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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Auto Saga
Le 15 juin 1998 en visite avec quelques de nos Compagnons sur le site Peugeot de Poissy...

Le 15 juin 1998 en visite avec quelques de nos Compagnons sur le site Peugeot de Poissy...

...nous passions de la grande à la petite voiture....

Mardi 11 juillet 2000.
Cela fait le 3ième jour qu’avec Annie, nous sommes arrivés dans le Tarn pour découvrir cette belle région où il est prévu de revenir en transfert avec nos résidents le mois suivant. Ce matin là, nous sommes allés à Florentin où nous avions rendez-vous avec le Directeur du foyer de vie qui mettra à notre disposition certains locaux de ce Centre pendant les trois premières semaines d’Août.
Après avoir déjeuné à Gaillac, nous prenons la direction de Cordes sur Ciel, un merveilleux village juché sur un éperon rocheux. Cette charmante localité d’art et d’artisanat est particulièrement touristique… Il est approximativement 15H30, il fait beau et chaud et nous roulons à quelques 80 km/h, dans le sillage d’un autre usager lui-même précédé d’une Névada bleue de la gendarmerie. Nous venons de passer la bourgade de Cahuzac…
Virages en S montant… nous sommes presque parvenu en haut de côte quand… Pffffuiiittttt, tous les voyants du tableau de bord, allumés, le moteur se tait soudainement. Je débraye afin de profiter d’un élan suffisant pour atteindre la partie plate et droite de la route. C’est à une centaine de mètres au-delà de la courbe que nous venons de franchir, que la voiture s’immobilise, rangée sur le bas côté plutôt étroit, les roues, côté gauche, empiétant sur la chaussée. Devant, les deux véhicules que nous suivions, s’éloignent …

lieu de la panne...

Coups de démarreurs successifs…  rien… le moteur ne tousse même pas…  je me doute déjà de ce qui a pu se passer… je mets mes feux de détresse  puis vais placer mon triangle de pré signalisation à une trentaine de mètres en arrière au bord de la chaussée ; retour à la voiture, nouvelles tentatives de redémarrage mais rien… Je n’insiste pas, ouvre le compartiment moteur où je ne détecte rien de suspect : pas de fumée, pas de trace d’eau ou d’huile, comme ça, au premier abord, tout semble nickel… Quatre ans après la panne sur l’A75 nous voici de nouveau  « en rideau » sur une petite route du Tarn, perdu, en rase campagne… et ça, une fois de plus, à notre début de vacances à plus de 800 kilomètres de notre lieu de villégiature habituel…  
Je ne pipe mot mais au fond de moi sourd une rage immense… Une voiture se présente roulant dans notre sens, je fais signe au conducteur de s’arrêter. C’est un jeune couple avec un bébé. Ils ne sont pas du coin, leur voiture  est immatriculée en Dordogne, je n’insiste pas d’autant qu’ils n’ont pas l’air rassuré et je préfère tomber sur quelqu’un habitant dans les parages, qui sache où s’adresser pour un dépannage. Dix minutes se passent quand surgit, cette fois, face à nous, une Xantia. Le conducteur se gare à notre niveau. C’est un couple assez âgé, eux sont de Gaillac. Leur ayant expliqué ce qu’il nous arrive, ils nous proposent de nous conduire à la concession Peugeot de Gaillac. Nous prenons nos affaires les plus précieuses, fermons la voiture à clef et montons à bord de la Xantia. Très gentiment, ces personnes nous déposent au garage Picard route d’Albi à Gaillac. Ayant expliqué nos déboires au patron, celui-ci donne l’ordre à un de ses mécanos de prendre la dépanneuse pour ramener notre 605. Le couple âgé voyant notre embarras, propose d’emmener mon épouse chez eux en attendant notre retour. Ils me donnent leur numéro de téléphone pour les avertir quand nous aurons ramené la 605 au garage et s’engagent à nous conduire ensuite à notre lieu d’hébergement à quelques 20 kilomètres de là… Tout se passe ainsi et le patron de la concession nous fixe rendez-vous pour le lendemain matin à 11H afin d’avoir son verdict au sujet de la panne …
Ramenés à Campagnac dans la demeure qui nous a été prêtée par des amis, nous remercions vivement ces braves personnes pour toute leur aimable assistance…

