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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #La pensée du jour, #Les cahiers du Martiniste

C'est l’Été de la vie… en quelque sorte, nous sommes au sommet de l'existence… qu'est-ce que cela comporte et implique ? Parvenu à ce seuil faut-il voir à cet âge le franchissement d'une nouvelle étape comme ce fut le cas avec le passage à l'enfance à l'adolescence puis de l’adolescence à l'âge adulte suivi, quelques dix années plus tard, par de la crise de la trentaine ?...

40, au sens biblique est un nombre important que l'on mentionne avec l'errance du peuple hébreux guidé par Moïse, 40 ans dans le désert… c'est aussi dans le nouveau testament les 40 jours que Jésus passe également dans le désert, avant d'être baptisé par Jean le Baptiste dans le Jourdain.

D'un point de vue sanitaire lors de la résolution d'une maladie virale pour éviter la contamination, on est est mis à distance des sujets sains, en quarantaine...

 

D'aucun vous dirons que le passage à la quarantaine est un seuil critique impliquant une crise existentielle. Deux fois 20 ans... – 20 ans correspondant, lui, à l'entrée dans la vie active et sociale où, à ce titre, on se doit d'être personne productrice autant que consommatrice – c'est donc l'heure du bilan qui fait poser à chacun cet ensemble de questions : présentement, qu'ai-je donc fait de ma vie ? Quelle place j'occupe dans la société ? Quel rôle est le mien ? En quoi suis-je utile ? Quel sens donner maintenant à mon existence ?

Pour établir le constat, répondre à chacune de ces questions, à cet instant, est-ce donc indispensable ? Ceci débouchant sur une autre question : dans mes entreprises, réalisations diverses, et engagements, que dois-je considérer comme étant une réussite ou, au contraire, comme un échec ?

Parvenu à cet âge, ai-je donc lieu d'être satisfait ou mécontent de mon parcours ?

 

40 ans, c'est le milieu de la vie dans laquelle on est devenu acteur et maintenant, pour un temps, spectateur...

 

Bien sûr, comme tant d'autres personnes, je suis passé à la quarantaine, c'était dans les années 80... et me suis donc confronté avec ces questions mentionnées ci-avant, faisant ce constat d'être matériellement bien entré dans la vie, ayant avec mon épouse, crée une cellule familiale viable et sans doute épanouissante ayant deux filles qui, aujourd'hui, à leur tour, sont entrées dans la quarantaine...

Récemment voici ce qu'a écrit sur son journal facebook notre fille cadette , un billet qui nous a profondément ému mon épouse et moi :

 

Je m'appelle Charlotte, j'ai quarante ans, mère de deux enfants et je suis éducatrice spécialisée. Il est aujourd'hui, pour moi, important de confier que je ne fais pas ce métier par vocation. Souvent, d'emblée lorsqu'on répond que l'on est éducateur, on s'attire les bravo et les félicitations d'un métier «qui doit pas être facile tous les jours ». Je dois bien reconnaître que c'est vrai...comme pour la plupart des professions. Je n'en tire aucune gloire, ni aucun mérite, pour tout avouer, je suis tombée dedans quand j'étais petite. Fille d'éducs, j'ai grandi entourée de personnes en situation de handicap avec troubles psychiques, déficiences intellectuelles, carences affectives. Je ne sais pas ce que c'est de ne pas connaître la maladie mentale. Je ne sais pas ce qu'est découvrir ce public, se confronter à la différence, j'ignore l'appréhension de la première rencontre, mon ordinaire d'enfant a été peuplé de ces êtres extra ordinaires. Même si elle a été singulière, j'ai eu une enfance heureuse, très heureuse même. Cependant, je ne vouais aucune attirance pour les métiers du social, de nature discrète et introvertie, je me voyais davantage vaquer en pleine nature, parmi les animaux, au moins je n'avais pas à leur rendre de compte. Je me suis éloignée du cocon familial pour suivre mes aspirations, en lycée agricole puis à la fac. Pourtant, je suis aujourd'hui, éducatrice spécialisée, diplômée.

