Lundi soir à 21H05 était diffusé sur F.3, un nouvel épisode de cette série s'intéressant aux grands conflits armés du XXe siècle.
Dans cette récente diffusion une première partie : *Hitler attaque à l'Ouest* nous montre en images et films inédits, l'attaque allemande sur l'Ouest de l’Europe en mai 1940. Une guerre éclaire qui se soldera par l'occupation des Pays bas de la Belgique et de la France, vaincus puis soumis aux envahisseurs, et à la botte du nazisme triomphant. Deux volets de cette conquête ahurissante sont ainsi titrés : Le piège – Ultimes combats.
Lundi 18 octobre sera diffusée la deuxième partie *Hitler attaque à l'Est* où la machine de guerre allemande part à la conquête de la Russie.
Folie et fureur guerrière, démence du Führer, ignominie de ses sbires, infâmes ministres et conquérants généraux, immense chaos, la drôle de guerre n'avait rien de drôle, c'est une tragédie innommable, une hécatombe épouvantable que l'on n'a pas su éviter.
Comment en était-on arrivé là ? Cette question m'a toujours turlupiné...
On ne refait pas l'histoire... et pourtant le sort du monde aurait certainement été tout autre si, dans ces 10 mois, La France et l’Angleterre alliées avaient pris militairement le pas sur l'arrogante Germanie fasciste...
Au cours de ce documentaire on découvre, plan après plan, comment, alors qu'en nombre d'hommes nous étions bien supérieurs à l'armée du Reich, sur les plan logistique et stratégique, nous n'étions pas au point pour refouler les envahisseurs. En fait¨, cela tenait à peu de choses même si nous disposions de moins d'avions et de chars modernes, nous avions nous aussi de quoi mener une guerre éclaire...
Le chef des armées, le Général Gamelin, un militaire bien noté reconnu comme excellent stratège, a bien préparé un plan d'attaque visant à pénétrer en Belgique pour enfoncer les troupes ennemies qui, nécessairement franchiront la frontière de ce pays, venant du Nord Est... mais avant cela, chaque camp, restait quiet sur ses positions aux frontières.
Ainsi, pendant 8 mois rien a bougé ; mis à part quelques escarmouches ça et là, des opérations maritimes visant à faire blocus en mer du Nord, pour priver l'Allemagne de ravitaillements en vivre et en matières sources d'énergies, les mouvements de troupes et faits d'armes, sont quasi inexistants… on attend !…
Cette attente qui indispose la population autant que les soldats désœuvrés, ruine le moral des uns et des autres et sera fatale quand, brusquement, les machines de guerre vont se mettre en branle, celle Allemande étant, elle, particulièrement bien huilée... En 5 semaines, de la mi mai à la mi juin 40, nos troupes sont débordées et acculées à la mer où c'est le sauve qui peut généralisé, à Dunkerque...
Mais que s'est-il passé ?
Les mouvements de divisions préparés et orchestrés par Gamelin se sont bien effectués à temps, mais d'avoir négligé le passage des Ardennes franchi par les divisions d'infanterie et de cavalerie allemandes, bien qu'il en fut avisé quelques semaines plus tôt par le chef des services secrets et de contre-espionnage, a fait que les alliés se sont trouvés pris en étau en Belgique. Se repliant à la hâte nos troupes sont alors engagées dans une lutte féroce au Nord de notre pays. Mais ce front est bientôt transpercé de toute part par les divisions blindées et l'aviation allemandes. Ce fut le début de la débâcle. 110 000 soldats français furent tués dans cette bataille de France. « Elle fut perdue par l'impréparation, l'impéritie, la nullité à tous les niveaux de nos états-majors... « Ce fut la plus grande raclée que reçurent nos armées au bout de mille ans d'histoire », écrit Maurice Druon dans son livre au beau titre, C'était ma guerre, ma France et ma douleur.
Le piège imaginé par Hitler et ses généraux stratèges visant à encercler les armées alliées a bien fonctionné... D'une nation qui ne doutait pas de l'issue victorieuse du conflit, on se retrouve soudainement, dans une pays défait, envahi, mortifié, au peuple saisi d'effroi aussitôt engagé dans un exode massif fuyant l'envahisseur.
On n'y apprend aussi qu'en février mars 1940, une partie nos troupes occupaient la Sarre et la Ruhr, y rencontrant peu de résistance. Il aurait donc fallu avancer et profiter que la plupart des divisions allemandes progressent en Pologne pour envahir l’Allemagne ; mais aux dires des tacticiens et politiques de l'époque : « En dépit du fait que c'est nous qui avons déclaré la guerre à l'Allemagne, nous ne sommes pas les agresseurs... ceux-ci étant les Allemands eux-mêmes, qui envahissent et annexent les nations voisines ; en conséquence, nous ne devons pas nous conduire, comme eux, en barbares...», il était bien plus raisonnable de se cantonner aux frontières pour y attendre l'ennemi.
C'est, entre autres, une erreur monstrueuse sans laquelle le sort de la guerre et de bien des peuples eut été très différent avec des millions de vies épargnées...
On ne refait pas l'Histoire... mais tant d'années après, qu'apprenons-nous d'elle ?...
Ces émissions richement documentées et illustrées par des films remastérisés et colorisés se veulent pédagogiques. Certes, elles amènent un éclairage moderne et bien plus large sur le déroulement de cette drôle de guerre, nous décrivant, images après image, l’enchaînement de ces événements tragiques mais ce contenu bouleversant est-ce bien interprété par tout le monde ?...
On y voit aussi le triomphe de l'armée allemande, la jubilation de son chef suprême, tapant du pied, Place du Trocadero face à la Tour Eiffel. L’Allemagne nazi victorieuse est devenue maître de l'Europe où le fascisme règne dans chaque État, hormis l'Angleterre qui refuse la soumission et poursuit le combat.
Comment aujourd'hui certains jeunes et une foultitude de personnes toujours plus attirés par les idéaux de l’extrême droite, influents sur les réseaux sociaux, y déversant leurs haines racistes, xénophobes, nationalistes, homophobes, pétries d'intolérances et d'esprit de domination, ne verraient-ils pas dans le défilé de ces images chocs, une illustration idéale de cette toute puissance à soumettre les peuples en en éliminant manu-militari tous ceux qui ne correspondent ou ne se plient pas à la conformité du « modèle type » imposé : "l'Homme Dominateur"?
Si pour les professeurs d'Histoire, ces documentaires constituent un ensemble de références précieuses pour enseigner et transmettre aux générations d'élèves qui n'ont rien vécu de cette guerre, une parfaite connaissance de ces faits que le temps sépare toujours plus du présent, ces images terrifiantes de dévastations et d'exterminations ne doivent aucunement servir l'exaltation et l'engouement pervers de ceux qui aspirent à un retour de ces démons hégémoniques.
Ceci exprimé en regard du contexte actuel où ces "maux" sont toujours plus omniprésents.