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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #D'Hier - d'Ici et d'Ailleurs ...

Autour du Cheval... Savoir-faire d’autrefois.

Une puissance considérable... le cheval est le meilleur allié de l'homme.

De monte ou de trait, dans le monde rural il était l'indispensable allié du paysan... lui permettant de se déplacer, de transporter tout ce qui tient à la production agricole et surtout d'être l'être fort, attelé aux tâches les plus rudes que commande l'ensemble des travaux des champs.

Autour du cheval on recense un nombre appréciable de métiers allant du palefrenier au maréchal-ferrant, du laboureur au vétérinaire, autant de corporations dont la mission consiste soit à soigner et entretenir la santé et la vigueur de ce noble animal, soit à savoir l'utiliser pour accomplir labours, hersages, fenaisons, transports de fourrage et déplacements aux foires.

Autant de services rendus exigent un soin et un suivi attentif de la part du propriétaire du cheval et, en conséquence, une parfaite connaissance et maîtrise de l'animal et de ce qui lui est « greffé » pour la traction d'outils araires et autres véhicules hippomobiles : tombereau, charrettes diverses, ou bétaillère genre tilbury...

A tout loyal serviteur, un bon maître accorde le gîte et le couvert, eh bien, pour son cheval, le fermier couvrira aussi ces besoins vitaux et plus encore, il prodiguera des soins réguliers et récurrents, nécessaires pour le bien être et le maintien en bonne forme de son valeureux « associé »...

C'est à l'écurie que loge le besogneux équidé, un abri lui permettant de rester bien au sec, au chaud en hiver et, à l'ombre bien au frais, les nuits d'été. Sa litière est changée quotidiennement, son râtelier bien fourni en picotin… voilà pour le gîte et le couvert !...


Mais à la tâche il prend de bonnes suées, il se salit, poussières et parasites viennent altérer la robe et la peau du cheval. Après chaque séance aux travaux de la terre, de retour à l'écurie, une fois déharnaché, il convient de pratiquer un pansage efficace pour débarrasser l'épiderme des impuretés, des accumulations de résidus de sueurs sous les harnais ou sous la selle. Avec l'étrille, on frotte vigoureusement la peau dans le sens du poil en insistant sur les endroits souillés, aux endroits fragiles tels que les jambes. Ce passage de l'étrille se fait avec précaution pour ne pas entamer la peau. Préalablement, si le cheval a beaucoup transpiré il convient de le bouchonner avec une poignée de paille pour le sécher. Après le passage de l'étrille, il faut encore le brosser toujours dans le sens du poil, en portant plus d'attention aux parties les plus fragiles : jambes,genoux et jarrets. Il reste à essuyer le chanfrein ainsi que la région sous la queue avec un linge propre trempé dans l'eau et bien essoré ; éventuellement, on peut ajouter un peu de savon pour laver la queue si elle est particulièrement sale mais il faudra rincer à l'eau claire. Enfin, on peigne soigneusement la crinière et la queue en se tenant en retrait sur le côté et non derrière le cul du cheval qui pourrait décocher une ruade impromptue…

Qu'il soit dans un paddock ou bien au box, les sabots du cheval exigent un soin quotidien. Il convient déjà d'enlever le fumier et les débris de toutes sortes, les cailloux, qui peuvent se loger entre la paroi et la sole ou sous la fourchette (la partie sensible à l’arrière du sabot). Il faut également s’assurer que les fers tiennent bien et que la corne du sabot n’a pas trop poussé.
Ceux-ci doivent être rabotés et ferrés toutes les 6 à 8 semaines. Leur poussée, comme les ongles, est longue : de 05 à 1 cm par mois. A savoir que la pince pousse plus vite que le talon. On comprend alors que si la pince devient trop longue, le poids du cheval sera basculé vers l’arrière (pied-talus) ceci change les aplombs ce qui
peut endommager pieds et jambes du cheval. Sur un cheval non ferré, le sabot qui a trop poussé, peut alors se fendre, provoquant des fissures ou «séismes». C’est le forgeron ou le maréchal-ferrant qui sont les seuls, aptes à effectuer le limage du sabot et la pause de nouveaux fers parfaitement adaptés à l’empreinte du sabot. C’est un travail de spécialiste résultant d’un long et rigoureux apprentissage.

