La Traction Taxi à Saïgon...

Du "Grand Monde" à ce taxi Traction circulant dans le Saïgon des années 50, la jonction tient au fait que dans le roman de Pierre Lemaitre, ce moyen de déplacement est souvent évoqué et participe d'assez près au drame qui s'y déroule... Alors on imagine bien qu’Étienne, sa mère Angèle et sa sœur Hélène, à un moment de cette tragique histoire se déroulant en partie en Indochine, soient montées à bord d'un de ces taxis Traction Saïgonais. 

Une tragédie également, cette guerre d’Indochine... en raison de son côté sournois où longtemps on a pratiqué le jeu de dupes entre les forces opposées. Nous pensions pouvoir tenir fermement ce territoire colonisé depuis une centaine d'années, que jamais, la France et ses ressortissants français administrant ce magnifique pays, seraient un jour éjectés, battus militairement par les troupes vietnamienne de leur charismatique chef Hô Chi Minh. (1890-1969) 

Et pourtant, après la désastreuse bataille de  Diên Biên Phu, en 1954, le Vietnam se retrouvant divisé en deux parties, Saïgon devient la capitale du Vietnam du Sud. C'est là que devaient se concentrer les troupes américaines  engagées dans la guerre du Vietnam, la plus meurtrière de la seconde moitié du XXe siècle. En 1975, les Troupes  du Vietnam du Nord conquièrent la ville à laquelle ils donnent le nom de leur défunt chef : Hô Chi Minh-ville

C'est dans ce contexte de grands et d’interminables conflits, que la Citroën Traction a accompli une honorable carrière de 23 ans, s'imposant d'un bout du monde à l'autre. Entrée ainsi dans la grande Histoire, sa réputation de belle, confortable et efficace voiture est définitivement établie. Alors, comme Taxi, elle devient une référence, se partageant avec la célèbre petite 4CV Renault, la chaussée souvent détrempée des rues de Saïgon où ses 6 millions d'habitants déambulent dans une circulation des plus anarchiques... 

Taxis à Hô Chi Minh-ville : le chaos de la circulation...

Y aurait-il un code de la route bien pensé et bien adapté que ça ne changerait rien, à Saïgon, on circule librement, à son aise, chacun s’affranchissant de toutes règles de conduite qu'il soit à pied, en vélo, en cyclo-pousse, en scooter, ou en auto, c'est la jungle urbaine ... 

A chaque carrefour, dépourvu de feux tricolores, contre tout bon sens et prudence, chacun se dit qu'il passe, que dans le flot des usagers de tous types, il trouvera bien le passage, en slalomant ou en zigzagant, téméraire et fou à la fois... imaginez un peu le degré d'émotion et le niveau de palpitations cardiaques des passagers d'un cyclo-pousse, précipités par de vigoureux coups de pédales à ces croisements de tous les dangers.  

Le plus grand nombre circule sans permis de conduire, n'en sont nantis que les chauffeurs de taxis automobiles, les livreurs en camionnettes et les conducteurs de quelques vieux bus bringuebalants dont beaucoup ignore la destination. En cyclo-pousse, le prix d'une course toujours inconfortable et souvent terrifiante, ne peut excéder un US dollars ... Dans cette pagaïe, le mieux est de recourir aux radio-taxis motorisés, regroupées en 5 compagnies de grande notoriété.  Il suffit d'en faire la demande auprès des gérants d'hôtels ou de restaurants. Leurs chauffeurs ne se contentent pas d'être habiles conducteurs, ils parlent couramment le français et bien souvent l'anglais.

Cette miniature diffusée par Altaya, représente bien le taxi Citroën Traction 11B de 1951 en circulation à Hô Chi Minh-ville au cours des années 50-60. Un taxi apprécié pour son espace à bord, son confort et son excellente tenue de route. Présentation de la Traction Citroën : lien ci-dessous