Réédition d'un article initialement publié le : 23/05/2010 à 10:00
11 ans plus tard, plus que jamais de circonstance ...
Nous allons entrer dans la période de l'Avent où nous préparons Noël et le passage à la nouvelle année. Une période d'un mois favorable à la sérénité et au partage ...
La polémique a pris une place importante dans nos vies au point qu’on ne peut aborder un quelconque sujet, fut-ce une banalité sans conséquence, sans que les discussions tournent à la foire d’empoigne …
Non seulement pleuvent les controverses mais, de surcroît, s’écoulent toutes ces logorrhées résultant de la foultitude des états d’âmes …
Chacun a sa vérité et tient absolument à en faire part à l’assemblée présente sans un seul instant écouter les propos des autres participants engagés dans la conversation …
C’est hallucinant et en cela, l’exemple nous est donné par les médias qui, eux, au cours de chaque interview, s’ingénient à déstabiliser leurs interlocuteurs ou invités avec des questions insidieuses, particulièrement embarrassantes voir du domaine de la vie privée …
Le résultat est que nous vivons dans la cacophonie permanente, ce brouhaha quotidien résonnant de tous les échos d’une société qui communique mais surtout à sens unique…
On a tous un avis sur tout et quand on parvient à écouter les autres avis, il en demeure que le seul valable, pris par nous en considération, c’est, avant tous, le notre …
Nous sommes tellement submergés par ce tumulte, ces flots de paroles, ce déluge de mots, ces amalgames d’idées, de conceptions, de notions et de principes, maintenant appuyés par l’image, que lorsque l’on s’interroge sur un sujet précis, en fin de compte, on ne sait plus quoi en penser car tout a déjà été dit et pensé bien avant nous …
Si, dans le très lointain passé, la parole fut donné à l’homme, il faut convenir aujourd’hui qu’il en abuse plus qu’il n’en use et, à force, la vide de sens …
Certes, toutes paroles font échos en nous et nous réagissons le plus souvent de façon primesautière, sans en avoir bien saisi le sens et la portée… Nous nous manifestons sans vraiment avoir réfléchi… c’est presque à tous coups que nous sortons ces paroles de leur contexte et donc en dénaturons le contenu en la détournant… ça, c’est tout à fait caractéristique du déroulement et de l’ambiance des débats auxquels nous assistons en direct dans le cadre même où ils ont lieu, en live, face à son écran de télé ou bien de celui de son ordinateur… Voyez comment les protagonistes rebondissent sur un mot, une phrase ou un détail anodin pour d’un seul coup retourner l’argumentation de son vis à vis ou bien pour l’entrainer sur un autre débat qui n’est plus en rapport avec le thème de la discussion initiale ou programmée … les exemples sont multiples …
Et chaque jour les médias nous distillent cette profusion d’informations dont ils s’arrangent à ce qu’elles soient source de nouveaux débats et donc de polémiques …
Quand on prend conscience de cela on en a vite marre et il faut bien dire que toute cette cacophonie est particulièrement épuisante, se répandant à notre insu même, si apparemment, nous ne nous sentons pas concernés. Tout ceci, ouï à un moment ou à l’autre, chemine dans notre subconscient alimentant la « cocotte minute » de nos charges émotionnelles. Et si parfois on « pète les plombs » comme ça, sans prévenir, à propos de rien ou d’un événement insignifiant, n’ayant aucun rapport avec notre brusque réaction, c’est parce que, comme on sait si bien le dire, on en a « ras le bol »… Ce déluge d’événements, d’idées, d’avis qui submerge notre conscience n’est plus assimilable par notre être lequel implose ou explose suivant les circonstances et le degré de saturation …
Le vide aussi peut se faire à notre insu ou en conséquence de ce trop plein qu’on déverse à ces moments de crise, cela s’appelle dépression. On sait que celle-ci peut, à son tour, être cause de névrose, elle, beaucoup plus gravissime …
Nous évoquons souvent la nécessité d’avoir une bonne hygiène de vie indispensable pour être au top dans notre vie active et en forme dans notre vie personnelle… C’est certainement justifié mais, à mon sens, il faut plus. Si effectivement le corps doit être ménagé et entretenu par un rythme de vie adapté, une alimentation saine et équilibrée, un bon aménagement du temps de sommeil, il faut aussi ménager ce qui anime ce corps du dedans vers le dehors, l’âme qui, elle, reçoit ce qui vient du dehors au-dedans …
Et la première chose dont notre âme a vraiment besoin, c’est ce que nous désignerons ici par le calme intérieur.
Il s’agit bien de faire le vide, comme dit plus haut, mais cette fois provoqué sciemment par nous, et non consécutivement à une hyper irritation qui nous met hors de nous …
Quelles démarches cela impose lorsque nous décidons de créer en nous ce calme intérieur ?.... Quelles étapes devons-nous franchir pour y parvenir ?
