Louis Roman nous a quitté … « Le Terrier » est en deuil...
Nous ne le verrons plus le bonhomme en gilet débardeur, bourru et jovial à la fois, nous décrivant l'origine et la valeur d'un bibelot ou d'une trouvaille quêtée en quelques vieilles demeures... Louis Roman, brocanteur de son état, homme courtois mais aussi direct franc du collier qui ne mâche pas ses mots suffisamment sentis mais ne s'emportant jamais, est entouré par un monde de braves gens où quelques fripouilles viennent troubler l'ordre des choses et la bienséance des événements.
Incomparable limier qui flaire tantôt la bonne affaire, tantôt l'arnaque, Louis se met en piste dès qu'il a senti l'embrouille et mieux qu'un détective avisé va tout mettre en œuvre pour déjouer les plans malhonnêtes de délinquants de tous poils... Tout ceci se déroule sur fond de vieilleries soigneusement conservées et méthodiquement remises en valeurs : mobiliers, objets de collections, vieux tableaux, dans l'univers romanesque, studieux et un brin mercantile des antiquaires.
Chaque chose a son prix mais aussi l'honneur et la probité selon Louis Roman.
Les personnages qui gravitent autour de cet entreprenant et adorable bonhomme au sourire avenant à l’œil pétillant de malice, au ton mesuré mais aussi goguenard pour qui veut le snober, sont, eux aussi, hauts en couleurs...
A commencer par son ex épouse Maryvonne (Evelyne Buyle) pétulante personne aux initiatives souvent maladroites et aux conséquences parfois désastreuses... surtout lorsqu'elle se fait protectrice et défend les intérêts de son ex époux lequel redoute les catastrophes pouvant s'en suivre. Mais tellement aimante, humaine, enthousiaste, elle apporte de manière imprévisible une note de fraîcheur, de gaieté et de bonne humeur dans le déroulement du scénario à des moments de tensions et de suspens.
Le gendarme Raymond Laveillant (Armand Chagot) et la gendarmette Colette Moivin (Valérie Gil) sans être vraiment des comiques troupiers, leurs interventions qui finissent toutes de manière cocasse, à l'avantage de l'interpellé, consistent le plus souvent à arrêter le TUB de Louis, un véhicule utilitaire qui, lui aussi, tient un rôle important dans la série...
Il y a également, Tintin (Noam Morgensztern) le neveu de Maryvonne, jeune homme bricoleur maladroit, étourdi mais plein de bonnes intentions, pas toujours heureuses... Louis appréhende ses allées et venues au Terrier...
La Mère Supérieure de l’orphelinat (Nadia Barentin) et sa marmaille aux petites mains ravageuses à chaque passage entre les étales dans l’entrepôt du maître brocanteur...
Théodore de Montalenvert (Sim), un comte ruiné et alcoolique, personnage bouffon qui n'a d'aristocratique que la passion pour un tableau dont il ne veut nullement se défaire, représentant son aïeule Donatienne.
Voilà la palette des personnages principaux qui depuis 16 ans, pendant 13 saison, et au cours de 44 épisodes, ont égayés nos soirées télévisées, apportant dans chaque maison le lot de bonne humeur et d'humanité dont chacun a tant besoin pour bien finir la journée avant d'aller trouver le sommeil réparateur. Toutes ces aventures de Louis la Brocante constituent en effet un parfait cocktail apaisant pour balayer les tensions du Jour.
Je pense bien que nous le reverrons encore à maintes occasions sur nous petits écrans. Victor Lanoux, alias Louis Roman est le type même du personnage bienveillant qu'on aimerait avoir comme ami ou grand-père... généreux, charismatique, joyeusement bourru, un brin malicieux ne manquant surtout pas d'humour. Oui, l'acteur n'était pas un peu ou occasionnellement cela, il l'était intégralement dans l'exercice de sa profession mais aussi dans sa vie de citoyen… une sacrée Vedette tiens !...