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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Les cahiers du Martiniste

Enfant Droit

Avant de se pencher sur cette double notion d’Enfant et de Droit nous engageant sur des pistes pouvant déboucher sur des formes de compréhension aussi passionnantes que contradictoires, considérons cet événement à nul autre comparable, tant il suscite notre étonnement, celui de cet instant magique où l’enfant se dressant sur ses deux jambes, trouve la verticale et fait ses premiers pas …
Oui, à cet instant là, il se produit quelque chose de grandiose : ce petit homme qui l’instant d’avant, se trainait à quatre pattes, soudainement, s’est mis debout…  telle est la sublime Image de l’Enfant Droit que nous devons maintenant garder à l’esprit pour poursuivre nos réflexions…

A ce moment extraordinaire, l’enfant qui vient de se mettre debout vient indiquer à ses parents et à tous ceux placés dans son environnement, la marche à suivre : ils devront sans cesse l’élever … la mission éducatrice qui vient de se faire jour, à cet instant, prend son essor : Élever, mettre plus haut, tirer vers le haut, emmener ver les hauteurs … telles sont les consignes à suivre pour tous ceux et celles qui ont charge d’éduquer.
Plus que des droits propres à sa condition, l’Enfant a avant tout besoin de cette tutelle  qui va l’engager à se maintenir droit en toutes occasions.

Qu’est-ce donc cette rectitude à cultiver à travers l’édification de ce futur Homme ou de cette future Femme ?
S’étant mis debout sur ses jambes, l’Enfant a investi sa position et condition d’être humain au sein des créatures de ce monde. Il intègre cette dignité liée à son rang d’homme ou de femme qui n’aura de cesse de grandir extérieurement mais aussi intérieurement jusqu’à la fin de ses jours ; et donc, si, parmi tous ces droits, aujourd’hui reconnus, comme Droits de l’Enfant, il en est un qui est plus important et doit chapeauter tous les autres c’est bien celui, ci-après désigné : Le droit d’être élevé...
Élevé, au sens d’éduquer pour, le moment venu, le rendre apte à contrôler maîtriser et conduire, de façon autonome, ses connaissances, ses affects, et ses projets.
« L’art de l’éducation consiste  à guérir l’homme de son enfance » se plaisait à nous répéter le Dr J. Berron  neuropsychiatre,  dans ses cours adressés aux éducateurs.  
Comment comprendre cela ?... Ce n’est pas que l’enfance doit être considérée comme un mal qu’il faut absolument curer ou éradiquer mais plutôt, envisagée comme un passage obligé qu’il faut franchir dans les meilleures conditions pour, qu’aux jours de sa vingtaine d’années, l’être ainsi pris en charge, intègre le monde des adultes et y évolue le plus harmonieusement possible
Vaste programme car justement, il ne s’agit pas, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, de faire du forcing et ainsi, précipiter les choses. Il faut que tout ceci se passe graduellement et c’est bien en ce sens qu’éduquer est un art où doivent exceller parents et maitres devant former et instruire …

Observez comment, dans la Nature, une saison  ne prend pas brusquement la place de celle qui la précède. Le Printemps ne remplace pas l’Hiver, comme ça, du jour au lendemain ; c’est l’Hiver qui devient progressivement le Printemps, celui-ci, sur trois mois, deviendra Été qui, dans le même laps de temps, deviendra Automne et, trois mois plus tard, celui-là sera Hiver … Et, si l’on observe encore plus attentivement, dans la saison en cours, il reste toujours quelques fragments de la saison d’avant…
Ainsi, lorsque l’on parlera de l’éducation d’un enfant visant à lui permettre d’être, un jour, un adulte affranchi de son enfance, c’est bien cette image des saisons se métamorphosant qu’il faudra évoquer pour comprendre de quoi il s’agit effectivement et en quoi consiste l’art d’éduquer.

