Réédition d'un article initialement publié le 28/03/2009 00:40
Hérédité :
Il est une loi infaillible qui veut que le vivant ne puisse venir et être produit qu’à partir du vivant … Ceci a son importance pour une juste compréhension de ce qui va suivre. Il est bien réel et donc perceptible que dans notre monde physique terrestre tout ce qui vit en tant qu’être ayant corps et substance corporel n’est produit qu’à partir d’un modèle identique au niveau de ses composants et aussi doté de vie. Ceci vaut pour les règnes : végétal, animal, humain et leurs représentants en tant que plantes, animaux et êtres humains. Le support physique de chacun de ces trois niveaux d’êtres vivants, repose sur le règne de base dit règne minéral …
Ceci dit en préambule, abordons maintenant ce qui est spécifique à l’hérédité…
Qui parle d’hérédité, parle d’héritage et en l’occurrence, s’adressant au vivant de ce qui est transmis génétiquement. Dans l’être issu de ses parents, sont présents les caractères génétiques ayant présidé à sa conception ceci vaut pour tout germe d’un être vivant transmis à sa descendance. Sont contenus dans ces gènes, tous les caractères spécifiques à l’être (espèce – genre – race) en même temps que les caractères inhérents à la lignée des ascendants de cet être.
Au niveau des humains, venant de notre lignée parentale (arbre généalogique) nous recevons les gènes comportant les caractères spécifiques à cette lignée, se manifestant aussi bien en aptitudes, dispositions, prédispositions qu’en tares pouvant apparaître tant au niveau du physique que du psychique de la « Personne » à naître.
Il faut considérer ces dispositions tenant à l’hérédité comme la gamme des caractères propres d’un modèle se reproduisant. A chaque apparition d’un nouvel individu, il s’opère une sélection dans cette palette génétique au moment de la jonction entre ce qui vient de l’hérédité avec ce qui est spécifique de la personne à naître marquée du sceau unique de l’individualité en tant qu’être spirituel (l’ensemble psycho-spirituel à désigner comme « Je » ou comme « Moi »)
En cela, au moment de la conception, l’aspect héréditaire est déjà induit par ce qui est lié à l’être spirituel s’incarnant…
Dès cet instant on peut déjà parler de ce qui touche au Milieu. Le Milieu est à considérer dès que l’embryon humain prend forme pour, ensuite, être influent sur le devenir de l’être en gestation. Oui, on peut envisager le ventre maternel comme faisant déjà partie de ce Milieu, ou champ de vie terrestre … puisque l’embryon puis le fœtus, tout au cours de leur évolution sont en lien avec les sources de cette vie terrestre ( sang, alimentation, oxygénation) transmises par la mère, elle, directement en contact avec le milieu de vie terrestre …
Dans ce triptyque des notions : Hérédité – Milieu – Destiné, le concept de Milieu est à comprendre comme étant l’espace de Vie sur Terre où va évoluer la personne à Naître.
Dès la Naissance, c’est une nouvelle étape dans son contact avec le Milieu, que l’enfant naissant, franchit. Il va avoir un premier échange avec ce Milieu en absorbant sa première « goulée d’air »
Le Milieu s’étend de plus en plus, au grès des étapes d’évolution de l’enfant passant par les stades de nourrisson, petit enfant, enfant, adolescent, adulte, et n’a de cesse de s’élargir jusqu’à la fin de l’existence .
Ce Milieu de vie est aussi constitué par un tissu social devenant lui aussi, de plus en plus ample au gré des rencontres : De maternel, il devient parental, puis scolaire, professionnel, relationnel inter-générations.
En fait, le Milieu est à considérer à trois niveaux en tant que :
- Espace de vie familiale
- Espace de vie physique/géographique
- Espace de vie sociale
- L’espace de vie familiale, d’abord parental est à rattacher au domaine d’influence venant des parents assurant l’éducation de leur enfant pour le conduire vers son autonomie en favorisant l’élargissement de son milieu de Vie.
- L’espace de vie physique/géographique : dès que nous apparaissons au monde nous occupons un lieu de vie qui est d’abord commun avec celui des parents et qui peut évoluer au cours de leurs pérégrinations. Parvenu à l’âge adulte il se modifie au grès de nos propres pérégrinations. Le lieu de vie comme zone géographique stigmatisée par le climat s’y rattachant, est également influent sur la personne, tant sur le plan physique qu’à travers les pratiques d’existence, en lien avec une ethnie, les codes et mœurs de vie de cette ethnie dont elle est issue et à laquelle elle appartient.
- L’espace de vie sociale lui, est déterminé par ce qui nous sort du cadre familial, d’abord avec la scolarisation et l’apprentissage professionnel puis, étant parvenu à l’âge adulte, ce qui constitue toutes nos rencontres dans la société, dépendant à la fois de toutes nos activités et de tous nos déplacements de par ce monde. Entre vie nomade ou sédentaire, les influences sur notre propre existence vont ainsi fluctuer au grès de nos choix en matière de rencontres et déplacements.
Il est évident que notre appartenance à une nation est, elle aussi, influente sur notre personne tout comme les migrations qui peuvent nous entraîner parfois très loin de notre lieu de vie d’origine pouvant, au-delà de l’apprentissage d’une autre langue que notre langue maternelle, modifier totalement nos habitudes de vie, nos comportements, nos options culturelles, nos modes de compréhensions et d’appréhensions de l’existence.
