Toi, Dandieu qui aimait tant la vie,
Grand chirurgien à Montauban,
L’entretient, la sauve, la chérit,
Par amour pour femme et enfant…
Résonnent, bruits de bottes dans le pays…
Sur routes des milliers d’habitants,
Fuient l’avancée ennemie,
L’impitoyable occupant…
Et, toi Dandieu, pour les mettre à l’abri,
Loin du tumulte qui s’étend,
Fait conduire par un ami
A ton village, femme et enfant …
Destin cruel, hasard du temps,
Aucun d’eux n’a sans doute compris,
La raison de cet encerclement
Par soldats les poussant à grands cris…
Et tu arrives au pire moment,
Leurs crimes presque accomplis,
Tu entrevois femme et enfant,
Immolés par la barbarie …
Livrés aux flammes du jet puissant
Clara et Florence ont péri…
Et c’est en toi, le coup de sang…
Tu vas quérir le vieux fusil !
Pour faire la chasse à ces nazis
Espèce, désormais en sursis…
Un à un, les a occis
Sans sonner l’hallali,
Rançon de leur infamie,
Tortionnaires que tu punis,
Au mépris de toutes vies
Et de toi, qu’ils ont détruit…
De tous, leur pire délit :
L’humanité, en toi, anéantie…
Tel reste, ce funeste récit,
A la pointe d’un vieux fusil…
En hommage à Philippe Noiret qui nous a quitté ce 23 novembre dernier pour ce film au contenu douloureux et où le grand acteur n’a rien perdu de sa respectable humanité…
Le message du vieux fusil est aussi simple que clair : Cessons ces crimes horribles, commis au nom de la guerre, qui engendrent la terreur et la sous-humanité …
Faire perdre la vie à un humain est une abomination mais lui faire perdre son âme est certainement le plus grand crime contre l’humanité…
Farfadet