Que s'est-il passé ? La vie, tout simplement, la vie, avec tout ce qu'elle comporte d’événements imprévisibles. Non je ne me suis pas aperçue en cours de route que je me trompais de voie, non, je n'ai pas eu une subite envie de donner un sens à ma vie en me mettant au service des autres, non, aider mon prochain ne m'est pas apparu telle une révélation, non, rien de tout ça. J'ai cédé à la facilité, celle de faire un métier que j'ai toujours côtoyé. J'aurais pu m'en éloigner, mais je suis restée, je me suis formée. J'ai fait des choix, par convictions le plus souvent, par raison presque toujours, par passion, jamais.

Alors oui, je sais que lorsqu'on fait ce beau métier, il est honteux d'avouer que la passion ne nous anime pas (ou plus). Pourtant, c'est le cas. Et je l'assume. Par contre, le raccourci de croire que ce n'est qu'un job alimentaire est erroné. Je l'aime ce métier, car il m'a enrichi de rencontres, de débats, d’histoires de vie, il m’a poussé à me positionner, m’affirmer, me rendre compte de mes limites, il a fait de moi celle que je suis aujourd'hui, celle qui maintenant se questionne, celle qui cherche du sens à ce qu'elle fait. Puis-je faire ce métier, juste parce que c'est le seul que je connaisse, sans me sentir investie d'une mission d'aide, sans le feu sacré ?Juste faire ce que j'ai à faire, ravaler mes questions, ignorer mes tourments?

Peut-être parce que je suis mère de deux enfants, et qu'à quarante ans, les perspectives se dessinent autrement, je ne peux réprimer ce sentiment non pas de m'être trompée de chemin mais de m'être perdue en route. Je suis riche des détours que j'ai choisi de faire, mais aujourd'hui j'aspire à reprendre mon voyage, les pieds sur terre, la passion au cœur, les mains tendues prêtes à cueillir (le bonheur )de l'aide.

 

Je dois avouer qu'à ce même âge, je ne m'étais jamais posé ces questions existentielles avec un regard aussi lucide sur mon parcours m'amenant à mes 40 ans. Ce qu'a écrit notre fille, constitue le parfait exemple de ce que parvenu à ce seuil, en dépit de tout ce qui a été construit et élaboré au cours des 20 années succédant à l'entrée dans la vie active, on vient à se demander avec des questions brûlantes autour du sens même de l'existence dans ce rapport intime entre soi et le monde, entre sa personne et tous les êtres qui nous entourent...

Que nous enseigne le Dr Joachim Berron lequel fut un de nos précieux instructeurs au cours de notre temps de carrière dans le secteur médico-social, consigné dans ce condensé de ses cours intitulé  « Les étapes de la vie » ? En voici quelques extraits des pages 50- 51 -52 :

« ... Dans la quarantaine, on se trouve au sommet de la carrière terrestre. Que de sommets , cependant que l'on voit flanqués d’abîmes ! Dans la jeunesse, à l'époque des choix, on se demande : quer faire ? Puis, dans la phase d'organisation, c'est au comment qu'il faut répondre. Au sommet, on s'interroge sur le pourquoi de l'entreprise. Une course en haute montagne se déroule sur ce modèle. Ce cheminement intérieur subit l'impact de maints événements extérieurs. Il n'est point rare que les points faibles de la santé corporelle commencent à se faire sentir. . Les dents, la vue, la vue, certaines insuffisances organiques font apparaître que l'on vit pus des intérêts et que l'on entame le capital. Autour de soi , on voit des parents ou des amis frappés de maladie , victimes d'accidents , et les deuils sont pus nombreux à mesure que la génération précédente quitte la scène . A la réflexion , l'on se sent placé entre ses descendants et ses ascendants, entre le premier et le troisième âge , dépendant l'un et l'autre de ceux qui cheminent au milieu de l'existence . Comment ne pas ressentir le deuxième âge comme une traversée du désert, où bien des obligations doivent être acceptées pour faire face à tant de charges ! Le souvenir de l'enfance, la perspective incertaine de l'âge invitent, qu'on le veuille ou non, à faire le point sur le rôlr que l'on tient , sur la place que l'on occupe dans le monde.

