Mardi 1er Mars... un jour doublement marqué du sceau des va-t-en-guerre. Un jour, hélas, trop en phase avec l’actualité….
Vanité, arrogance et folie des hommes, la quête du pouvoir, le désir de puissance, l’envie de domination, a tôt fait de se lier à cette ardeur de tuer, de détruire, d’anéantir tous ceux que nous désignons comme ennemis, que nous considérons comme obstacles à nos funestes plans pétris d’orgueil et d’hégémonie, devenant alors la cible de tous les déchainements de violences et de haines. Ainsi se déclare, se répand et se mène la guerre œuvre produite par l’humaine nature sous le joug de ses pires passions.
Sans concession, un rappel pour modérer nos envies de possession, nos fougues dominatrices et toutes ardeurs excessives lorsque nous sommes en quête du pouvoir …
Epitre aux arrogants…
Rien, n’emmènerez de l’autre côté du mur,
De tout ce que vous possédez à présent…
Rien ne franchira l’indicible clôture,
De ce qui vous est cher, si chair, et os et sang…
Vous espérez peut-être, à l’heure de la cassure,
Garder l’intégrité de tous vos fins talents,
Nourri de cette idée qui, tant, vous rassure ;
Déchantez car, comme l’or, n’en n’aurez nul talent …
Prouesses, victoires, nobles aventures,
Réussites sociales, dignité du haut rang,
Parades aux Champs et en jolies voitures,
Tout ceci n’a plus cours, aux portes du Néant.
Vos traits de génie, vos pensées, vos allures,
Tout ce qu’ici, fait de vous cet Être brillant,
N’en garderez ni l’ombre, ni la pelure,
Quand serez parvenu au premier Devachan…
Sublimes tactiques, redoutables armures,
Courage du héros, énergie de battant,
Ne pousseront ni clameurs, ni hauts murs,
Quand vous aurez franchi le seuil du temps.
Auguste faculté, vocables d’envergure,
Votre intelligence d’illustres parents,
Tout ce qu’ici-bas, du meilleur, augure,
C’est à ce monde tangible, seul, qu’on le rend…
Vous vous croyiez sans la moindre fêlure,
Ainsi nanti des forces et des vertus des Grands,
Tout ce qu’abritait votre si fier galure,
N’aurez qu’à le jeter comme, avant, votre gant
Vous dont le vent gonflait l’imposante voilure,
Vous qui teniez les barres du commandement,
Laisserez votre butin à des miles d’encablure ;
Il n’entre de galions, aux ports du firmament !...
Farfadet 86 - Mirebeau le 26 mars 2010.