<br /> Grand merci de lire mes nouvelles et d'en commenter chaque épisode. <br /> Oui, il y a interruption avec moins de temps passé sur l'ordi et donc pas de nouvelles publications sur le blog. pour au moins une quinzaine de jours. <br /> Travaux au jardin et travaux de printemps avec l'entretien de l’habitation et ses dépendances s'ajoutent aux tâches quotidiennes du train de maison.<br /> Mais c'est bien de s'activer manuellement et de profiter de l'extérieur par ce beau temps qui nous inquiète aussi par absence de pluie... la terre est déjà bien sèche. et en cette période de Saints de glace, c'est plutôt la chaleur qui se manifeste .<br /> A bientôt sur nos blogs<br /> Amitiés.
M
😂Le bon mot de Manasse, les os migrateurs, très drôle mais qui amplifie encore le mystère de cette enquête ... Cela devient un vrai casse-tête, pour toi l'auteur de ce récit, où nous emmèneras-tu pour le prochain épisode, tu seras sorti de ton jardin, à moins que le mystère ne s'éclaircisse à cet endroit ! Peut-être certains squelettes en faisant une ronde échevelée, d'un côté et d'autre de la rue ont-ils perdus leurs fémurs ! 🤣Bon en attendant que tu retrouves ta muse, je te souhaite un bon jardinage, Bisou
Répondre
F
Bonjour Marie-Rose.<br /> Oui, tu dis bien : des os migrateurs ça dépasse l’entendement... et ces deux policiers obtus et goguenards, eux, ne veulent rien entendre de ce que ce charmant couple leur explique avec force détails et précision ...<br /> En fait c'est à eux, les policiers, de résoudre ce mystère... Ce sont eux les enquêteurs ... Toutefois les Quéméneurs semblent de bonne foi...<br /> Arlette, s'est montrée tacticienne, elle a l'esprit pratique, ayant en outre, bonne mémoire et un sens aigu des réalités.<br /> Quant au Farfadet scénariste , il est urgent qu'il fasse une pause, ayant à ce stade critique de son histoire, les neurones en surchauffe.<br /> Rien de mieux que des sains travaux de jardinage pour se reposer l'esprit... une façon de se ménager s'il veut faire de veux os ... décidément !... 😉<br /> Bisous<br /> des Farfadets du Poitou.
M
Il suffit que je me mette en pause pour que tu publies une série, me voilà donc bien perdue dans cette forêt il va falloir que j'aille lire les épisodes précédents sous peine de ne plus pouvoir en sortir :) tu as de l'imagination et je m'incline devant ton récit plein d'humour et de détails ! A très bientôt donc
Répondre
F
Bonjour Manou,<br /> Merci de ton commentaire. Oui, je suis sous le flot d'inspirations en cascades qui fournissent une "ossature" à ma fiction. Voila qui m'entraîne dans l'écriture où me faut trouver une trame chronologique et pseudo-logique à des événements qui eux ne le sont pas vraiment . La suite reste à écrire, ce sera un autre chapitre tournant autour de cette intrigante thématique des os migrateurs par exemple...<br /> Pour l'instant, le Farfadet repose mon esprit en grattant dans notre jardin.... <br /> Amitiés
D
dur de se déplacer sur un seul fémur ?
Répondre
F
Bonjour Dominique,<br /> oui j'imagine... un squelette avec une jambe de bois... sans doute un quelconque flibustier ou capitaine au long cours... Et pourtant dans cette histoire les os se déplacent ... on ne sait par quel moyen miraculeux ... ça va être dur d'imaginer la suite. Pour ça, je fais une pause , cette histoire arrive à me donner mal au crâne... c'est un comble !... <br /> Amitiés.
C
ouah, ! <br /> non, ce n'est pas l'aboiement de Cloé, mais bien mon questionnement perplexe, que se passe t-il donc dans cette forêt, qui aurait eu le temps sur trois heures de tout inverser ? se seraient ils effectivement trompé de côté ? -en voilà bien des mystères ... qui me feront suivre l'actualité ...<br /> amitié .
Répondre
F
Bonjour Marie-Claude,<br /> je vois, toi aussi, tu est fortement intriguée par cette histoire invraisemblable. Des os migrateurs qui franchissent la route, s'étant eux-mêmes extirpés de l’humus qui les recouvre, c'est un spectacle, sans doute nocturne, particulièrement hallucinant. A moins que ce soit lié à quelques mouvements telluriques sous-jacents. ou bien encore, que ce soit un coup fumeux des Farfadets farceurs ... sait-on jamais ...<br /> Amitiés.

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

Archives

langues

 

Hébergé par Overblog