- L’enfant Joie
- L’Enfant Droit
- L’Enfant Moi
Enfants Rois …
Je vais vous confier une chose … oh ça n’a rien d’extraordinaire … surtout de la part d’un vieux … alors, sachez que je ne fais jamais mes courses le mercredi pas plus qu’en fin de semaine …
Vous avez sans doute deviné pourquoi… eh oui, parce que le mercredi les enfants accompagnent leurs mères pour faire leurs courses dans les grands magasins ou grandes surfaces… alors, je le dis tout de go, moi, ça m’agace d’entendre les gamins geindre, brailler, hurler, crier parce qu’on n’exauce pas leurs caprices… C’est dire combien de parents sont dépassés par la situation… Et puis comme ceux-ci n’arrivent pas à tenir leur progéniture en bonne place, celle-ci court en tous sens dans les rayons, vous bousculant sans ménagement et bien sûr, sans vous demander pardon… Bon, je sais, ça fait très cliché tout ça, mais qu’on se le dise, c’est strictement la réalité. Les gosses, ils ne savent plus se tenir, se retenir, rester, ne serait-ce qu’un petit moment en place. Ils n’acceptent plus que l’on s’oppose à leurs caprices, qu’on fasse obstacle à leurs désirs si éphémères soient-ils… Evidemment, dans notre monde de profusion, d’exposition où c’est si facile de se servir dans des rayons dégorgeant de marchandises, de friandises et de tous objets de convoitise, quand on est un gamin, on ne comprend pas qu’on ne puisse pas emporter sur le champ ce qui vous a tenté et séduit si ostensiblement présenté à vos regards…
Pourtant que n’ont-ils à disposition, à discrétion, à volonté à tire-larigot ? … Ils ont tout : la télé à longueur de journée, voire de soirée, des friandises à gogo, à prendre en dehors des repas, des consoles de jeux vidéo, des baladeurs qui les assourdissent avant l’âge, des ordinateurs, des jouets robots, des mini motos, et tout un fatras de vêtements tendance avec les gadgets dernière mode sans oublier dès le début de l’âge scolaire, l’incontournable téléphone portable super sophistiqué…
« Pourris gâtés » vos enfants ?... Oh, ça, c’est vraiment dépassé… aujourd’hui, vos chères têtes blondes, brunes ou rousses sont de véritables « tyrans » qui réclament, contestent, exigent en toutes circonstances, n’obéissent plus, ne rentrent dans aucun de vos projets et surtout ne manquent pas de vous faire sentir qu’en plus d’être ringard, vous êtes « un sale con » qui n’a rien compris au système et surtout pas à leur problématique qui consiste à vivre à vos dépends en pompant le maximum de l’air qu’il vous est donné de respirer : Eux d’abord et la suite, derrière, ils s’en foutent totalement…
Je sais ce tableau, sinistre, relève du parti-pris contre la merveilleuse enfance et cette si belle jeunesse libre… Vieux con va te coucher et prie bien ton ange pour qu’il te permette d’être encore là demain !…
Oui, je ne vaux sans doute pas mieux… et puis, à leur âge, n’ai-je pas commis mon lot de bêtises, fait, moi aussi, enrager mes parents, été insolent (mais pas irrespectueux) envers certains professeurs et autres adultes ?… Certes, j’en conviens, je n’étais pas un petit saint et comme tant de gamins j’ai commis des frasques qui méritaient bien les sévères sanctions dont j’ai aussi eu ma part …
Mais, il me semble me souvenir que lorsque l’on me rappelait à l’ordre, illico, je cessais mes pantomimes, et révisais aussitôt ma copie, rectifiant la position, m’excusant au besoin et même retenant la leçon qu’on venait de m’infliger, sachant en tirer les bénéfices d’honorabilité voire de juste humilité étant de ce fait remis à ma place …
