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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Les clins d'oeil du Farfadet
Couverture et 4e de couverture... ( cliquer sur chaque image pourla voir en format intégrale).Couverture et 4e de couverture... ( cliquer sur chaque image pourla voir en format intégrale).

Couverture et 4e de couverture... ( cliquer sur chaque image pourla voir en format intégrale).

Vous savez que j'ai une prédilection pour les road-movies affectionnant déjà le genre au cinéma avec « Rain Man » ou « Thelma et Louise ». Cela parce que dans la réalité, comme vous avez pu le lire à travers certains articles de ce blog, j'ai connu bien des péripéties sur route au cours de voyages improvisés ou planifiés mais toujours mouvementés avec, à la clef (de contact), leurs lots de surprises plus ou moins drôles.

 

Alors, cette BD que m'a prêtée Samy, le compagnon de notre fille Amélie, allait parfaitement dans le sens de mon engouement pour les aventures routières. Une fiction en images et bulles qui, en plus, correspondait à notre passé professionnel puisque, avec mon épouse, nous étions éducateurs auprès de personnes handicapées mentales dans un établissement médico-social en Haute Normandie. C'est aussi pour cette raison que Samy m'a prêté cette BD intéressante à plus d'un titre.

Les six pensionnaires entre Jean-Paul et Hélène leurs encadrants.

Les six pensionnaires entre Jean-Paul et Hélène leurs encadrants.

« Road Therapy » nous conte la sortie en car pour une excursion en pays Cathare, d'un groupe de 6 patients d'une institution psychiatrique encadrés par un couple infirmier et infirmière psychiatriques.

En cours de lecture, nous apprenons pas mal de choses sur l'univers de la psychiatrie : personnels soignants et patients eux affectés par des troubles mentaux et comportementaux d'origine psychique ou neurologique. Personnages énigmatiques pour tous ceux qui ne se situent pas dans cette sphère bien particulière de la psychiatrie.

Au passage je me permets de mentionner le distinguo entre déficience mentale* et maladie mentale. La première résulte le plus souvent d'une cause d'ordre génétique, les conséquences étant quasi-irréversibles, tandis que la seconde a son origine se situant dans un choc émotionnel important et soudain, entraînant des troubles psychiques et comportementaux passagers à classer entre psychoses et névroses. Comme toutes maladies, celles dites mentales, peuvent être endiguées puis résolues à partir d'un traitement incluant séances de psychothérapie et médicaments sédatifs, en clinique spécialisée.

Ce sont de tels patients que Stéphane Louis a introduit dans son scénario, que Lionel Marty a mis en planches en traits aussi figuratifs qu'expressifs et Véra Daviet a colorisé avec finesse et goût pour les tonalités traduisant à la perfection les ambiances nuancées du scénario.

 

Trois doubles pages de l'album...Trois doubles pages de l'album...Trois doubles pages de l'album...

Trois doubles pages de l'album...

L'intrigue repose sur les interventions pas toujours adéquates du conducteur du minibus remplaçant in-extremis du chauffeur titulaire lui, tombé brusquement malade, juste avant le départ. Ses comportements sont étranges et ses répartis pas toujours de bon tons face aux natures ultra sensibles des pensionnaires en sortie, et des encadrants psy, toujours sur le qui-vive face à leurs réactions très singulières résultant d'une charge émotionnelle ultra exacerbée.

Tout ceci est fort bien décrit, avec juste ce qu'il faut de notions élémentaires pour caractériser la situation des patients, et sans clichés ou excès de poncifs relatifs aux manifestations pathologiques entraînant des comportements décalés et des propos outrés.

Entre tensions et bienveillance ce groupe humain est attachant et le suspens est bien maintenu jusqu'au dénouement de fin.

 

J'ai bien apprécié le graphisme en traits nullement caricaturaux, à la fois marqués, voire appuyés et incisifs pour les visages mais nettement plus doux pour les paysages. Les expression des regards traduisent bien l'émotion et le ressenti de chaque personnage. Les plans éloignés à très proches, ceux en perspectives avec vues d'en haut (très en vogue aujourd'hui dans la façon de filmer) sont suffisamment bien rendus pour nous faire participer aux péripéties de ce voyage et aux différents vécus de ses participants.

C'est une excellente BD instructive pour qui veut connaître un peu de cet univers des malades mentaux* et des pratiques pro de leurs encadrants soignants qui ont à cœur d'être attentif à tous ces petits signes de « mal être » parfois impromptus, tantôt prévisibles, émis par chacun d'eux, tout en restant respectueux de leur dignité humaine.

Savoureux échange entre Hélène et Igor que je résume ainsi : « Nous sommes loin de savoir tout ce qui serait bon pour eux, mais nous connaissons bien mieux ce qui leur est néfaste ».

