Marcel Lucquiaud, mon père est né le 11 juillet 1902 à « La Chapelle Bâton » dans la Vienne, petite commune dans le sud de ce département. Son père, mon grand-père, Samuel était lui aussi né dans ce village et sa mère, Marie-Louise, ma grand-mère était originaire de Sauzé-Vaussais dans les Deux-Sèvres. Samuel était marchand de vin, Marie-Louise, son épouse « propriétaire ».
En Septembre 1987, mon père fait une attaque cérébrale aux conséquences irréversibles le paralysant et l’affublant d’une aphasie sévère. Lui qui avait en horreur la médecine courante et n’avait jamais été hospitalisé, il est emmené d’urgence au CHU de Poitiers où il sera maintenu jusqu’en décembre de cette même année, avant d’être transféré à la maison médicale de Mirebeau où il décède le 19 janvier 1988
Il aurait 119 ans aujourd'hui.
André Hervouet, mon beau-père, est né le 10 Juillet 1910 à Bonnes /Vienne (86) .
Il est le deuxième d’une famille de 5 enfants ayant 3 frères, René, Fernand, Henri et une sœur Georgette.
Ses origines parentales nous entraînent en Vendée puis en Bretagne …
Comme beaucoup d’enfants à ce début du XXe siècle, après une scolarité sommaire, il rentre en apprentissage à l’âge de 14 ans, comme commis boucher-charcutier. Ses premiers emplois il les trouve à Châtellerault.
C’est au lendemain du mariage de Frédéric, son petit fils, le 3 Août 1992, après un ultime long séjour hospitalier, qu’André émet son dernier souffle, laissant de lui un souvenir impérissable dans le cœur de ceux qui l’ont entouré et aimé.
Il aurait 111 ans aujourd'hui.
L'un et l'autre ont traversé ce XXe siècle tumultueux, qui a été marqué par des progrès fulgurants dans tous les domaines techniques et dans ceux multidisciplinaires des sciences, dont ceux époustouflants en médecine et chirurgie, ainsi que des avancées sociales considérables, ceci, non sans heurts et drames puisque deux grandes guerres ont endeuillé des centaines de milliers de familles sur notre territoire. Enfants, ils ont connu la première, combattants la seconde...
Ils ont donc vu apparaître puis se généraliser, le téléphone, l'automobile, l'aviation civile et militaire, la TSF (radio), la télévision, la mécanisation de l'agriculture, la création et l'accroissement d'usines, d'énormes chantiers de constructions et d'infrastructures routières et ferroviaires puis la conquête de l'espace avec les premiers pas de l'homme sur la lune et cela les étonnait, les enthousiasmait mais aussi le interrogeait.
Voilà globalement 30 ans qu'ils ont quitté notre monde lequel a continué d'évoluer, il est donc des événements qu'ils n'ont pas connu comme par exemple : le bicentenaire de la Révolution, la chute du mur de Berlin, l'éclatement du bloc URSS, la France championne du monde de Football en 1998 mais aussi les terribles attentats se multipliant en moult endroit de la planète Terre. Ils n'ont également rien connu de la téléphonie sans fil et de l'Internet et de toutes leurs extraordinaires applications qui, hélas, au-delà des services ultra-performants rendus, asservissent jusqu'à l'addiction pure et dure aux écrans petits et grands, de plus en plus de personnes.
Dans les années 50 à 80 que l'on désigne comme « 30 glorieuses », correspondant à celles de notre enfance, puis de notre jeunesse à nous, leurs fils et filles, nous voyant danser le rock'n'roll puis le twist et bien d'autres pas endiablés en se trémoussant, sautant et gigotant de façon hystérique, écoutant avidement nos idoles de la chanson brailler plus que chanter leurs succès, tubs redondants, à nous, ivre de joie et de frénésie de vivre, nos pères s’exclamaient : "Vous allez bien perdre la tête mes pauvres enfants en écoutant et en vous agitant de la sorte, sur ces musiques et danses de sauvages ! »... Eux, avaient connu le charleston, le fox-trot, et les zazous d'avant guerre...
Ainsi va le monde, génération après génération... ce matin, j'ai une affectueuse pensée pour nos pères et parents qui nous ont enseigné puis transmis le meilleur de ce qu'ils estimaient bon pour nous, tout en acceptant que, comme eux en leur temps, nous vivions les folies enjouées de notre jeunesse.
Aujourd'hui pire qu'hier ?... Non !... les défis du temps présent, tournés vers l'avenir sont certes importants, gigantesques diront certains, mais l'enthousiasme prévaut toujours bien au-delà des esprits chagrins et négatifs qui n'envisagent que les maux de notre époque. Sans pour autant faire l'autruche face aux immenses problématiques d'aujourd'hui, c'est parce qu'il y a fort à faire pour améliorer et transformer ce monde en monde meilleur qu'une telle entreprise mérite d'être vécu intensément.
Honneur à nos pères et aïeux et joies de vivre à tous leurs descendants !