Il est tombé le grand Guignol !
Après une dernière cabriole…
Non pas d’une magistrale torgnole,
Mais sous les maux, de vile bestiole !
Nous ne verrons plus, ce sacré drôle,
Il est passé à la casse rôle …
Ne fera plus le mari …ole !...
Ce soir a pris le grand envol !
C’en est fini des gaudrioles,
En froufroutantes babydoles ;
Plus d’éclats de rire à Batignolles,
Le voilà rangé de toutes bagnoles !...
Adieux mimiques, sous les étoles,
Fin des vapeurs, des joies frivoles,
Des prises de becs pour des babioles
C’est sa joie d’être qui s’étiole !...
Il a rayé son nom sur le bristol,
Rangé sa clef au grand sous-sol,
Remisé ses sous et ses pistoles,
Et là, s’arrête son music-hall !...
On a replié la Banderole,
Son grand pavois de croquignol,
Ses beaux atours et ses bricoles,
Pour les charger dans la carriole …
N’entendrez plus son rire « vite t’y colle »,
Ses cris aigus de vierge fiole,
Ni ses répliques de gays gogol
A vous plonger la tête dans le bol …
Il ne fera plus rires les p’tites Nicole
Ni n’fera l’pitre dans les écoles,
Rentre ses joies au capit’tôle
Ne fera l’Auguste ni l’Anatole …
Malin lutin, bougonnant troll,
Papillon léger ou pigeon viol,
Papy serein, Vieux vitriol
En grand écart, jouait tous ces rôles !...
Aussi à l’aise chez Paul qu’au Pôle
Pimpant chez lui comme à Paimpol
Se faisait Tyran sur le Tyrol
Monsieur Léon dans ses bottes molles !
Improvisait même sans pétrole…
Jamais perdait le self-contrôle,
L’idée fumante sous le cache-col,
Il bousculait les protocoles !...
Elles l’attendent les barcarolles …
De rires pliés en grosses gondoles...
Scénaristes et acteurs en farandole,
Rendent hommage, à leur idole...
Radieux enfant que l’on cajole,
Regard brillant plein de lucioles,
Michel, brisant les fers de sa geôle,
S’est libéré de la Cage aux Folles !...
Une âme pure a pris son vol !