 

Au sens éthique, il en ressort cet enseignement percutant sur nos conduites face à nos ceux et celles que l'on doit aider et accompagner : L'intérêt pour l'Autre, le dépassement de soi et de ses propres soucis...

 

NB

*Déficience mentale : c'est la caractéristique de certains pensionnaires que nous recevions au Centre Saint-Martin à Etrépagny, regroupant entre autres, les personnes trisomiques. En institution Médico-éducative ou médico-sociale, différemment des unités psychiatriques où les intervenants sont des infirmiers psychiatriques, la prise en charge des résidents est effectuée par des éducateurs spécialisés.

 

* Malades mentaux : Dans la BD on apprend que parlant de ces patients on ne les désigne jamais par le terme de « malade » mais celui de Pensionnaire. C'est sous ce terme, qu'à ses débuts, au milieu des années 60, au Centre Saint-Martin, nous appelions les adolescent et adultes handicapés mentaux accueillis dans l'institution. Par la suite nous avons employé les mots : Compagnons - Protégés – Résidents.

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É
réactions d'éliane roi dans une blogosphère (facebook ne se contentant QUE d'une seule touche "j'aime" ou "je n'aime pas") , blogosphère bien morose et fuyante de toutes formes de débats :<br /> Cette BD doit être intéressante à plus d'un titre. Je pense sincèrement que les gens à léger handicap auraient bien des leçons à nous donner tant en matière d'humilité qu'en matière de fraternité, voire de tendresse. Ils ont souvent le coeur sur la main et analysent certainement mieux que nous les situations. Dommage que le débat ne soit plus aussi vivace qu'avant dans la blogosphère, la télévision et Internet ont réussi leur manipulation de masse à ôter toute capacité à analyser et à débattre , ce qui est fort dommage, la vie est pourtant faite d'échanges, de bons mots et de rigolades, malgré les virus et la connerie ambiante, et les gens qui se prétendent "écrivains" mais n'alignent pas plus de trois mots en commentaires dans les blogs n'alimentent pas le débat.<br /> Farfadet, dommage que tu ne viennes que tous les quatre ou cinq jours dans la blogosphère, on aurait pu débattre, échanger, rigoler pendant encore au moins 20 ans. La communication est capitale pour la santé mentale des individus, mais je pense qu'elle se fait et se fera en dehors des réseaux sociaux et d'Internet.<br /> Je vais donc continuer à débattre avec mon compagnon, mes enfants, voisins, la coiffeuse, les potes qui aspirent encore à faire avancer les choses dans le sens du progrès, la chèvre -ma voisine- et le chien du voisin, qui ne me contredit jamais.<br /> Mon blog m'apporte toutes les satisfactions du monde (on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même) mais je ne trouve pas -mon fils avait raison- matière à échanger de façon constructive sur les réseaux sociaux.<br /> Bon courage pour la suite !
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F
Bonjour Eliane,<br /> Réponse à ton commentaire du 11 août, ci-dessous :<br /> La sagesse, la sollicitude,la tempérance sont des qualités, voire des vertus dont il est très rare qu'on dispose de toutes à la fois. <br /> Devons-nous incriminer les personnes qui ne nous donnent pas satisfaction quand elles ne répondent que de façon très succincte ou pas à nos billets et commentaires ?<br /> Les choses, les événements évoluent très rapidement et les mentalités changent aussi vite...<br /> Je ne pense pas que dans l'ensemble de la société, les gens soient mauvais, inconséquents, volages, paresseux pour communiquer et débattre, il faut aussi se dire qu'il en est plein qui vivent hors de la blogosphère et des réseaux sociaux , ayant d'autres intérêts sans doute plus sains et productifs. <br /> L'humour, je ne pense pas qu'il disparaisse même si comme tu le mentionnes, beaucoup en manque.<br /> Il est vrai que les nouvelles liées à l'actualité du moment entretiennent la morosité pour certains et bien sûr plus particulièrement chez les râleurs impénitents...<br /> On nous montre aussi plein de gens qui profitent et s'amusent en cette période estival...<br /> Les farfadets qui ne sont pas des sages, n'ont pas la sollicitude toujours adaptée et adaptable mais savent aussi faire preuve de tempérance quand il le faut, disent que la vie est belle pour qui regarde dans la bonne direction, là vers la nature toujours généreuse où il y a encore possibilité d'enchantement et que sous le soleil et aussi sous la pluie, rire et sourire est toujours possible.<br /> Entre ombre et lumière surgit aussi l'arc en ciel... <br /> <br /> Bon week-end, bises des farfadets
É
