Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Bourges vaisseau de pierres et de verres...

Dans l'étude des portails de la façade occidentale, nous avons décrit l'ensemble des scènes du programme iconographique du portail central dit du jugement dernier. Il nous reste à découvrir ceux qui sont répartis deux par deux de part et d'autre de ce portail central …

Bourges - Les Portes du Ciel ...

A l’extrême gauche : le portail Saint Guillaume :

A sa reconstruction suite à l’écroulement de la tour nord, l’architecture de la Renaissance a tenu compte de la forme initiale de ce portail. Toutefois, le gable est complètement ajouré avec des motifs de rosace inspirés par des entrelacs végétaux dont la fleur centrale en quatre pétales, chacune contenant des êtres ailés disposés par paires, alternés symétriquement. Les Dais sont très hauts. Les contreforts sont parés de niches très élancées ; des arcs en « anse de panier » remplacent les arcs en « tiers-points ».

Au trumeau, on peut voir la statue mutilée de Saint-Guillaume, cet archevêque de Bourges qui, de 1199 à 1209, s’est beaucoup investi dans le suivi de la construction de la cathédrale en en faisant avancer considérablement les travaux. Son action est racontée sur les trois registres  du tympan qui lui est consacré.

Bourges - Les Portes du Ciel ...

- Ligne du bas au registre inférieur : D’un côté, Saint-Guillaume se penche vers les malheureux, de l’autre, il reçoit les collectes pour bâtir la cathédrale. Scène constituant un merveilleux exemple d’équilibre entre donner et recevoir…

- Sur la deuxième ligne, au registre médian, on assiste à la guérison de deux malades.

- Sur la troisième ligne, au registre supérieur, un lutteur aux prises avec le diable est secouru par Saint-Guillaume ; le démon se sauve sous l’aspect d’un loup…

 

Les quatre archivoltes composant les voussures sont ainsi décorées :

- Sur la première rangée, celle la plus proche du tympan, sont alignés en alternance, des confesseurs et des martyres.

- Sur la deuxième rangée, s’alternent une suite d’anges chanteurs debout, et d’anges musiciens à genoux.  

- Sur la troisième rangée une série d’évêque assis tenant chacun un livre se présentent comme instructeurs.

- Sur la quatrième rangée, au plus près du ciel une procession d’ange anime cette voussure magnifiquement ourlée de motifs géométriques floraux.

 

A droite de cette entrée, jouxtant le portail central : le portail de la Vierge…

Les archivoltes de ce portail, également développées sur 4 rangées de voussures  datent du XIIIe  siècle. On y a disposé des statuettes du XVIe siècle. L’ensemble représente les bienheureuses du paradis assistant au triomphe de la Vierge. La répartition de ces figurines présente deux rangées d’anges musiciens  agenouillés alternant avec deux rangées d’évêques et de confesseurs.

Bourges - Les Portes du Ciel ...

Descriptif du tympan :

- Registre inférieur : Dormition de la Vierge

- Registre médian : Assomption

- Registre supérieur : Couronnement.

 

Sur les panneaux des bas-reliefs est racontée la vie du Christ  depuis le baptême jusqu’à la résurrection. A noter que sur l’ensemble des bas-reliefs des deux portails présentés ci-dessus,  sont décrites des scènes se rapportant au Nouveau Testament.

Bourges - Les Portes du Ciel ...

En poursuivant, à droite immédiatement à la suite du portail central, le quatrième est dédié à Saint Etienne.

D’une facture plus ancienne que celle du Jugement dernier, les sculpture ornementales de ce portail représentent la vie de ce Saint, premier martyre de la chrétienté. Son tympan est comme ceux des portes voisines, protégé par 4 rangées d’archivoltes. Le Saint patron de la Cathédrale est bien mis à l’honneur sur l’édifice, puisqu’un portail, une statue et 6 vitraux lui sont voués.

Au trumeau la statue qui le présente aux visiteurs a été exécutée par Caudron en 1845.

Bourges - Les Portes du Ciel ...