En tout premier lieu il s’agit de « lâcher prise » non avec nos affects mais avec tout ce qui nous obsède et nous entraîne dans l’action-réaction. Entendez par là, tous ces deals du quotidien auxquels nous sommes soumis quand on sait qu’il convient surtout de paraître plus que d’être et surtout de répondre dans la foulée, aux attentes d’un patron, d’un chef, d’une équipe, d’un groupuscule humain, d’une bande d’amis et aussi d’une famille, lorsque tous ces protagonistes, ci-avant nommés, les uns après les autres, se montrent excessivement exigeants et intraitables . De la sorte, ils nous entrainent malgré nous, à l’être avec nous-mêmes …
Tout ce stress que nous chargeons jour après jour ne serait rien et ses conséquences certainement moins nocives si nous n’y ajoutions pas toutes ces impressions source de nouvelles charges émotionnelles en suivant tout le contenu d’informations et images que distillent nos écrans familiers… Nous pensons nous détendre en regardant un bon film mais au contraire nous nous pourvoyons d’autres contenus émotionnels forts, parfois virulents ; en fait, nous ne nous octroyons absolument aucun repos …
Pas étonnant qu’après une dure journée de labeur ponctuée d’une séance films avant d’aller se coucher, on ait beaucoup de mal à trouver le sommeil...
Je n’ose pas parler d’abrutissement… mais nous n’en sommes pas loin et je n’ai encore pas évoqué là : les courses à l’hyper marché, les transports inhérents au lieu de travail, les contrariétés et exigences de la vie familiale toutes confondues, autant de sujets à énervement et brusques agitations …
Et ça encore c’est pour la personne lambda qui n’a pas de responsabilité extraordinaire. Alors, si en plus, vous êtes cadre moyen, voire super ou grand patron et qu’en outre, vous adhérez à quelques associations avec les contraintes que cela implique, il en résulte que votre agenda est archi plein, et il ne vous reste plus de temps pour vous. Bravo ! Vous êtes dévoué à la cause humaine à la cause sociale mais, dans tout ça, vous avez oublié l’essentiel : vous-même !...
Ah la vie est ainsi faîte on n’est pas là pour rigoler rétorquerez-vous … vous n’avez certainement pas tort, la vie est chose sérieuse mais, disant cela, vous navez pas pour autant, raison, car la vie est aussi merveilleuse à découvrir et à apprécier dans les moindres recoins …
« Carpe diem ! » - « Fais ce que voudras » nous dit aussi Rabelais par la « bouche » de son tonitruant Gargantua … (Abbaye de Thélème)
Réfléchissez un instant au sens profond de ces paroles sentencieuses mais pleine de Sagesse et vous approcherez ainsi de ce que l’on peut tenter pour échapper un instant au tumulte de nos existences et que nous nommons ici : calme intérieur …
Il s’agit d’un véritable chemin, d’un chemin de paix à trouver et, pour le parcourir étape après étape, il faut surtout du courage et de la volonté …
Ce n’est pas rien que cela, du courage et de la volonté !…
Nous sommes bien d’accord … mais, dites-moi, n’en manifestez-vous pas dans la conduite de vos existences et sans que vous vous en rendiez compte, du courage et de la volonté ?...
Allez ! Regardez-vous vivre un peu !… Alors ?... Vous voyez, il y a bien des occasions où vous avez manifesté votre courage et fait preuve de volonté !…
Il s’agit maintenant de mettre cette même énergie, si fugace soit-elle, à disposition d’un exercice de concentration, lors d’un moment de pause ou de répit, pour cette fois, agir au-dedans de nous, en quelque sorte pour nous saisir de l’intérieur à partir du dehors…
Pour cela il faut commencer par fixer son attention sur une chose insignifiante… tiens, par exemple, sur une miette de pain qui vient de vous chatouiller le poignet que vous venez de poser sur la table …
Vous êtes seul(e) et, maintenant, toute votre attention n’est consacrée qu’à cette miette de pain que vous placez ainsi au centre de votre « penser » … il ne doit entrer dans votre pensée aucune autre représentation que ce qui est en lien avec tout ce qui a trait avec « miette de pain » …
Oui je le concède c’est un sacré exercice de méditation … à répéter chaque jour quelques petites minutes …
Je n’en dis pas plus… d’abord parce que face à de tels exercices chacun est libre de les pratiquer ou pas … rappelez-vous que, le maître c’est soi-même, à plus forte raison, pour mener une quête intérieure …
Dites-vous seulement que le monde aura de plus en plus besoin de gens actifs, bien épanouis dans leur vie, lucides et perspicaces dans la conduite de leurs missions… Pour ça, il faudra que ces hommes et ces femmes aient de l’emprise sur eux-mêmes, sachent créer en chacun d’eux ou elles, ce calme intérieur, indispensable pour mener à bien non seulement leur propre existence mais aussi ce que le destin leur a confié de faire en partage avec les humains qu’ils viennent à croiser sur les routes de leur vie…
Pour finir, j’attire encore votre attention en soulignant que ces deux paragraphes, ci-avant, sont, chacun, et dans l’ordre, bien en phase avec ce que l’on doit comprendre par Liberté et Amour …