Parmi tous les groupes « privés » des réseaux sociaux, comme par exemple sur « facebook » à travers les multiples discussions, et échanges, les années 60, « coqueluche » des anciens, sont jugées par eux comme les plus belles années du siècle, des « années bonheur »...
15 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, cette 7e décennie*, en matière d’innovations va tenir toutes ses promesses. Dans tous les domaines de la vie : scientifiques, technologiques, économiques, sociales et même politiques, les progrès, les changements, les métamorphoses se font à grandes enjambées. L'accélération est foudroyante les avancées stupéfiantes. L'ambiance de ces années là, est particulièrement joyeuse, enthousiasmante, mais aussi tonitruante. Les générations d'enfants nés juste avant, pendant et juste après la guerre (baby-boom), constituent, à ce début des années soixante, une nouvelle jeunesse animée de joie de vivre, d'envie de profiter de tout ce qui est nouveau et rendu toujours plus accessibles à un plus grand nombre, telles que les études secondaires, puis universitaires.
Le mot d'ordre est consommation. Cette dernière entretient la croissance laquelle enfle de façon exponentielle jusqu'à l'implosion au moment du premier choc pétrolier.
Les villes croissent, les périphéries s'érigent de tours, de barres d'immeubles, d'ensembles d'Habitations à Loyer Modéré. Il y a de plus en plus de travail en ville et en zone péri-urbaine qui attire une nouvelle génération d'actifs qui veut profiter du confort et des conditions de travail meilleures, accompagnées de salaires plus conséquents et réguliers comme jamais n'en n'avaient disposés leurs aînés. Au cours de cette décennie cela aura pour conséquence la désertification des campagnes surtout celles des régions agricoles, ou une part de jeunes cultivateurs et éleveurs, en dépit des progrès techniques considérables, ne veut plus s'échiner aux dures travaux de la terre... tandis que l'autre part n'aura qu'à s'étendre sur des exploitations toujours plus grandes, obligeant à s'équiper de machines, de matériels, de locaux agricoles de plus en plus coûteux, accroissant leur endettement...
Mais à ce début des années 60, nous n'en sommes encore pas là. Tout semble sourire à ceux et celles qui rentrent sur le marché du travail, venant grossir les rangs des anciens œuvrant dans les nombreuses usines, toutes les petites entreprises et les commerces qui répondent aux besoins croissants d'une clientèle dont les revenus augmentent progressivement. De cette jeunesse, il y a aussi tous ceux et celles qui s'orientent vers les carrières de fonctionnaires et de prestataires de services dont le nombre grossit également auxquels s'ajoutent maintenant, ceux et celles qui, se spécialisant dans leurs études et formations professionnelles, sont attirés par les métiers de techniciens, d'ingénieurs et autres cadres supérieurs, dans le domaine de la recherche en sciences et techniques.
Après les années 50 des reconstructions dans l'urgence et la précarité, puis de la remise en route de tout l'appareil industriel, énergétique et économique de notre pays, les années 60 amorcent la période d'activités intenses avec la modernisation de tous ces arsenaux, de tous les pôles de productions et des infrastructures telles que les voies de circulations les reliant, devant faciliter les échanges.
Véritables feux d'artifices, en matière de créations, innovations, les années 60 qui, en France, sont aussi les « années De Gaulle » sont des années prospères mais aussi de joies, d'exubérances, de frénésies, de relâchements, de libérations au niveau des mœurs de moins en moins en phase avec la rigueur et les exigences à caractère disciplinaire. Commencées dans l'allégresse du style Yéyé, bourrées de dynamisme et d'entrain, les années soixante s'achèveront dans la contestation et les revendications brutales et gouailleuses, qu'anime et attise une folle envie de liberté, jetant par dessus les murs tous les vieux principes et préceptes d'une société bourgeoise et conservatrice.
A partir des années 70, il conviendra de mettre en place ces nouvelles valeurs nées du coup de semonce de Mai 68...
Pour moi, à ce début de cette décennie tumultueuse et prolifique du « bonheur à vivre en fanfare », je termine mes années de collège pour entrer au Lycée... A la fin de cette décennie je suis en FPA à à Caen, effectuant un stage d'apprentissage professionnel à l'issue duquel j'obtiens un diplôme de maçon, alors qu'à 25 ans, j'ai encore toute ma vie à construire...
Cet engouement pour la modernité, toutes ces créations nouvelles, ces progrès sociaux s'accompagnant d"un flot incessant de chansons joyeuses et braillardes, de danses aux rythmes endiablés célébrant, soleil, vacances, amour, n'occulte-il pas les tragédies qui, là et ailleurs, perdurent au-delà des vicissitudes du quotidien et des tribulations de peuples encore gagnés par la misère mais aussi par les guerres ?...
Nous découvrirons cela dans une série d'articles à suivre traitant, l'une après l'autre, chaque année de cette 7e décennie* : 1960 à 1969...
NB : * Depuis le début du XXe siècle en 1900, l'ordre des décennies s'établit ainsi :
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1900-1909 = 1ère décennie.
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1910-1919 = 2e décennie.
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1920-1929 = 3e décennie.
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1930-1939 = 4e décennie.
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1940-1949 = 5e décennie.
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1950-1959 = 6e décennie
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1960-1969 = 7e décennie.
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1970-1979 = 8e décennie
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1980-1989 = 9e décennie
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1990-1999 = 10e décennie