A découvrir sur le tympan…

- Registre inférieur : sur la partie gauche, face à nous on remarque l’ordination des diacres dont Etienne ; sur la droite, les Juifs se saisissent d’Etienne et le conduisent devant le Sanhédrin.

- Registre médian : on assiste à la lapidation de Saint-Etienne. Un ange lui apporte une couronne céleste. L’un de ses bourreaux, à gauche, le dépouille de son manteau et vient le déposer au pied de Saül assis sous un arbre, approuvant cette mise à mort. 

- Registre supérieur : Saint-Etienne entouré d’une nuée d’anges et de bienheureux, intercède pour obtenir le pardon de ses bourreaux.

 

Dans les bas reliefs de ce portail, se poursuit l’imagerie sculptée se rapportant à l’Ancien Testament. Là commence l’histoire du Déluge, jusqu’à l’arrivée de la Colombe, faisant suite à la Genèse contée sur les bas reliefs du portail central dont le thème est celui du Jugement dernier.      

 

Le portail le plus extrême à droite  jouxtant la tour Sud, est consacré à Saint Ursin.

Avant de décrire son programme ornemental, il convient de mentionner que l’Art statuaire de ces deux derniers portails étudiés, est plus proche de l’Art statuaire d’Amiens que celui de Paris ou de Reims.

Remarquable, ici, la variété et la beauté des remplages dans les rosaces des gables. 

Au trumeau se trouve la statue de Saint Ursin réalisée également par Caudron en 1845.

Bourges - Les Portes du Ciel ...

Description du tympan…

- Registre inférieur : (Chronologiquement, lire cette fois en sens inverse soit de droite à gauche) le Pape donne ses pouvoirs à Ursin et à Saint Juste qui partent évangéliser la Gaule. Saint Juste meurt avant d’arriver à Bourges où Saint Ursin annonce la Bonne Nouvelle de l’Evangile..

- Registre médian : Léocade, alors gouverneur de cette région du Berry au 3ème siècle, avec son fils Ludre, s’agenouillent devant Ursin qui consacre alors une première Eglise à Saint-Etienne.

- Registre supérieur : Nous assistons au baptême de Léocade et de son fils.

 

Dans les bas-reliefs sont constitués des tableaux sculptés contant la fin du déluge jusqu’à l’ivresse de Noé.  

 

Nous quittons maintenant, la façade occidentale pour découvrir les portails des entrées Nord et Sud. Ceux-ci avaient été réalisés pour l’église romane édifiée avant l’actuelle cathédrale. 

 

Le portail Nord :

A été très abimé par l’incendie de 1559, au cours des guerres de religions. Il comporte 5 volées de voussures plein cintre reposant sur des colonnes décorées dans les ébrasements.  

Le linteau d’inspiration antique nous expose sa magnifique frise de pavots en rinceaux.

Les deus statues colonnes aux piédroits, représenteraient des reines de l’ancien testament  ou bien des Sibylles

Ce portail est précédé d’un porche  se situant en haut d’un perron très élevé. On peut en admirer l’arcature trilobée.  

Bourges - Les Portes du Ciel ...

Le tympan très mutilé est consacré à la Vierge. La répartition des scènes y figurant est réalisée sur le mode de disposition de type syrien :

Notre Dame de Grâce présente de face, l’enfant Jésus.

Sur la ligne inférieure, à gauche, les Rois mages s’avancent pour aller adorer l’Enfant. Ils s’inclinent pour lui offrir leurs trésors.

Toujours sur la même ligne, à droite, la Vierge est surprise par l’Annonce que lui fait l’ange Gabriel ; plus à droite, elle partage sa joie avec sa cousine Elisabeth.

A remarquer, le magnifique drapé des robes, le mouvement des plis, la légèreté des robes des Rois qui volettent avec élégance dans leur précipitation, L’imagerie ici, n’est pas figée mais emprunte de dynamisme, ce qui donne caractère tout à fait vivant à ces scènes.

