Golgotha (Dessin à la craie de Max Wolfhügel (1880 - 1963) - Enchantement du Vendredi Saint dans le jardin du Farfadet.
Golgotha
Défigurent les larmes que ce désert n’assèche,
Trente trois ans d’un Destin, né dans une crèche …
Il gravit la colline portant sa lourde croix,
L’Être qui se dit Fils de Dieu, en qui nul ne croit…
Sur le pénible chemin, tous raillent sa couronne,
Roi du ciel, sur terre, n’aura jamais de trône…
Le dos meurtri par sa massive potence,
L’homme, fouetté et souillé par l’humaine violence,
Est conduit au trépas sous les cris de la foule,
Honteuse procession qui rit quand il s’écroule…
Derrière le tumulte suivent les Saintes Femmes,
Et tous ceux que peine, l’inconcevable drame.
D’autres, en larmes, lui tendent un linge humide,
Se glissant sous sa croix, en soulage la bride…
Ils parviennent en haut, en la place du crâne,
Pour parfaire le martyre de Celui qu’ils condamnent…
Bourreaux, frappant le fer effroyable du supplice,
Suspendu à ces clous, voilà qu’ils le hissent,
Entre deux vils larrons, comme lui, crucifiés,
Misérables, dont nul autre que Lui, n’a pitié
Sous ces cieux de tourments, commence l’agonie…
Jamais le Fils de l’Homme, son Père, ne renie.
Soldats jouant aux dés, la tunique du Vertueux,
« Héros » et fiers, le sang, coulant impétueux…
Farfadet (25 Mars 2008)
Forsythia en fleurs - Soucis et pâquerettes dans le jardin du Farfadet.
Arbre à œufs de Pâques...
Fleuris avant d'être feuillus,
Rameaux blancs éclatants,
Du jardin des ingénues,
Ne poussent ni d’Ève, ni d'Adam !…
Arbre de la Connaissance
De l’Éden des Origines,
S’y glissent avec aisance,
Les affres Androgynes...
Rien n'est encore scindé,
Entre vertus et crimes,
Rien n'est encore décidé,
Qui précipite aux abîmes !
Faut-il goûter au fruit,
Extraire le suc des racines,
De ce Monde Bien construit
Pour qu'un autre se dessine ?
Humus et Hume Main !
Recevant le fruit défendu,
Ont, pour nos lendemains,
Tracé un chemin plus ardu !...
Arbre du péché... honte d'être nus
Bien, puis Mal, savez maintenant !
Arbre de Vie, pour que continuent
Œuvre de chair et ses tourments !...
A Dieu, revient son Paradis,
Aux Hommes, la souffrance
Qu'ils épuisent leur vie,
Et vers leur mort, avancent !
Qu'attendre des Cieux,
Sinon déluges et tonnerres ?...
Tout ce qui est délicieux,
Engendre leur colère !
Implorant leur clémence,
Pour que cesse leur Ire,
Les hommes, sans décence,
Le Fils, viennent bénir …
Au Jour des Rameaux,
Le Sauveur entre en la Cité !
Ne cesseront, les maux,
Sans d’autres atrocités !...
Et l’homme ne comprend rien,
Des croix que l’on érige,
Qu’entre deux vauriens …
Ce fils de Dieu, on fustige !…
Sang pourpre du Calvaire,
Vivifie tous les Calices …
Les Hommes, redevenus Frères,
Partageront-ils ces délices ?…
Amour et Liberté,
Fruits du Sacrifice,
Sur la voie de la Charité,
Les mènent à l’Office !...
Telle fut sa mission,
Son Œuvre Rédemptrice :
Une Transsubstantiation
De la Chaleur Créatrice !...
Magnificence Divine,
Source de Vie et de Connaissance,
Les Œufs des Origines,
Parent l’Arbre de la ReNaissance !
Farfadet 86 (