André, est né le 10 Juillet 1910 à Bonnes /Vienne (86) .
Il est le deuxième d’une famille de 5 enfants ayant 3 frères, René, Fernand, Henri et une sœur Georgette.
Ses origines parentales nous entrainent en Vendée puis en Bretagne …
Comme beaucoup d’enfants à ce début du XXème siècle, après une scolarité sommaire, il rentre en apprentissage à l’âge de 14 ans, comme commis boucher-charcutier. Ses premiers emplois il les trouve à Châtellerault.
Travailleur, rigoureux mais aussi casse-cou, jeune, André aime la moto… Avec ses premières économies, il s’achète une « Terrot » avec laquelle il s’aventure sur toutes routes et chemins ne redoutant pas les cascades …
Se mariant à Marie Antoinette Sicaud en 1934, à Saint-Savin/Gartempe, (86) il entre comme ouvrier Charcutier chez "P." où il travaillera autant au « laboratoire » qu’à la vente en tournées qu’il assure avec une vieille « Fordasse »*.
Leur premier enfant, Josette nait en Août 1936.
Comme beaucoup d’hommes, encore jeunes et valides, il est mobilisé en septembre 1939. Démobilisé en Juin 40, il reviendra du front Est avec son « vélo de guerre »*.
Leur deuxième fille Annie, mon épouse, nait en Mai 1945.
Quelques années encore André travaille comme Charcutier chez "P." mais un conflit larvé avec sa patronne intransigeante, le décide à quitter l’entreprise… c’est alors qu’il se fait embaucher à la laiterie de Saint-Savin où, employé au débarcadère, lui est confié la réception du lait destiné à faire du beurre.
Souvent, après le travail, pour arrondir les revenus de son foyer, André ne craint pas d’aller en campagne pour, dans une ferme ou l’autre, aller tuer et le cochon et préparer la charcuterie. Dès 17 heure, il partait en mobylette pour ne rentrer que tard à la maison, ramenant pour les siens quelques bons monceaux et un supplément de salaire non négligeable.
Ce travail très physique aura raison de sa santé et, en 1968, il subit une première « attaque » qui lui vaut d’être arrêté pendant plusieurs semaines.
André fait de l’hypertension à un niveau élevé et surtout constant ; en conséquence il sera suivi médicalement tout le restant de son existence.
En 1973, une seconde attaque entrainant une nouvelle hospitalisation fait qu’il doit cesser définitivement tout travail physique intense … Il sera difficile, pour les siens autour, de lui faire entendre raison.
André, de bonne constitution est une véritable force de la nature, en outre il est très adroit de ses mains. Ayant aussi, un esprit inventif il passe beaucoup de son temps dans son cabanon atelier à confectionner des tas d’ustensiles servant le plus souvent au jardinage. Arroseurs tourniquets, outils pour retourner la terre et autres accessoires de plomberie. Il ne redoute pas non plus de démonter moteur de motos et de mobylettes pour les refaire à neuf.
Socialement André est très avenant, ouvert et simple, il parle à tout le monde si bien qu’il est très apprécié de ses voisins et amis, et jouit de l’estime de nombreuses personnes dans son village.
S’il n’a pas connu une ascension sociale fulgurante, André ne démérite pas pour autant, ayant privilégié d’accorder aux siens une vie honorable où rien ne manque sur la table et pour répondre à tous les besoins du ménage, et ce, en élevant ses enfants dans le respect et la dignité.
Dans cette famille, pas de clinquant, l’essentiel est là, dans la chaude présence humaine.
C’est au lendemain du mariage de Frédéric, son petit fils, le 3 Août 1992, après un ultime long séjour hospitalier, qu’André émet son dernier souffle, laissant de lui un souvenir impérissable dans le cœur de ceux qui l’ont entouré et aimé.
Un homme d’une grande simplicité, ni fier ni envieux qui aimait la convivialité et toutes ces choses de la vraie vie telle qu’elle s’offre aux regard des yeux, du cœur et des mains, au fin fond de nos campagnes .
Bon anniversaire André !
NB : * Fordasse, vélo de guerre, des expressions bien familières de mon cher Beau-Père