Le cheval au labeur : traction et labours…


Savoir atteler et mener son cheval exige qu’il reconnaisse la voix de son maître et apprenne à lui également du temps et de la maîtrise, une maîtrise qui se dirige non seulement sur l’animal mais aussi sur soi en tant que conducteur. Autrefois cet apprentissage se transmettait de père en fils, de maître à servant ou valet. Les premiers faisant profiter les seconds de leur expérience. Aujourd’hui, la conduite d’un attelage est affaire de spécialistes qui excellent dans les concours…

Il faut savoir qu’un attelage bien rompu et entraîné à cette activité, peut devenir rétif avec un mauvais conducteur. Les rudiments de cette pratique tiennent déjà dans le langage qui recense les principaux commandements faits à l’adresse du cheval. En français, le cheval doit comprendre : Hue ! (avance !) - Ho ! (arrête !) - Hue dia (à droite !) -Hue ho ! (à gauche !) et Lève-toi ! Il existe des variantes locales.

Pour bien mener un attelage il est recommandé de maintenir les guides d’une main souple mais ferme en les tenant tendus sans trop et en évitant de tirer trop fort sur les rênes pour ne pas blesser la bouche du cheval.

Rien ne sert de brusquer un cheval récalcitrant. Toujours lui parler doucement et calmement afin obéir. Il faut du temps pour que l’osmose se fasse entre le cheval et son meneur. A chaque arrêt prolongé, retirer les harnais soulage le cheval qui peut alors se détendre.Un cheval attelé doit rester sous surveillance constante. Pour l’immobiliser temporairement on utilise la bride mais en aucun cas la bricole ou la sous-ventrière.

Il faut savoir que des chevaux demeurés longtemps oisifs au cours de l’hiver doivent être remis en condition progressivement et être réhabitués graduellement à l’attelage.

Paysans, laboureurs, meneurs d’attelage, autrefois, avaient, de façon innée, le bon contact avec leurs chevaux et, nombre d’entre eux, les considéraient comme des compagnons de travail, silencieux, capables d’efforts importants, d’indispensables collaborateurs pour transformer les sols et embellir les espaces cultivés de nos paysages…

Illustrations réalisées à partir de : « L’Art de Vivre au temps jadis » -Sélection du Reader’Digest -
                                                       