Au-dessus de la tête de la Vierge, une arcature en plein cintre supportée par deux piles légères, est surmontée d’un motif représentant la façade d’une construction byzantine. De chaque côte de cette construction faisant office de dais, on a des anges thuriféraires annonçant la venue du Messie la Nuit de Noël.   

 

Les chapiteaux au-dessus des colonnes, d’où partent les arcs romans des voussures, sont richement pourvus de frises et d’entrelacs d’une grande rigueur géométrique.

 

Le Portail Sud :

Encore plus riche orné que le portail Nord, ce portail Sud a pour thème principal le Jugement Dernier. Il devait certainement constituer la porte principale de l’église romane préexistante.  

Cette adjonction des deux portails romans, à l’édifice gothique actuel, a été réalisée en 1255. 

Ce portail Sud est, comme son opposé direct, précédé d’un porche qui l’abrite. Dans l’angle sud-ouest  de ce porche, on remarque la magnifique statue de Saint-Etienne, remarquable par la grande sobriété de sa robe de diacre au doux tombé de deux plis verticaux. Le visage, un peu émacié du saint nous communique toute sa sérénité.  

 

Le portail comporte 4 rangées de voussures. La première ourlant le tympan, est constitué d’anges à genoux, la deuxième, plus en avant, est composée de personnages bibliques, la troisième et la quatrième sont ornées de frises géométriques.

Bourges - Les Portes du Ciel ...

Au tympan, dans une mandorle, Le Christ assis en majesté est entouré des 4 signes de l’apocalypse figurant  - partant du haut à droite et progressant dans le sens des aiguilles d’une montre - l’aigle de Saint Jean, Le taureau de Saint Luc, Le Lion de Saint Marc et l’Ange de Saint Mathieu.

Dans sa main gauche, le Christ tient le Livre des 7 Sceaux, dont le premier est déjà ouvert. La main droite absente devait effectuer un geste de bénédiction. A ses pieds, dans des niches à arcatures, les douze apôtres tiennent comme Lui un livre à la main car selon la prédiction de leur Maître, ils doivent juger les douze tribus d’Israël. Ces apôtres conversent deux par deux. Le 4ème, à partir de la gauche, imberbe et croisant les jambes peut être identifié comme Saint Jean, montrant dans son livre ouvert, l’annonce de l’événement.

A noter que la figure du Christ Souverain de ce tympan semble être très inspirée par celle du portail royal de la cathédrale de Chartres. Le drapé de sa robe est magnifié par le rayonnement de ses nombreux plis. Ce vêtement sculpté avec beaucoup de soin est ourlé avec un galon d’une grande finesse d’exécution. L’ensemble est réalisé dans le plus pur style roman. 

 

Au trumeau se tient un Christ enseignant du XIIIe siècle. Le visage, bien plus rond, le mouvement de la chevelure, plus longiligne et le vêtement au drapé plus ample et plus sobre, marquent bien la différence de style avec le Christ du Tympan plus vieux d’un siècle…

 

Sous des dais, apposés aux colonnes de l’ébrasement, 6 magnifiques statues se dressent dans des alvéoles qu’elles débordent légèrement. On suppose qu’il s’agit – partant de la gauche – de Salomon , de la Reine de Saba, de David, faisant face symétriquement à Elie, Esther, et Moïse tenat les Tables de la Loi.

 

Sur les chapiteaux d’où jaillissent les voussures on a la représentation très « fouillée » de scènes de l’Ancien Testament et de la Bible.

 

Toujours dans l’ébrasement, les soubassements méritent toute notre attention par la qualité des motifs floraux qu’ils présentent. Ce sont de splendides rinceaux constitués par d’harmonieux  enroulements de feuillages et d’oiseaux.

 

Ayant fait le tour de ce fabuleux vaisseau de pierres, passant par l’une de ces majestueuses portes, il nous faut pénétrer maintenant sous cette merveilleuse voute céleste pour en découvrir le sublime rayonnement de sa lumière…

 

A suivre …                   

Commenter cet article

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

Archives

langues

 

Hébergé par Overblog