A tout âge , on se découvre entre le passé et l'avenir, mais la balance entre les extrêmes est plus impressionnante dans la quarantaine. Car les impératifs de cet âge exigent un engagement lucide . On ne progresse par nature que jusuqe dans la vingtaine. Dans la suite, il faut savoir où l'on va avancer par ses propres moyens. Nos prédécesseurs n'ont pas manqué de formuler l'expérience de ce fait. Ainsi Goethe montre que l'enfant est réaliste, l'adolescent idéaliste, l'adulte sceptique et le vieillard mystique. Selon cette progression, la quarantaine demanderait le dépassement de l'idéalisme souvent rêveur de la jeunesse, pour accéder à la maturité du jugement et réussir enfin le passage, bien caractéristique à la quarantaine, à la pensée approfondie s'élevant de ses prpres forces au-delà des réalités palpables. Un autre manière de voir enseigne que l'être humain doit s'exercer à tous les tempéraments. Flegematique après la naissance, il doit se faire colérique à l'âge mûr, l'âge d'être chef, chef de soi-même pour être chef de famille, chef de service ou exercer d'autres responsabilités.

S'il réalise ces conditions, l'être humain est bien placé pour se déterminer entre les deux versants si différents de la vie. Il peut évaluer ce qu'il a perdu pour faire des acquisitions nouvelles. Il est capable de renoncer aux préférences pour se consacrer à ce qui est reconnu nécessaire. Il sait faire l'inventaire des valeurs tenues pour sûres.

Des opérations de ce genre élargissent l'horizon. Elles apprennent à dépasser la connaissance du monde pour entrer dans la connaissance de soi. Car pour mener une existence vraiment humaine , il faut parvenir à se reconnaître, dans ses proches, dans l'histoire de l'Homme, dans les règnes de la création. La culture intellectuelle qui doit tout à l'entourage et à ses moyens d'informer, doit devenir culture personnelle par l'assimilation des connaissances au regard des faits de la vie. La quarantaine jette un pont entre la terre et le monde de l'esprit.

Cette démarche conduit inévitablement au cœur de l'activité à laquelle on donne son temps et ses forces. Qu'est-ce qu'un travail accompli par nécessité et sous contrainte ? Fait-on œuvre humaine en se dépensant dans une profession, pour une tâche ? La réponse que le for intérieur donne à ces questions montre si oui ou non, l'on se trouve à la place que réclame la voix secrète de la vocation , de l'appel du destin que rien ne peut étouffer à la longue.

Exerçant sa réflexion sur ces points, l'Homme de la quarantaine peut percevoir le fil rouge qui traverse son existence , l'idée qui préside à sa vie, sa mission correspondant au projet sur lequel il s'est incarné. Ce faisant, l'âme de conscience peut se développer pour devenir l'instrument psychologique de l'ouverture aux réalités de l'esprit ».

 

Voici donc une piste de considérations intéressantes pour faire front aux inquiétudes, préoccupations, doutes et besoin de se renouveler pour accomplir ce qui paraît être le véritable projet existentiel dont on a la révélation encore spectrale à ce seuil des 40 ans.

 

A notre fille Charlotte bien sûr j'ai répondu comme un père aimant se doit de répondre à cet instant, non en répondant à son questionnement mais en l’encourageant et lui faisant entièrement confiance sur ce qu'elle entrevoit de mettre en œuvre en accord avec ses aspirations profondes, ses perspectives d'avenir liées à ce qu'elle perçoit de son propre destin, Amour et Liberté se tenant par la main.