Je me fiche pas mal des objets connectés et du modernisme. Je ne suis pas sur facebook, je n'ai pas de smartphone, je ne passe que deux heures le matin sur l'ordinateur et je prends ma voiture le moins souvent possible, je ne regarde la télé que le soir. Je constate juste que les gens ont perdu le goût de l'écriture et du débat, quel que soit le sujet, et que l'humour est le grand absent des réseaux sociaux. Le Français est râleur et sensible aux couleuvres que les médias lui déversent, hotant toute capacité à analyser les choses, à débattre, et à relativiser. J'ai ouvert mon blog pour y déposer mes dessins et j'ai cru pouvoir rigoler 5 minutes par jour avec un(e) ou deux blogueurs/euses, non fainéants et à l'esprit ouvert. Je me suis trompée. Non seulement les gens ne rigolent plus, mais ils ne communiquent plus, se fondant ainsi dans la société robotisée que la société leur impose. Je suis loin, très loin de vouloir débattre sur les grands sujets d'actualité comme la vaccination ou le chômage -on n'en est malheureusement plus là- mais même sur le patrimoine ou les bouquins de Geluck les gens n'écrivent plus que trois mots (?). Inutile non plus de leur demander du soutien pour les infirmières qui continuent à manquer de tout, soit ils s'en fichent, soit ils ne "veulent pas perdre leurs commentateurs/trices" en exprimant des idées qui risqueraient de les voir fuir. Moi j'ai fermé mes commentaires, finalement, on peut très bien s'en passer, puisqu'ils sont rares et totalement dépourvus d'humour ou de débat constructif, et il y a mille choses intéressantes à faire dans la vie privée, les journées sont trop courtes, mais en cinq ans de blog, je n'ai pas trouvé quelqu'un avec qui échanger trois mots tous les jours, sur n'importe quel sujet et pas forcément le dessin, et avec qui me marrer en faisant des jeux de mots, de l'esprit et de la franche rigolade. On dirait que les gens ont peur que ce soit mal vu de faire de l'humour par les temps qui courent... Hors, sans l'humour il n'y a pas de vie possible. Ou alors ils ont la flegme de se creuser la tête pour trouver trois mots d'humour, préférant se lamenter devant le journal télévisé et sa cohorte de "mauvaises nouvelles". Le coronavirus n'a rien arrangé, mais les gens étaient déjà déprimés avant le virus et deviennent de plus en plus fainéants de l'écriture. Les blogueurs qui prétendent avoir écrit des livres et ne mettent que deux mots (trois quand ils sont en forme) sous un article me font doucement rigoler.<br /> Mon blog vivra encore longtemps, j'ai des tonnes de choses à y mettre et je continuerai à me marrer et à faire rire (je suppose) mes 40 visiteurs par jour, qui attendent peut-être autre chose que des sujets sérieux écrits par des gens qui se prennent au sérieux et ne rigolent que quand ils se pincent (et encore, pas sûr !) ; la vie est trop courte pour se prendre la tête avec un écran, des touches, et des gens qui fréquentent la blogosphère on se demande bien pourquoi.
F
Bonjour Éliane,<br /> Certes la vie sur la blogsphère s'époumone, la faute aux lassitudes des uns et des autres, y compris soi-même, et au nombre de sites et lieux d'échanges tels que les réseaux sociaux où on passe vite ne répondant qu'en formules précipitées. En fait, plus il y a de monde en communication et moins il y a de vrais dialogues... Alors le débat il en reste au niveau de ses impressions primaires, voire viscérales, excluant l'analyse et la recherche de bonnes solutions.<br /> Des idées pourquoi faire ?...<br /> Tous ces supports modernes et ultra perfectionnés de la communication par écrans interposés sont devenus tellement importants en nombre et prégnants, que les esprits sont dispersés trop sollicités par le flot d'impressions de toutes sortes, qu'il devient de plus en plus difficile de se concentrer et de s'attacher à un sujet de réflexion précis , librement choisi. <br /> Amitiés des farfadets du Poitou.
R
Samy Esprit<br /> De rien, je t en passerai une autre écrite par Stéphane Louis ... Ma préférée toutes BD confondues.<br /> <br /> Stéphane Louis - dessinateur scénariste de la BD<br /> Oh ben merci les gars!
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M
Je ne suis pas très BD en fait mais je ne voudrais pas en dissuader les autres...<br /> Bon dimanche,<br /> Mo
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F
Bonjour Mo,<br /> Ce peut être un tremplin pour rebondir sur de la lecture plus "livresque" d’œuvres romancées. De temps en temps je trouve cela attrayant et admire les qualités de graphistes des auteurs. Il y a autour , une sacrée quantité de travail. les scénaristes qui ne sont pas en reste, se doivent aussi d'être bien inspirés. Il faut dire qu''à notre époque la création de BD (9e art) c'est beaucoup de monde et chaque année un festival d'importance à Angoulême.<br /> Amitiés. .
C
pas tout à fait ce que j'aimerais lire pour le moment plutôt besoin d'évasion ...<br /> amitié .
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F
Bonjour Marie-Claude,<br /> Je comprends le pathos en ce moment ce n'est pas de circonstance pour dérider les esprits en cette période de pandémie.<br /> Amitiés.

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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