Vous souvenez-vous de cette chanson de Pierre Vassiliu ?...
Mais alors de quoi s'agit-il ?
Cet ORNI serait connu sous l’appellation d'Autobloc construit par Émile Claveau en 1925 lequel est au volant sur la photo en entête. C'est le type L1 sport de 7CV 1100 cm3 dont la particularité innovante était de disposer de suspension à 4 roues indépendantes mise au point par lui-même.
Émile Claveau, novateur visionnaire et poète de l'automobile, de 1925 à 1956 s'est singularisé dans le monde automobile par la conception de prototypes particulièrement originaux. Des véhicules inspirés autant par la raison, la logique et la vision futuriste qui, hélas n'ont jamais dépassé le stade de l'expérimentation.
En 1828 la torpédo sport LR est désormais épaulée par une conduite intérieure monospace, la CIR. Avec l'adoption d'un moteur à refroidissement par air, les radiateurs latéraux jugés encombrants ont disparu.
Le personnage reste aussi mystérieux que ses créations.
A partir des éléments biographiques recueillis auprès des administrations compétentes, on apprend qu’Émile Claveau est né à Langeais, en Indre & Loir, le 23 janvier 1892. Ses parents et grands parents sont des boulangers qui se sont installés à Tours en 1900. De son parcours scolaire, nous avons peu d'information, toutefois, il est avéré qu'il s'est inscrit à l'école des Beau-Arts de Tours. Sur ce point, il se rapproche d'une autre forte personnalité du l'univers automobile : Gabriel Voisin. A 21 ans, le jeune Claveau apparaît sur les listes électorales comme peintre décorateur. La première guerre mondiale survient, sans apparemment qu’Émile Claveau soit mobilisé. Ses écrits automobiles ne font en tous cas jamais allusion à une expérience militaire. Toujours est-il qu'en 1921, il vit encore à Tours. Selon Alain Cerf, un de ses biographes, s'appuyant sur les listes électorales, écrit ceci : "il apparaît alors comme négociant qui, en 1926, est domicilié 17 boulevard Béranger à Tours. Il sera courtier en grains, associé à un certain Guespain". Nous sommes loin de l'automobile... Il est pourtant certain qu'à ce moment, Émile Claveau suit, depuis longtemps déjà, l'évolution technique des voitures de tourisme. A cet égard, on peut admettre que sa formation au Beaux-Arts le prédispose à considérer d'un œil dépourvu de préjugés et d'à-priori, la conception des automobiles dont l'univers le passionne à un tel point qu'il n'hésite ps à franchir un pas décisif en concrétisant ses réflexions sous la forme d'un premier prototype.
Jusqu'en 1934, la petite Claveau est exposée au Grand Palais sur un très modeste Srand. Après cette date Claveau n'expose plus, et ne réapparaît qu'en 1946. // Le report des organes de transmission à l'avant et la robustesse de la plateforme se prètent naturellement à la réalisation d'utilitaires comme celui de ce dessin qui, par son style, semble quasi contemporain. // Photo de la Claveau exposée au salon de Paris en 1948. Ses deimensons sont aussi spectaculaires que sa silhouette, futuriste à l'époque, avec une longueur de 497 cm et une largeur de 177 cm.
En toute simplicité... La plume en main, Émile Claveau fait manifestement preuve d'une aisance toute particulière pour défendre ses conceptions. Il en sera ainsi sa vie durant. Une similitude de plus avec Gabriel Voisin ! En attendant, l'Autobloc, constitue effectivement une véritable anticipation, même, si prises séparément, certaines caractéristiques se retrouvent ici et là sur des réalisations récentes. Le constructeur visionnaire a l'art de les rassembler dans chacune de ses nouvelles créations.
Sublimes Créations qui, sans aucun doute, auraient recueilli toute la sympathie de Pierre Vassiliu, illustrant à merveille les paroles de sa chanson...
ORNI soit qui bien le chante !...