Belles parées, fraiches écloses,
Frissonnantes sous le ciel sourd,
Dames hautaines reines des cours,
Sous les nuées, brillent les roses…
Blanches où, nacrées, se déposent,
Sur le satin de leurs corsages,
Quelques perles de passage ;
Bruine qui, d’argent, les arrose…
Au Calice, comme par osmose,
Le bourdon, ce gros balourd,
Par l’abeille, chassé sans détour,
Ne sombrera d’une overdose…
Pour s’abreuver, elles accourent,
Ces laborieuses du bocage,
Rapportant sous leur hottage,
Un fin nectar de frais velours…
Douces orangées, tendres choses,
Figées dans la torpeur du jour ;
Viendront-elles à votre secours
Ces gouttes rompant l’anidrose ?
Eclatantes, sous ciel morose…
Surgissent avant l’orage,
Vils moucherons au saccage,
Des feuilles qu’ils nécrosent…
Attendant qu’enfin explose,
La colère des dieux sur le retour,
Uri, aux Elysées laboure,
Conduit par le Magicien d’Oz …
Palpitantes, béates et glamours,
Le vent agite leur scoliose …
Ne faut avoir les lèvres closes,
Pour recevoir cette pluie d’Amour !...