Modèle 1936-37 … 10 ans avant que naisse Ferrari... deux voitures mythiques de grand renom …
Nous remontons de 70 années dans le temps… Et oui, il y avait des autos dans ce temps là… et des belles, des sportives déjà très performantes…
Au salon de Paris 1936, le roadster 57 S dessiné par Jean, fils d’Ettore Bugatti (1881 – 1947) remporte un vif succès … l’originalité de cette merveilleuse voiture tient à ses ailes couvrantes sur les roues avant qui pivotent solidairement en actionnant le volant … Après le salon cette extraordinaire auto appartiendra au peintre André Derain, grand ami de la famille Bugatti .
Extrapolation ultra sportive de la gamme des Bugatti type 57, ce roadster en est le fer de lance en matière du savoir faire technologique de la firme de Molsheim … Mais en vitrine les autres modèles n’ont pas à rougir car c’est du brillantissime qui est présenté là, le nec plus ultra automobile du moment. Parmi ces belles, les deux coupés Atalante et Atlantic ( fastback) sont des merveilles sur roues. Véritables spécimen de beauté latine … Ettore est d’origine italienne mais vit en France … alors cocorico … Viva Francia !...
A cette époque notre industrie automobile est composée de 28 marques dont un bon tiers sont marques de prestige comme Delage, Delahaye, Delaunay-Belleville, Hotchkiss, Hispano-Suiza, Salmsom, Talbot, Voisin, rien que du beau monde dont une grande partie ne survivra hélas pas à la guerre, fabriquants d’autos, autos qui, entre parenthèses, valent largement et dépassent même en qualités et prestations les productions d’outre Rhin du moment dont certaines marques qu’actuellement on présente souvent au superlatif …
C'est à partir du prototype Aérolythe de 1935 que la Bugatti Atlantic, s'inspirant du style Fastback, a vu le jour :
Les coupées Atalante et Atlantic 57 SC Bugatti sont très racés et aujourd’hui encore ferait tourner bien des têtes si elles venaient à passer sur nos boulevards… Se déplaçant sur autoroute, bien des automobilistes seraient fort étonnés de se voir dépassés par ces splendides coupés surbaissés, d’un autre âge.
Plus que beaux objets, ces autos à la ligne élancée, mi fuselée, aux galbes aérodynamiques, présentent des silhouettes de star. Vue de face elles en « jettent » avec une sacrée gueule d’enfer comme ça se dit maintenant … Elles « déchirent » vraiment !… l’air surtout, car elles atteignent gentiment le « 200 » … imaginez, à l’époque, dans les années « 30 », ce n’était pas rien … Bien sûr, la cavalerie sous le long capot, ce n’est pas de la gnognotte !… Piaffe, là, un ensemble de 8 cylindre en ligne développant 200 Ch. quand même !…
Historique de la marque :
Ettore, Arco Isidoro Bugatti naît à Milan d’un père peintre, architecte et ébéniste. Son frère Rembrandt est un grand sculpteur animalier. Très tôt Ettore, lui, se passionne pour la technique et l’automobile. En 1901, la première auto qu’il a entièrement fabriqué lui-même, lui vaut une médaille à l’exposition de Milan. Il travaille alors pour divers constructeurs dont Mathis son premier associé. En 1909, il monte sa propre entreprise à Molsheim en Alsace, qui était encore allemande à cette époque…
Ses premières voitures type « 10 » sont des voiturettes qu’il équipe avec des petits moteurs à arbre à cames en tête qui se révèlent très performants. Particulièrement axé sur la course automobile qui commence à passionner les foules, Bugatti acquière sa notoriété en 1924 avec le type 35. Ce modèle de compétition est sans doute l’une des plus belles voitures de course de tous les temps qui se rend célèbre en remportant un bon nombre de grands prix…
La production s’oriente aussi sur des modèles de prestige et la démesure est atteinte avec l’extraordinaire Bugatti type « 41 » dite Royale. Un des très rares coupés de ville « Napoléon », une merveille de luxe aux dimensions extravagantes avec un empattement de 4, 25 m. et une longueur hors tout dépassant 5, 35 m. est encore visible au musée Schlumpf de Mulhouse.
En 1939, jean, se tue en essayant une voiture de course. En 1940, l’usine est confisquée par les allemands. Réfugié à Paris, Ettore , fondateur de la marque poursuit quelques études techniques. A la libération, ayant été enfin naturalisé français, il doit attenter un procès pour récupérer son usine mise sous séquestre. Peu après Ettore décède. Son fils Roland tente de gérer l’affaire en produisant des moteurs pour la défense nationale et l’aéronautique, tout en projetant quelques voitures nouvelles mais, déficitaire, la marque est bientôt absorbée par le groupe Hispano-Messier…
Caractéristiques des Bugatti 57SC Atalante et Atlantic Puissance fiscale 19 CV…
- Moteur monobloc à double arbre à cames en tête et simples paliers de 8 cylindres en lignes totalisant 3257 cc ( 72 x 100 mm) alimenté par carburateur Stromberg et gavé par compresseur Roots procurant une puissance de 200 ch. à 4500 tr/mn.
Embrayage à garnitures jumelées, à sec
-Transmission classique aux roues arrière , boîte de vitesse à 4 rapports + M.A. Pignons de prise constante, joint à rotule, centrale
- Freins mécaniques à cables
- Direction à vis et roue dentée
- Suspension AV par ressort demi elliptique, AR par ressorts quart elliptiques inversés ; essieux AV et AR rigides. Amortisseurs Ram montés à l’avant.
- Pneus 5,50 x 18 à l’avant, 6 x 18 à l’arrière
- Empattement 330 cm – Voie : 135 cm
- Poids : 1500 kg
- Vitesse : 200 km/h
- Prix modèle 1937 : Coupé Atalante : 124 000 F. – Coupé Atlantic : 132 000 F.
Emblème de la marque Bugatti, la célèbre calandre en forme de fer à cheval… prémisse à un autre pur-sang : Le cheval cabré de Ferrari …
La marque Bugatti est ressortie des oubliettes au cours de la dernière décennie sous l’égide de Romano Artiori un entrepreneur Italien , qui fait mettre au point deux modèles l’EB 110 et l’EB 112… Mais la société Bugatti Automobili Spa fit faillite en 1996 entraînant la disparition de cette marque prestigieuse…
PL17