Le lendemain un taxi commandé la veille vient nous prendre et nous emmène à la S.A. Picard Automobile 81. Le chef mécanicien nous explique que c’est la courroie de distribution qui a lâché, en conséquence le moteur est bon à refaire ou à changer une fois de plus. Maintenant, hélas, il ne peut plus être question d’extension de garantie ; la 605 a 6 ans et 104 484 kilomètres au compteur … De ces causes et conséquences j’en avais bien l'obscur pressentiment depuis la veille… Intérieurement, je suis comme une cocotte minute et Annie qui n’ose trop rien dire, elle aussi, en a gros sur le cœur : Deux casses moteur en l’espace de 4 ans et 70000 km pour cette 605,  ça commence à faire beaucoup !…
« Quand pourra-t-on réparer ? - on me répond : pas avant deux mois… - Quoi !...  explose-je - Mais monsieur, une partie du personnel de nos ateliers est en congé et nous avons pas mal d’autres clients sur liste d’attente à satisfaire… Je dois être livide - On va aviser … dis-je laconiquement … »
D’abord nous appelons « Mondial Assistance » puisque ce service fait partie de mon contrat d’assurance … Etant éloigné de chez moi, on m’accorde de louer une voiture. Ce que nous faisons aussitôt. Une Fiat Punto est mise à notre disposition dans une agence de location attenante au garage Fiat de Gaillac.
Je donne alors un coup de fil à mon agent Peugeot d’Etrépagny, lui conte par le menu notre mésaventure puis lui demande ce qu’il envisage de faire de son côté. Etant client depuis plus de 35 ans, m’ayant vendu la bagatelle de 8 voitures neuves de la 104 à la 605, faisant toujours entretenir mes véhicules chez lui, j’attends de sa part une proposition plus que commerciale, à savoir qu’on rapatrie notre voiture jusqu’à son garage pour qu’il effectue la réparation lui-même. Grande déception pour nous, sa réponse est négative, il n’a pas les moyens de nous donner satisfaction en ce sens ; nous expliquant que c’est bien trop loin et qu’il faut effectuer la  réparation sur place… Je lui fais part de notre désappointement en contenant la rage qui m’étouffe…  Je ne  manque pas de lui faire remarquer que, peu de temps auparavant, je lui avais déjà parlé de la courroie de distribution dont il fallait prévoir le changement, et qu’il m’avait répondu qu’il n’y avait pas urgence puisqu’elle avait du être changée lors de la panne de l’Eté 1996  où il a été remis un moteur neuf  (va savoir, si des fois à la concession Morette, ils n’ont pas remis la courroie d’origine ?... ) En tous cas, à l’égard  du père L.  notre garagiste en Normandie, j’en ai pas mal à son encontre et me souviendrai longtemps de son ingratitude vis-à-vis du client fidèle que je suis, de longue date…
Nous rentrons à Campagnac … cet après-midi là, nous allons visiter la cité de Cordes sur Ciel comme prévu la veille, histoire d’oublier toutes ces déconvenues …
Le lendemain nous vaut de connaître une nouvelle contrariété : voilà que téléphonant de nouveau à mon assureur, ce dernier m’apprend que nous devons impérativement rentrer à Etrépagny car la location du véhicule dont je dispose est prévue soit pour nos déplacements sur le lieu de vacances soit pour retourner à notre lieu d’habitation mais on ne peut cumuler les deux clauses de cette assistance. Si je me sers de la voiture louée sur place pendant notre séjour dans le Tarn, je devrais, par contre, nous rapatrier à nos frais… C’en est trop et, je ne décolère plus…
A midi, notre décision est prise, nous allons nous séparer de la 605 et acheter une voiture sur place… marre  de la 605, des grosses voitures et des Peugeot ! Avec Annie, on décide de se rabattre sur une Ford Focus …
Après le déjeuner nous repartons à Gaillac… A la concession Peugeot, nous demandons à voir le patron. Après quelques temps d’attente… l’ayant face à nous, je lui propose de nous racheter la « 605 » dans l’état … Il nous regarde perplexe… l’air de ne pas bien comprendre « ça ne va pas être possible… - Je lui lance un regard furieux : Bon,  on va voir ailleurs…   Nous tournons les talons… - Attendez ! On doit pouvoir trouver un arrangement…  nous interpelle-t-il … »
Commence alors toute une négociation digne de marchands de tapis.  Je vois bien que le patron de la concession cherche à nous amadouer surtout lorsque je lui dis part de mon intention  d’aller chez Ford pour acheter une voiture …
« - Je vous reprends la 605 à un prix correct à condition d’acheter une Peugeot ici …
- Je veux bien vous entendre mais que nous préposez vous, il nous faut une voiture dès maintenant, au moins pour les prochains jours  
- Eh bien, il y a déjà le choix de ce que nous avons en concession …
- Humm ! Entre une 607, deux 406, une 306 break et deux 206 exposées dans son hall, qui sont immédiatement disponible, je n’ai pas trop le choix … »
Procédant par élimination, nous écartons d’emblée les grandes : 607 et 406, reste alors la 306 qui correspond le mieux à nos moyens du moment et dont la taille convient à nos besoins… Les 206, ça nous parait bien petit comme véhicule surtout après la 605…  le hic, c’est que la 306, à cette époque, est un modèle en fin de carrière qui dans un avenir proche, va être remplacée par une 307 dont j’ai  déjà eu connaissance par la presse spécialisée et qui elle nous plairait franchement, du moins sur le papier …
Discussions avec le concessionnaire :
« - Vous avez vu la 206 Rolland Garros, elle est vraiment sympa cette voiture et parfaitement équipée, regardez…  et puis elle semble correspondre à la mise de fond que vous souhaitez engager… Avec Annie, nous tournons autour de la pimpante 206 R.G.  perplexes, hésitants…
- Tenez, installez-vous donc à bord…  on s’installe :  cuir et alcantara, un toit de verre avec velum en pavillon, l’habitacle est lumineux, coquet sympa…
- Et du point de vue mécanique ?
- C’est le moteur 1.6 essence injection  90 ch. qui fait 6CV fiscaux ; ça tourne à merveille… Vous pouvez l’essayer si le cœur vous en dit … Nous nous regardons avec Annie …
- Qu’en penses-tu ?
-  Faut voir …
- On peut voir le coffre ?
- Bien sûr ... M. P ;  ouvre le hayon …
- C’est petit !…
- Sûr que comparé à celui de la 605, vous y mettrez moins de bagages. L’avantage ici, c’est que le compartiment est transformable avec les sièges arrière rabattables ; ça vous fait une bonne surface de chargement …  Je fais la moue …
- On peut l’essayer vous avez-dit …
- Pas de problème …
Nous effectuons l’essai sans grande conviction… la voiture se conduit bien mais nous avons, bien imprimé en nous, le confort ouaté de la 605 et là, en l’occurrence, la petite 206, nous semble bien « rugueuse » comparée à la grande …
De retour à la concession, je fais part de mes impressions au vendeur qui fait tout son possible pour nous convaincre …
- Écoutez, il faut que j’en parle avec mon épouse, nous allons déjeuner et nous reviendrons ici après… Rendez-vous est pris pour 15h. »