 

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M
A 40 ans le ressenti et les questions posées quant à notre chemin parcouru est différent pour chacun. Pur ma part je me sentais comme abandonnée ..abandonnée par qui ? Par quoi ? Comment ? Cela faisait 3 ans que j'étais au Centre St-Martin, puis j'ai fait la connaissance du Dr. Berron, un homme sage qui savait nous réconforter par sa grande expérience de la vie. Merci Patrice de nous avoir parlé du Dr Berron qui a pris une place importante à tous dans notre vie au Centre St-Martin. (Tu comprendras Patrice, je suis arrivée à St-Martin lors de mon deuxième nœud lunaire, ce qui supposait un grand changement dans ma vie).
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F
Bonjour Marie-Rose,<br /> C'est intéressant ton témoignage avec ce sentiment d'abandon juste à ce tournant des 38-39 ans correspondant aux deuxième nœuds lunaires (cycle Saros) coïncident avec ton arrivée à Saint-Martin en 1976. J'étais revenu à San--Martin avec Annie, cette m^me année après 4 années d'absence suite à la première tranche des 7 années effectuée de 1965 à 1972.( J'étais parti à 28 ans, j'y suis retourné dans ma 33ème année...)<br /> J'ai toujours les cours du Dr Berron que tu sténographiais puis dactylographiais lors de longues heures de travail concentré en concertation ave Georges Ducommun. Quelle trésor que ces cours ! Merci à toi Marie-Rose et à Eux nos valeureux instructeurs et patrons. <br /> Bises chaleureuses de la famille Lulu.
C
un âge parmi les autres, où l'on aura à accomplir son parcours sans trop se poser de question ... et se dire que la vie est belle tant qu'on vit !<br /> amitié
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F
Bonjour Marie-Claude, En fait , l'existence - schématiquement - se déroule par paliers : par tranches de 7 <br /> <br /> - 0 – 7 ans : 1ère dentition – petite enfance <br /> - 7 – 14 ans : 2ième dentition - puberté <br /> - 14 – 21 ans : adolescence - maturation <br /> - 21 – 28 ans : Maturité - installation dans la vie <br /> - 28 – 35 ans : Maîtrise professionnelle - Parents <br /> - 35 – 42 ans : Réalisations et Promotions<br /> - 42 – 49 ans : Conduites de projets <br /> - 49 – 56 ans : Responsabilité d’entreprise <br /> - 56 – 63 ans : Concrétisation des expériences = Transmission de savoir et savoir faire <br /> - 63 – 70 ans : Entrée dans le patriarcat. <br /> <br /> Ceci reste schématique , bien sûr ce parcours "type", mises à part les 3 premières septaines, est parcouru différemment selon chaque personne et l’accomplissement mentionné à chaque stade n'est pas un fait obligé... Il faut considérer cette évolution comme un échelonnement repère n'impliquant aucune connotation ou appréciation restrictive. <br /> Amitiés des farfadets du Poitou.
M
Le temps passe si vite... Où sont mes quarante ans?<br /> Bonne soirée à toi,<br /> Mo
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M
Oui ce passage de la quarantaine n'est pas toujours facile. Moi j'ai passé un concours tout en travaillant pour changer de métiers et être plus libre et je n'ai jamais regretté ni mes décisions, qui ont changé ma vie et celle de ma famille ni d'avoir eu cette "crise existentielle" qui n'en ai pas une mais juste je pense que c'est un âge où professionnellement parlant on sait ce qu'on ne veut plus et on a le courage de l'affirmer ! Ta fille a beaucoup de chance d'avoir des parents aimants et un père comme toi ! belle fin de journée
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F
Bonjour Manou,<br /> Merci pour ta lecture et ton commentaire.<br /> Bien sûr le cap des quarante ans n'implique pas nécessairement une crise existentielle et ce qui se passe dans l'intimité de la vie intérieure de chaque être à ce passage n'est pas à date fixe cela peut s'effectuer avant ou après les quarante ans... On peut dire que cet âge est celui où l'on commence à regarder vers l'arrière,non par nostalgie mais se posant faire ce premier grand bilan de notre existence : où en suis-je - dois-je poursuivre ainsi ou bien prendre d'autres orientations ?... Cela reste très personnel mais néanmoins manifeste chez bon nombre d'êtres humains parvenu à cet âge du milieu de la vie.<br /> Amitiés des farfadets du poitou.
D
quel que soit l'âge, tu as celui de la sagesse
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F
Merci ami Dominique !... Mais bon, ne fais pas gonfler mes chevilles de vieux farfadet ... lol

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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