Commenter cet article
M
quelques-uns je voulais écrite évidemment mais ma tablette ne m'obéie pas toujours !
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F
un reportage intéressant avec cet article du cheval dans les vignes sur ce blog : <br /> http://www.trait-de-cheval.com/le-cheval-pour-la-vigne:
M
On en voit quelques une revenir peu à peu dans les campagnes. Ils ont rendu de fiers services aux hommes et passaient dans les bois là où les tracteurs ne passaient pas et où aujourd'hui cela peut même être dangereux de les utiliser vus le nombre d'accidents qu'il y a sans arrêt chaque année avec des tracteurs qui se renversent... J'aime beaucoup ces images anciennes que j'ai vu dans mon enfance. belle journée les Farfadet
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F
Bonjour Manou,<br /> En effet aujourd'hui on prend conscience des multiples services que peut rendre le cheval , hors les seuls activité de loisirs et de sport équestres. Le cheval est un robuste travailleur qui passe là où les gros engins motorisés ne passeraient pas. Dans les vignes il correspond au gabarit idéal pour labourer ou passer le cultivateur dans les rangs et ameublir le sols ou, avec la décavaillonneuse, débarrasser la terre des plantes parasites - pas besoin de désherbant .<br /> Bonne journée en Haute Loire .
C
ah, le cheval mes grands parents s'en servaient pour se déplacer c'était leur seul moyen de locomotion !<br /> mon grand-père paternel s'occupait des chevaux de mines tirant les wagons chargés de charbon tout au long de ces couloirs souterrains sans voir jamais la lueur du jour que lorsque épuisés ils regagnaient le jour pour mourir au soleil ... l'époque (pas très jolie) savait se nourrir des hommes et des chevaux ... <br /> ainsi va la vie ...<br /> amitié .
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F
Bonjour Marie-Claude,<br /> En effet, une bien triste fin de vie pour ce valeureux animal qui partageait l'âpre travail des mineurs de fond... Une vie sous galeries à ne voir jamais le jour en respirant la poussière noire du charbon et redoutant les terribles coups de grisou... <br /> Dans un atre domaine d'utilisation il y a celle relevant de la chevalerie et militaire ... Le cheval de guerre exposé à tous les dangers sur les champs de bataille. Un film émouvant à voir ou revoir : Cheval de guerre ...<br /> Amitiés des Farfadets .
D
En Boulonnais j'admirais les traits locaux, quasi blancs<br /> J'en ai même monté un
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F
Ce sont de beaux, robustes et très serviables chevaux. Mon père me racontait que chez son grand-père à Sauzay-Vaussais (Deux-Sèvres), il montait à cru, la Charlotte, une jument percheronne qui se baissait en entrant à l'écurie pour que son cavalier ne se heurte le front contre le linteau de porte... En pus ils son prévenants ...<br /> Amitiés des farfadets.
M
Bonjour,<br /> c'est extraordinaire ce qu'ils arrivaient à tirer, ces chevaux...<br /> Merci pour ton article si bien documenté!<br /> Bonne soirée à toi,<br /> Mo
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F
Bonjour Mo,<br /> Oui leur force est prodigieuse, il suffit de s'imaginer ce que ça représente comme efforts de traction l'attelage à un charrue dont le soc tranchant et déverseur est planté en terre à plus de 30 cm de profondeur . Rien que la force pour s'arracher à cet ancrage avant de creuser le sillon... Quel beau travail est produit par les deux inséparables homme et cheval !...<br /> Amitiés.
A
Garçon de la ville, je ne voyais des chevaux (de labour) que lors de mes vacances du coté de Joigny ou en Dordogne.<br /> C'étaient des bêtes immenses à la peau chaude et agréable à caresser. <br /> Je ne suis monté qu'une seule fois sur le dos d'un de ces chevaux, vers 11 ans. On lui faisait quitter le champ où il se reposait avec un copain. Il n'a pas apprécié et lui, toujours si calme, s'est offert un temps de ce que j'ai appelé du galop, mais maintenant, je doute que c'ait été l'allure véritable. En tout cas, agrippé à sa crinière, sautant et sursautant sur son large dos, ces secondes furent l'occasion de la plus grande peur de ma vie d'enfant... et de ma plus grande fierté ensuite, lorsque je racontais l'épisode à mes copains.
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F
