Je n'ai pas encore lu ce roman d'Amélie Nothomb, mais suffisamment de critiques et analyses aux appréciations et jugements divers, assez souvent opposés.
Et cette fois, j'anticipe, non pas avec une critique (qui paraitra après lecture) mais avec des considérations sur le thème des croyances, des religions et de la remise en cause de leur légitimité dans le monde actuel.
Dans le jardin du farfadet, des cyclamens... jolies fleurs automnales qui, dans la tradition catholique symbolisent le cœur de Marie saignant sur la terre.
Décidément, on aura tout "tenté" avec Jésus, qui le fut lui-même par 3 fois, 40 jours dans le désert juste après son baptême dans le Jourdain... Dans les années 70, il a aussi été « Superstar » ...
Quoi que l'on en dise ou pense, Jésus Christ ne laisse pas indifférent.
Depuis le siècle des lumières et toujours de manière plus intense et prégnante, il convient de démystifier tout ce qui parait obscure aux esprits rationnels de ces temps là, du temps présent, et de ceux à venir.
Tout doit pouvoir s'expliquer, rien ne doit s'afficher comme mystère et tout doit être en conformité avec la saine raison, celle qui ne sert que la, les vérités avérées. Et puis, ce qui jusqu'alors reste inexpliqué, sera, un jour ou l'autre, présenté de façon rationnelle, enfin intellectuellement accessible. Tout doit être démontrable et soutenu par un ensemble de preuves irréfutables...
Alors, les religions avec leurs enseignements, leurs saints écrits contenant par trop, des mythes, des légendes, des miracles, des paraboles etc, ça n'a plus place dans notre monde moderne, hyper technique où seules les sciences exactes font références... La croyance c'est du passé ...
Le monde d'aujourd'hui a soif de vérités et de connaissances fiables avec des postulats qu'on ne pourra jamais remettre en cause ... Je dois avouer que cette position, certes louable, me chagrine un peu ...
Bon voilà, ça, c'était pour indiquer quelle est ma pensée face à la religiosité, au contenu et but de toutes les religions : aborder la spiritualité en polarité avec le réalisme matérialiste. les deux s'inscrivant dans toutes formes de Vie, ici bas.
Ayant lu vos différentes appréciations et critiques qui ne manquent pas de pertinence ni de détails "croustillants", je conçois que le scepticisme face aux religions, en l'occurrence, celle des chrétiens, a pu être renforcé par ce dernier roman d'Amélie Nothomb qui s'est glissé dans la peau de Jésus Christ quelques heures avant et pendant l'accomplissement de sa Passion.
Il fallait oser penser et parler à sa place... mais pourquoi pas !... Déjà, pour un humain ordinaire, c'est risqué pour ne pas dire « culotté » parce que pas forcément objectif et respectueux de la personne, mais à la place de Dieu, part "paternelle" de ce Jésus Christ, c'est outrance... (rires)
Revenant sur ce que j'énonçais plus haut, je dois convenir qu'aujourd'hui encore, un bon nombre de personnes reste très curieux et avide de mythes et lorsque c'est la souffrance et la mort, à fortiori, celle de l'Homme Fils de Dieu qui sont abordés, on aspire à en savoir toujours plus. Comprendre pour accepter, pour ne pas faire que croire...
Eh oui, convenons-en, nous sommes encore asses souvent inquiets, voire tourmentés, par ces questions qui touchent l'humain à la fois physique et métaphysique...
Alors, il y a ces effets de « mode » et de manière d'être et penser contemporains qui veulent que surtout l'on n'affiche nullement ses doutes et une quelconque appartenance à un courant religieux pour s'inscrire dans le sacro-saint du « penser juste », en tant que libre penseur respectable, disciple pur et dur de la vertueuse laïcité.
Seuls les artistes et écrivains s'autorisent quelques entorses à ce « politiquement correct » et brisent ce tabou des croyances et des religions... jouant sur nos racines culturelles, ici, judéo-chrétiennes, ils revisitent la bible, les évangiles et tous ces épîtres dont on a, à des degrés divers, le plus souvent de manière confuse, eu un jour, connaissance.
C'est ainsi qu'on tente aujourd'hui de rendre intelligibles, vraisemblables des événements rapportés par des écrits « antiques et solennels » dont la teneur et l'accomplissement sont tellement extraordinaires, irrationnels, surhumains, ensemble de faits surnaturels étayant tout ce que nous ne savons pas de notre propre mystère humain, mystère auquel la fiction nous familiarise en apportant un éclairage tantôt terrifiant, tantôt merveilleux.
Et après cela, sommes-nous bien instruits, enthousiastes, rassurés ou mécontents, tristes, révoltés ?
Il apparaît que notre soif de savoir n'est toujours pas étanchée...
Bon, je vais sans doute lire ce roman, histoire de satisfaire ma soif de savoir ce que cette soif représente sur le plan humain, et peut-être sur le plan divin...