Tout ceci, lié au Milieu, va contribuer au sens même que nous accordons à la Vie, la nôtre et, celle de tout notre environnement…
La notion d’adaptation au Milieu, prend alors toute sa signification quand, pour un sujet, il s’agit de s’intégrer ou pas à cet environnement avec les modifications que ce dernier subit ou à des changements d’environnement…
A ce stade, nous pouvons alors aborder le troisième volet de cette triade que nous désignons ici comme Destinée …
Si avec Hérédité et Milieu, nous pouvons parler des conditions, déterminant et cadrant notre existence, au niveau de notre propre évolution, le champ des circonstances limitant notre parcours de vie est également déterminé par ce qui est du domaine de l’événementiel. Ce dernier caractérise essentiellement ce qui tient à notre Destinée.
Question : Est-ce nous qui allons au-devant des événements ou les événements qui se présentent à nous ?
Me posant cette question, je m’en représente l’image bien tangible par le fait qu’étant dans un train à quai, à coté d’un autre, dans une quelconque gare de départ, je ne sais pas exactement, quand l’un ou l’autre de ces trains, se met en mouvement, si c’est celui dans lequel je me trouve, qui roule ou si c’est le train voisin qui s’est mis en marche….
Cette comparaison vient à propos car, s’agissant des événements dont est parsemée notre existence, il y a bien un double mouvement venant à la fois du passé et du futur. Il y a ce qui me pousse vers l’avant, venant du passé et ce qui, venant du futur, me pousse à agir dans le présent engendrant aussitôt un nouvel avenir (Nous ne pouvons manquer d’évoquer ici, la loi de cause à effet)
Souvent, nous pensons et croyons fermement que ce qui nous arrive et nous entraîne dans des situations inattendues à l’issue le plus souvent incertaine, tient au hasard … ceci est une vue bien restrictive pour saisir et comprendre l’enchaînement des événements qui ponctuent et formatent plus ou moins notre existence…
Que ce soit du domaine de l’intentionnel ou de l’arbitraire, rien des faits et agissements qui jalonnent notre existence n’est à envisager que sous l’angle du pur hasard …
Il convient maintenant de réaliser que nos pensées, nos sentiments, nos actes, et donc nos choix, ont immanquablement leurs retentissements dans le cours de notre vie et de la vie en générale, et s’ensuivent toujours d’effets, nous impliquant ainsi que d’autres autour de nous … Rien de ce que je pense, dise ou fasse n’est anodin et inconséquent…
Dans la vie courante, en observant attentivement et scrupuleusement nos agissements liés à des choix réfléchis ou spontanés, on a toujours à en subir les conséquences. Le libre arbitre tient alors au fait de subir ou bien assumer totalement la conséquence de nos actes et de nos choix.
Le hasard n’est qu’une vue de l’esprit qui ne prend aucunement en compte la responsabilité de ce qui nous arrive dans le cours de l’existence et qui, selon nous, provient par inadvertance, créant une situation nouvelle à laquelle nous ne sommes le plus souvent jamais préparé…
A l’inverse, la fatalité est aussi une vue de l’esprit car rien n’est vraiment programmé ni forcément inévitable…
Il faut comprendre que nos pensées, paroles et actions sont conséquentes et que la teneur de ce qu’elles engagent, elle, est du domaine de la Destinée. Il y a toujours un effet retour vers l’auteur, un effet auquel, un jour ou l’autre, nous aurons à nous confronter. Cela peut être quasi immédiat ou bien reporté très loin dans le temps …
Le problème de la liberté dans tout ceci ?…
Ne penserions-nous pas qu’il tient déjà à l’acceptation ou non acceptation de ces effets en retour de nos actions passées, à un moment donné de notre vie et à la résolution ou pas des conséquences qu’antérieurement, elles ont entraînées ?...
Il faut encore préciser que cette notion de hasard attribuée à ce qui se définit comme Hérédité et Milieu, est une insanité qui devient un véritable obstacle pour comprendre sainement ce qui tient au sens même de notre propre existence. Voilà bien, énoncé là, une autre façon d’entrevoir la réalité…
Effectivement, quand on commence à se dire que ce qui nous arrive comme désagréments, ennuis et même malheurs auxquels nous nous attendons rarement, c’est, en partie, nous qui en sommes à l’origine, étant auteur, co-auteur ou simple impliqué, voilà qui nous permet d’avoir un regard moins étriqué sur les événements de notre vie, nous permettant alors, à l’issue d’une longue et rigoureuse introspection de faire le lien entre les causes d’un certain passé et leurs conséquences nous revenant en retour dans le présent, engageant déjà un futur …
En résumé l’Hérédité nous met en lien avec le passé, le Milieu, constitue notre présent, la Destiné résultant du passé engage notre futur via ce que nous en faisons dans le présent.
Ayant été conduit pendant à peu près 40 années d’existence à côtoyer et accompagner des personnes handicapées mentales, ces notions d’hérédité, de milieu et de destinée, telles qu’elles viennent d’être succinctement décrites, permettent de mieux comprendre ce qui sans cela ne peut être appréhendé que comme injustice où l’arbitraire tenant du hasard ne peut s’accepter.
Ces personnes souvent affectées par ce qui leur fut transmis par l’hérédité ont à se confronter à un destin lourd conséquent de cette situation héréditaire. Notre mission consiste alors à aider ces personnes à surmonter leur hérédité.
Déjà, vis-à-vis d’enfants « sains » ainsi qualifiés comme n’étant pas affectés de tares lourdes, la mission première de tous éducateurs, parents et professionnels, consiste bien à les conduire vers l’autonomie. Cela revient à aider ces enfants pour qu’en grandissant ils surmontent leur hérédité et développent leur propre champ de forces structurant leur « Je » afin que se manifeste et agisse « librement » leur propre personnalité.
M’insérant dans ce Milieu, je m’y manifeste en tant qu’Âme …
Y accomplissant ma Destiné, j’y agis en tant qu’Esprit …