C’est par tranche de sept années que l’enfant se métamorphose, Nous les désigneront comme septaines :

- Dans la première septaine, de 0 à 7 ans, l’éducation est essentiellement portée par les parents qui sont le modèle que l’enfant n’aura de cesse d’imiter et c’est une éducation chaleureuse, faite d’affects et surtout d’Amour dont l’enfant a besoin dans ce premier temps d’existence. Mais qui dit Amour ne veut pas dire sans fermeté car aimer ce n’est pas comme nous l’avons vu précédemment, obtempérer pour satisfaire les caprices du petit enfant, c’est savoir dire « Non » et sans ambages, quand il le faut, autant que savoir dire « Oui » à des attentes justifiées. C’est  surtout là que le jeu prend toute sa place pour répondre à cette joie de vivre et ce désir de découvrir le monde qui l’entoure. Au cours de cette première période l’éducation se place donc sous l’égide de l’imitation.
- Dans la deuxième septaine,  de 7 à 14 ans, l’enfant jouit d’une totale liberté de mouvements, il marche, court, saute  de même qu’il parle et comprend toutes les consignes élémentaires qui lui sont transmises. C’est le début de la scolarité, qui est vraiment effective dès la classe de CP où il commence à apprendre les rudiments de la connaissance que sont la lecture, l’écriture et le calcul… et fait ainsi la découverte  des premières règles liées au vocable et aux nombres. De même, en cour de récréation il découvre les premières règles de jeux et donc les premières règles de vie et de vie sociale à intégrer et à devoir respecter. Bien sûr, toutes ces notions vont se faire de plus en plus complexes au fur et à mesure que l’enfant prend de l’âge. Au cours de cette période l’éducation de l’enfant se place donc sous celle de l’autorité.
- Dans la troisième septaine, de 14 à 21 ans, l’enfant, de la puberté passe à l’adolescence, il  est en possession de tous les rudiments du savoir de base et ce qu’il doit maintenant intégrer c’est la capacité à gérer ses aptitudes à apprendre (méthodologie) autant que ses affects. C’est la période des premiers émois, des passions soudaines, des blocages aussi face au monde des adultes dont il se rapproche de plus en plus. C’est le moment de la crise identitaire, et des troubles occasionnés par l’affirmation de soi. En face, ces adultes dont il attend et espère beaucoup, ne lui renvoient pas nécessairement les bonnes réponses à tout son questionnement, il remarque aussi toutes les imperfections de ces « grands », et que recèle aussi le monde, imperfections qu’il trouve aussi sur lui puis en lui-même… (L’image de Soi). C’est le moment de doutes, des complexes, du repli sur soi ou  du refuge dans la bande des copains copines… C’est l’âge où l’on se marginalise et s’oppose à tout… Pourtant, quelque chose est en train d’éclore chez cet adolescent, un quelque chose d’une nature très profonde qui jusqu’alors était tout autrement engagé…  c’est son « Moi », sa personnalité qui se fait de plus en plus jour. L’instant est critique, il s’agit d’encadrer l’enfant presque adulte d’une manière très différente de ce qui s’était fait jusqu’alors.  C’est le moment où il a besoin d’idéal et surtout d’occasions pour s’enthousiasmer. Pour ça il lui faut trouver les références représentatives de toutes les valeurs qu’il quête. Il devra les trouver à travers les contenus  de tous enseignements, de toutes les formes d’Art et de spectacles qui lui seront offerts. Il a un besoin immense d’être entouré d’adultes qui l’étonnent et dont le comportement est quasi irréprochable, personnes, personnages, personnalités dans lesquels il peut investir à la fois, toute son admiration autant que sa confiance. Considérez alors, ce que cela exige des parents et des professeurs ou tierces personnes qui auront à l’accompagner et à le former au cours de cette septaine placée sous le signe de l’exemplarité…

Récapitulant, nous avons :
- De 0 à 7ans le petit enfant a besoin de modèles qu’il imite pour grandir
- De 7 à 14 ans l’enfant a besoin  d’autorité pour, découvrant le monde, y trouver sa place
- De 14 à 21 ans, l’adolescent a besoin d’idéaux ainsi que de leurs référents pour que se révèle le meilleur de sa propre personnalité.