Merci Alain pour ce commentaire nous contant tes souvenirs de rencontre avec ce merveilleux animal. Excellente anecdote racontée dans le détail que celle de ta première monte à cheval. <br /> Eh bien moi j'ai aussi un souvenir analogue mais j'étais bien pus vieux . Dans le cadre de notre formation de Moniteur Éducateur au CEPSSS de Sées dans l'Orne, nous avions quelques séances sport dont initiation à l'équitation . Lors de la première séance avec mon collègue Jean B. nous montions chacun deux chevaux très copains. Il fallait, les montant les guider à notre convenance et faire en sorte qu'ils ne soient pas ensemble et qu'ils nous obéissent .. J'étais très content d'y être parvenu lui ayant fait prendre distance étant à l'autre bout du pré où nous évoluions... mais voilà que le grand poney que montait Jean s'est mis à hennir sans doute pour appeler son copain... J'ai vu les oreilles du mien se redresser subitement puis sans prévenir il s'est lancé au galop pour rejoindre son compagnon équin ... tagada tagada une corse de 200 mettre à passer sous les branches de pommier, j'étais coché et agrippé à l'encolure de mon fougueux cheval pas rassuré du tout . Parvenu auprès de la monture de Jean il a stoppé net . J'ai bien failli être éjecté !... Et pour couronner le tout je me suis fait engueuler par le moniteur d"éducation qui m'a reprocher de n'avoir pas retenu avec fermeté mon canassons galopeur ... Mais bon je n'en ai jamais voulu à cette brave bête pas plus qu'au dresseur et on s'est m^me payé une bonne tranche de rigolade après-coup.<br /> Amitiés.
M
Très belle illustration du cheval de trait au temps jadis, les soins et tout ce qui tourne autour. A notre époque il est encore utile dans certaines cultures de montagne telles les vignes, maraîchage bio, débardage, etc... De plus en plus attelé pour les promenades douces et bucoliques dans la nature. Je me souviens lorsque je suis arrivée en Normandie, je n'avais pas de voiture, j'allais faire les commissions avec mon cheval à Heudicourt où il y avait encore une boulangerie, épicerie et une boucherie, sur le mur 2 anneaux où l'on pouvait attacher notre cheval. Bien souvent je revenais sous une averse, mon cheval et moi étions trempés jusqu'aux os, j'avais les bottes remplies d'eau. Nous galopions (mon cheval ...) hardiment sous cette pluie nous prenant pour des chevaliers allant délivrer la veuve et l'orphelin (selon l'expression). Arrivée à domicile, mouillée froid ou pas, flottant dans mes bottes, avant tout, je me précipitais dans le box pour bouchonner mon cheval, lui enlever la selle et les sacoches où bien souvent les oeufs s'étaient transformés en omelette, pas besoin de les battre. Une fois que mon cheval était bien au sec, avec une couverture pour le réchauffer, son picotin, des bisous de ma part, je m'occupais enfin de moi. C'était une période de ma vie que j'ai aimée particulièrement, vivre en osmose avec les animaux, non seulement le cheval, mais chats, chien, poules et encore il en est passés avec les enfants qui récupéraient. maintenant le grand calme est revenu, plus que 2 chats récupérés et malades d'autant plus. Que de bons souvenirs, merci Patrice de nous détourner de l'actualité actuelle pleine de tristesse, (cependant je ne suis pas nostalgique, ces souvenirs remplissent l'âme de légèreté). Bonne journée et gros bisous à tous.
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M
C'est avec plaisir que j'ai revu toute l'animation qui régnait au Centre St-Martin, merci Patrice. J'ai vu Charlotte lors d'une manifestation à Etrépagny, elle faisait faire des ballades avec les 2 comtois attelés. Il faisait très froid ce jour et petite Charlotte avait l'air gelée mais elle était entourée de chaleur humaine et animale avec ces doux chevaux, de plus elle était arrêtée devant la boulangerie, ravitaillement des gourmands. Voici le nom de mon cheval : El Quérido (ce qui signifie en espagnol "Le chéri") Pour faire plus court nous l'appelions Quérido. Grosses bises.
F
Oh Merci Marie-Rose pour tous ces merveilleux souvenirs.<br /> Je me souviens bien de Kerido avec lequel tu passais nous voir à Saint-Martin au cours de tes promenades équestre . Un cheval magnifique !<br /> Suite au changement de direction après le conflit social de 2000 ( Il y a 20 ans déjà !) le nouveau directeur a fait se monter une ferme équestre pour créer tout un champ d'activités autour et avec le cheval de trait : 2 Bretons et 2 Comtois ... pour attelage, et débardage. Cette initiative et création fut vraiment bénéfique pour les compagnons , contact avec le cheval, soins et travail aux champs. Charlotte qui y a travaillé à cette époque, garde elle aussi un bon souvenir de cet atelier .<br /> Voir dans ce reportage : http://www.mirebalais.net/2014/12/dix-ans-deja-depuis-que-nous-avons-quitte-le-centre-saint-martin.html <br /> Bises chaleureuses des LULU du Poitou.

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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