… Et on redémarre …

Au restaurant nous discutons avec Annie et convenons que dans l’urgence, nous n’avons pas d’autre solution que d’acheter une voiture. La petite 206 est tout à fait dans l’air du temps avec un look bien sympa,  semble bien équipée, et même assez véloce. Maintenant que nos filles sont majeures, l’ainée déjà motorisée (106) nous n’avons plus besoin d’un grand véhicule, en l’occurrence, la 206 semble correspondre à ce que nous sommes en droit d’attendre d’une voiture dans la situation présente. Avec son côté pratique, modulable et sa taille peu encombrante, la rendant très maniable, elle semble présenter un excellent compromis pour une utilisation courante du type route/ville …

A l’heure à notre rendez-vous, commence alors la négociation … on discute ferme  et l’affaire se solde ainsi : M. P ; nous reprend la 605 cotée 70000 F à cette époque, pour la somme de 32000 F ce, en l’état, compte tenu qu’il faudra changer le moteur. En outre, il nous fait une remise de 6000F sur la 206 RG affichée au prix de 101 450F. TTC, débourrage et frais de mise à la route compris. Ce qui nous vaut d’allonger la différence s’élevant à 63450 F…

Affaire conclue, dès le lendemain, 13 juillet, formulaires et papiers bien établis, contrat de vente signé en bonne et due forme, nous prenons possession de notre 206 R.G. flambante neuve…

Préalablement, j’avais débarrassé notre 605 de toutes nos petites affaires personnelles se trouvant encore dans le coffre, la boite à gant et autres aumônières, le cœur à la fois serré par les regrets et la colère… Adieu  605, on t’aimait bien tu sais !…

La vie est ainsi, le moment venu, il faut savoir tourner la page… une histoire se finit, une autre commence et puis dans ce contexte, il ne s’agit que d’autos... des biens matériels …
C’est ainsi qu’en l’espace de deux jours nous sommes passés de la grande voiture, à la petite, laquelle coûte exactement la moitié du prix de la grande… voilà qui rend humble et ramène à l’essentiel…  alors les regrets,  ma foi, on peut aisément les laisser de côté, d’autant que notre nouvelle acquisition, elle, ne nous décevra jamais …

Pendant une dizaine d'année la 206 nous a promené sans le moindre souci... Ici , dans notre cour au Printemps 2009

Pendant une dizaine d'année la 206 nous a promené sans le moindre souci... Ici , dans notre cour au Printemps 2009

Commenter cet article
M
Bonjour Patrick,<br /> Quelle aventure, ou plutôt quelle mésaventure.. Mais tant mieux si la nouvelle voiture s'est bien comportée.<br /> Quand nous étions en vacances pour explorer le massif Central, on s'est aperçus au bout de quelques heures sur des petites routes qu'on n'avait encore jamais rencontré de station d'essence. On a commencé à craindre la panne d'essence mais ouf! cela nous fut épargné. Cela aurait été trop bête, non?<br /> Bonne journée à toi,<br /> Mo
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A
Toujours aussi doué pour les récits, Patrick.<br /> Depuis que je te connais, je t'envie ce talent. <br /> Par contre, ta fidélité à Peugeot... Elle me paraît étrange, pour moi qui suis passé d'une marque à l'autre pendant toute ma vie de conducteur. Sans doute se conduit-on avec ses voitures comme avec ses amours...
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Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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