Telle est la mission de l'Art... qui occupe la place médiane entre sciences et religions ou entre le temporel et le spirituel...
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Le Beau, à partir de l’Étonnement nous conduit à l'Admiration...
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Le Bon, à partir de l'Admiration nous conduit au Respect...
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Le Juste, à partir du Respect nous conduit à l'Enthousiasme...
Le 15 avril dernier, sur nombre de chaînes d'informations, on mentionnait cette date anniversaire de l'incendie de Notre Dame de Paris. En ces temps de confinements et de mobilisation extrême pour combattre l'ennemi invisible ce coronavirus tueur, le rappel de cet événement qui, il y a un an, avait attristé tant de gens sur la planète, pour nombre de personnes, aujourd'hui, parait incongru et donc d'une importance bien plus que secondaire face à la préoccupation des foules se confrontant à la terrible actualité centrée sur le Covid 19.
Que répondre à cela ? Quand il s'agit de milliers de morts et des centaines de milliers de personnes infestées par la maladie, comparé aux «blessures» d'un édifice tout à fait matériel qui a traversé 9 siècles, un site touristique très visité et qui sert de temple à la religion chrétienne que la plupart ont aujourd’hui rejetée.
Et puis ces milliers de personnes : médecins, infirmières, aides-soignantes, avec tout le personnel d'entretien sanitaire et administratif, dans les hôpitaux et cliniques engagées dans des soins intensifs à prodiguer pour sauver des vies est bien plus à encourager et remercier que ces architectes, artisans et ouvriers au chevet d'une cathédrale en péril, construction certes honorable mais aussi fruit de la vanité des hommes par la démesure.
Suivant l'expression du moment, « on en a rien à battre de Notre Dame de Paris ». Il y a bien d'autres édifices encore debout et en état sur notre sol français et surtout d'autres combats tellement plus important à mener.
Ma foi, on aurait presque honte d'en parler... Je ne vous dirais donc pas : Oui mais souvenez vous de tous ces regards effarés, toute cette peine, ces larmes aussi, cette indignation de millions de personnes ayant vision de ce ravage du 15 Avril 2019... comme cela avait touché bien des cœurs, croyants et non croyants confondus... je n'évoquerais, non plus, l'image symbole de Notre Dame de Paris à travers notre Histoire que l'on retrouve jusque dans la Littérature classique et aussi jusque dans les spectacles scéniques récents s'inspirant de Victor Hugo qui vouait une profonde admiration à cette cathédrale.
Je ferais mention de cette immense ferveur et de cet enthousiasme qui ont animé hier, tous ces bâtisseurs médiévaux, du simple carier au grand maître dirigeant les travaux lesquels ont duré des lustres, et de ceux qui, aujourd'hui, par exemple ces cordistes suspendus au-dessus des voûtes qui dégagent les gravas et résidus de l'incendie en se contorsionnant des heures entières... la tâche terminée, ils vous disent avec le sourire que ce qu'ils font présentement, donne tout son sens à leurs vies. N'est-ce point admirable ?
Tout aussi fortement éprouvent ce même sentiment, ceux et celles qui avec courage, abnégation et cet intense dévouement, penchés sur les lits des malades, tentent l'impossible pour sauver des vies.
Il n'y a pas de vaines tâches, il n'y a pas de labeur inutile, il n'y a pas de fonction inférieure, chaque rôle à son importance dans la chaîne des soignants et de tous les sauveurs. Merci à Eux !
Un édifice fruit de la vanité des hommes !... Avant cela, Notre Dame de Paris est surtout et essentiellement une œuvre d'art et comme toute œuvre d'art elle a pour but, avant de nous instruire, de nous émouvoir en nous présentant la manifestation du Beau fait pour être admiré en nous étonnant d'abord de façon béate quasi puérile magnifiant la vertueuse innocence.
Louer le Beau... de son rayonnement, Notre Dame, en est majestueuse, il se trouve dans toutes ses facettes, architecturales, sculpturales, picturales, inscrit dans la pierre, dans le bois, dans le fer et dans le verre qui transcende la lumière. Et quand on lit cet immense édifice d'images, on s'aperçoit que le Beau peut côtoyer le laid dont certaines corniches se parent souvent avec humour tout simplement parce que sans le laid, on ne connaîtrait rien du Beau… cette polarité se retrouve dans moult aspect iconographique habillant cette cathédrale et toutes ses consœurs. Dualité confortant ce besoin d'équilibre créant cette harmonie que l'on retrouve, bien sûr, dans la confrontation du bien et du mal que l'on peut lire dans toutes les scènes bibliques transcrites dans la pierre et dans le verre .
Admirant le Beau, il n'est alors qu'à vénérer le Bon... Parce que l'âme s'est ouverte au Beau, elle a saisi cette équilibre entre ombre et lumière, entre les forces constructrices provenant d’en haut et d'en bas, du cosmos et de la terre... microcosme et macrocosme à l’œuvre ensemble, puissances de la concentration et de l'expansion tridimensionnelles. De là naissent l'envie, l'aspiration de faire bien, toujours mieux, puis d'être Bon jusque dans l'agir...
A ce stade, l'accomplissement de toutes actions est induit par la quête de ce qui est le plus juste possible. Et là, ne retrouvons-nous pas ce qui préside aux lois de l'équilibre dans l'architecture que nous associeront alors, à l'art d'élever ?
L'éducation est aussi une œuvre de construction où l'architecte c'est d'abord nous-même confrontés à d'autres « architectes » intervenant pour, qu'ensemble, on s'élève.
Le corps est un temple... entrez dans la cathédrale… et sous ses sublimes voutes, vibrez avec cette résonance ... n'est-ce pas merveilleux ?...
Pour transcender cette élévation en harmonie avec les hautes sphères de l'esprit cette oeuvre musicale comme sublimeenvolée...