Mais voyez-vous, dans ce temps là, quand je me levais, le matin, j’allais aussitôt embrasser mes parents leur souhaitant le bonjour et eux me serraient fort dans leurs bras. Je venais à table à l’heure des repas, partagés en famille, et avant je me lavais les mains. Assis à ma place, je ne mettais surtout pas les coudes sur la table et devais me tenir droit, je ne prenais pas la parole si on ne me l’avait pas accordée, je n’interrompais, ni ne m’immisçais dans la conversation des grands, je ne sortais pas de table sans qu’on ne m’y ait autorisé. Entrant dans tous lieux autre que chez moi, je me découvrais, disait bonjour ou bien merci quand on me servait et au-revoir avant de sortir. Si plus jeune, dans un magasin, j’avais fait la comédie à ma mère pour qu’elle m’achète le petit jouet, objet de mon caprice, je recevais une torgnole qui, sans doute me mettait le feu aux joues mais jamais ne m’a décollé la tête et bien au contraire, petit à petit, l’a « plombée » de meilleurs intentions, d’un peu plus de jugeote et d’aptitude à discerner entre le superflu et l’indispensable…
Ah, de fessées !... Si j’en ai reçues ? Mais bien sûr, et cul nu en plus !… Mes fesses ne s’en souviennent plus… moi un peu, bien sûr, mais pas comme une chose triste ou épouvantable, sinon comme une correction qui faisait rougir la peau charnue de mon individu et me rappelait que j’avais sans aucun doute « poussé le bouchon » un peu trop loin et que cette grosse bêtise que je venais de commettre, il devenait impératif de ne pas la reproduire…
Bien, ceci décrit là, n’est surtout pas pour faire l’apologie de la correction physique à imposer à un enfant pour bien l’éduquer, surtout quand l’actualité nous apprend que des parents ont ainsi tué leur enfant en le frappant … certes il y a bien d’autres méthodes… Mais de grâce, légiférer là-dessus c’est de la perte de temps et un risque de ne laisser aucune opportunité de sanction aux parents déjà bien embarrassés avec la foultitude de mesures psycho-éducatives dispensée dans tous bons magazines de puériculture.
Des enfants dont il est question, au bout de quelques années ils deviennent des adolescents… Dites-vous alors, que si ces enfants, d’abord petits, puis en grandissants, n’ont pas été cadrés dans le respect des règles de vie et des conduites à tenir autant dans sa famille qu’au dehors, passant l’âge de la puberté et parvenant à ce moment toujours délicat de l’adolescence, vous aurez à vous confronter à un véritable « monstre » d’égoïsme, d’ingratitude, arrogant et capable de réagir avec violence si vous le contraignez par trop pour lui faire observer, les règles de la vie en société ou, simplement, exigez qu’il vous respecte. Il sera capable de vous répondre vertement, ne manquant pas de vous égratigner au passage en vous balançant vos quatre vérités et pire encore, des horreurs qu’il aura puisé dans ses jeux, ses séances passées devant l’écran à dévorer des fictions d’où sont le plus souvent exclues toutes parts d’humanité, où ne compte que la loi du plus fort et où supprimer les gêneurs est si facile en utilisant la moindre arme de poing …
Copenhague ! … La Terre malade des frasques des hommes pompeurs d’énergie, dispensateurs de nuisances, pollueurs impénitents … il est urgent de s’en préoccuper … soit !
Mais l’Homme malade de tous ses excès, ayant, en contrepartie, au cours de son enfance, été privé d’une saine éducation, se retrouvant nourri que de fictions productrices d’images monstrueuses, de violences, de guerres, de feux et de sexe pour le sexe et, en fin de compte, Homme totalement privé d’Amour, ne pensez-vous pas que ce serait une cause valable pour une monumentale rencontre au sommet de toutes les nations du monde ?…
Faire de notre progéniture des « enfants rois » consisterait donc, comme je viens de le brosser dans ce sombre tableau, à engager dans la vie courante, des despotes en puissance, des êtres incontrôlables et dépourvus de tous sens moral …
Ou bien alors, si l’Enfant doit être « Votre Roi », au moins, faites-en un magnifique Roi de Cœur, ça vaudra mieux que de croire, et lui avec vous, que vous en avez fait un as sec, stérile humainement…
L'enfance et ses mystères : l'Enfant Joie... - Le Mirebalais Indépendant
Il n'est plus heureux avènement que celui d'une naissance annoncée ... Avant de poursuivre, je vais encore vous faire un aveu et vous révéler qu'en ce moment j'ai pour livre de chevet un ouvrag...
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