Alors, quand aujourd’hui, j’observe certains jeunes qui ne savent même pas se tenir assis sans s’avachir sur leur siège ou assiste au spectacle de ces adultes parfois forts érudits mais qui lors de débats télévisés se laissent aller à balancer leur chapelets de vulgarités, de grossièretés, d’insanités, et d’injures, se trouvant intéressant parce qu’à chacune de leurs sorties aussi caustiques qu’irrespectueuses, le monde autour, applaudit, alors j’ai cette pensée négative me faisant dire : voilà présentement, des jeunes et des adultes qui sans aucun doute on été bien mal élevés puisque ils ne sont même pas capables de se tenir droit et de donner à leur propos la rectitude d’une réflexion induite par des sentiments maitrisés, des paroles pondérées et des pensées mûrement réfléchies.

C’est justement parce que, pour chacun d’entre nous, le cours de la vie se présente le plus souvent comme sinueux voire, tortueux, que pour le parcourir et remonter le flot des événements qu’il charrie, il faut, dès le départ de l’existence, imprimer à nôtre être profond cette droiture inhérente à notre condition humaine : droiture marquant le port de notre personne, droiture se dégageant de nos sentiments, droiture conduisant notre manière de penser, droiture qui, au bout du compte, se retrouve à l’origine de tous nos actes. Quand on prend conscience que ceux-ci, à leur tour, modifient le cours des événements à un niveau qui se répercute jusque dans l’universalité de l’existence, alors on prend la mesure de combien est déterminant ce qu’au cours de l’enfance nous avons reçu et intégré comme valeurs édificatrices de la dignité humaine et donc, comme valeurs hautement morales.

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M
Je ne sais toujours pas comment l'on fait pour commenter sur ton blog, ce n'est pas grave. J'aime beaucoup les exemples parlants que tu donnes, à savoir celui des saisons, ce qui vient à dire "ne pas mettre la charrue avant les bœufs". Effectivement, à notre époque où tout doit aller très vite, nous volons l'enfance à de nombreux enfants en voulant leur inculquer des savoirs, dès la plus petite enfance, qu'ils ne sont pas encore en mesure de comprendre. Nous avons l'impression, il me semble, que nous trouvons les enfants de plus en plus précoces du point de vue de l'intelligence, mais, ne sont-ils pas sans cesse sollicités par les images virtuelles qui passent devant leurs yeux, et, cela en toute passivité ? Nous voyons ces enfants devenir des adultes perdus, ne trouvant plus leur voie, se fiant au premier beau parleur, ne pouvant faire obstacle à toutes les dérives qu'ils rencontrent ? Que de questions … je vois cependant une jeunesse pleine d'enthousiasme, ou triste, luttant pour de bonnes causes, à leur yeux, et, je me demande, s'ils ont leur libre arbitre et ne sont pas manipulés d'une certaine façon. Tu vois Patrice, je ne devrais pas avoir ces doutes … ce n'est pas très bien de perdre un peu de confiance, bon je vais faire un effort et me redresser, debout comme tu dis !
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M
Tu nous a fait un très bon exposé, merci!<br /> Mo
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F
Il n'y a pas de quoi.Mo, Merci pour ton appréciation.positive.<br /> D'avoir côtoyé pendant presque 40 ans des adolescents et adultes mentalement déficients, conduit à se poser beaucoup de questions et forcément celles en lien avec la genèse puis la biographie de chacun. Cela commence avec leur présence et le sens à donner à leur vie . Au départ s'appliquer une "pédagogie curative " à laquelle succède la sociothérapie. Dans ces pratique se dégagent des notions qui se trouvent hors champ de ce qui est essentiellement rationnel, il ya place pour une certaine inspiration et intuition au sens le plus élevé du terme, faisant appel à un regard puis des considérations d’ordre spirituel. on se rend vite compte que l'on ne peut y échapper.
D
une réflexion, l'ami, bien utile par les temps qui courent hélas n'importe comment
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F
Bonjour Dominique,<br /> Oui l'actualité nous montre une certaine effervescence de parties considérables de la population. une agitation tenat à des mécontentements sur le plan social mais aussi sur celui plus crucial, à mon sens de l'environnement jugé de plus en plus en danger. <br /> D'une part il y a une réelle prise de conscience des conséquences climatique tenant à nos activité humaine polluantes et d'autre part un grand manque de confiance dans l'avenir et les personnes ayant à gérer politiquement, et socialement cet avenir. Dans la multitude les esprits s'échauffent bien trop et la violence prend le pas sur la raison.

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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