Dans les "Jeux de Noêl" des Compagnons du Centre Saint Martin, les bergers offrent leurs cadeaux terrestres. Ici, Gallus, à genoux, vient de déposer sa bouteille de lait ...
Aussi vrai que, tout au cours de notre existence, nous sommes tenus de respirer jusqu’à notre dernier souffle, nous sommes également, dans l’obligation de nous nourrir pour nous régénérer, nous revitaliser … En l’absence prolongé de nourriture, tout être vivant est condamné à mourir… Il nous faut ingérer des substances terrestres pour entretenir notre « étoffe » corporel lui conférant, sa consistance et son énergie …
La période d’allaitement passant progressivement, notre alimentation va devenir de plus en plus consistante : minéraux, oligo-éléments, vitamines, calories doivent être répartis et fixés dans l’ensemble des tissus de notre organisme et, pour cela, ils sont drainés par le sang.
Mais là encore, il y a une extraordinaire alchimie qui s’opère car les matières ingérées sont détruites en grande partie par notre système digestif qui en élimine la plus grande part … alors filtrés, ne sont répartis dans le sang, que des doses infinitésimales des aliments que nous ingérons. Aussi mystérieux que cela puisse paraître, il faut considérer que ce ne sont pas ces infimes particules de matière organique, liées au sang qui nourrissent, mais l’énergie qu’elles contiennent, essentiellement …
Le but, ici, n’étant pas de faire un cours sur la manière de se nourrir, je veux surtout souligner l’aspect qualitatif de la nourriture, au sens des forces contenues dans ce que nous ingérons et apparentés aux prduits des "règnes" d'où ils proviennent, aliments dont la source peut donc être, d’origine minérale, végétale et animale. Les énergies qu’ils contiennent sont donc de natures diverses, et en cela, produisent des effets également différenciés au niveau de notre triple organisation en tant que Nature Humaine, comme Corps, comme Âme et comme Esprit…
Il est des substances nourricières qui densifient, qui opacifient ou au contraire qui diluent, ou éthérisent… On constate par là, qu’elles influencent notre degré d’incarnation et, en conséquence, il y a un équilibre à trouver, pour que la relation entre Corps Âme et Esprit de notre Nature Humaine soit harmonieusement établie, c’est bien là le sens même, de savoir nourrir puis se nourrir…
Partant de la nécessité de se nourrir et élargissant notre réflexion avec tout ce qui gravite autour de ce thème de l’alimentation, on fait vite ce constat que cette activité organique constitue aussi la "moelle épinière" des civilisations, ayant entraîné la naissance et le développement de l’agriculture et de l’élevage et, par extension, toutes les "économies de marchés" …
Les ressources en nourriture sont encore abondantes sur terre mais malheureusement, à cause des formes d'exploitations et des transactions égoïstes des hommes, ces ressources sont bien mal réparties et redistribuées à la surface du globe… La Faim dans le monde compte encore parmi les plus grandes calamités. Entre l’opulence de nos tables bien garnies, et la petite poignée de millet occasionnellement à disposition du pauvre habitant du continent africain, peut se mesurer l’étendue de ce désastre qui ne sert nullement la cause de nos humanismes…
Toute nourriture passe par la bouche, par la voie orale, cet organe extérieur des échanges, qui lui confère alors, sa vocation sociale, car la nourriture est faite pour être partagée et, s’alimenter se fait autour d’une table, entre convives... Cet aspect, élève la nourriture au rang de communion… Existe alors un art de la table …
La Nourriture, à travers ses multiples ingrédients, nous communique les saveurs des terroirs, elle nous dévoile, entre exquises douceurs et amertumes, entre le salé et le sucré, toute une palette subtile de goûts, véritable exhalaison de la terre !...
Nous ne devons pas limiter la nourriture qu’au seul rôle d’aliment pour le corps, par extension, on conviendra aisément que si il est une nourriture destiné au Corps, il est aussi une nourriture spécifique, destinée à l’Âme, et une autre, plus subtile encore, destinée à l’Esprit… (Le Graal et son mystérieux contenu en sont le mythique exemple…) Ici, Si la substance nourricière change, l’art culinaire pour sélectionner les ingrédients et accommoder les mets, lui, demeure afin que ce soit toujours un plaisir de les savourer, tout en les rendant véritablement sains et nourrissants…
Un vieux dicton exprime ainsi : « Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es »
Je recommande vivement de lire les « Rois Mages » de Michel Tournier et particulièrement celle du 4ième Roi, qu’il désigne comme Prince du sucre et Saint du sel à travers l'histoire merveilleuse de Taor de Mangalor, parti en quête de la divine friandise ...