Réédition d'un article initialement publié le 15/08/2016 à 10:35
Grand besoin de prendre l'air... cet article qui remonte à presque 5 années, est tout à fait de circonstance ...
Comme l'oiseau, n'avoir plus de frontière, ne faire qu'un avec l'espace, glisser dans l'azur avec la grâce de l'ange, monter, descendre, planer sans ne rien ressentir d'autre que le doux souffle éolien, parcourir les lieues sous la frange d'or des nuages, être libre en repoussant l'horizon toujours plus loin, voir que la terre est bien ronde puis, faire du temps qui passe, l'auguste plénitude, telle félicité connaît l'aérostier, instants de grâce qui touchent aussi les aéronautes passagers.
J'avais programmé la fonction buzz du radio-réveil pour qu'il se déclenche à 4H50. En fait, ce samedi 13 août 2016, à 4H42, j'étais réveillé. Je me suis levé deux minutes plus tard et j'ai reprogrammé aussitôt le « tire-moi-du sommeil » afin qu'il retentisse à une heure matinale moins avancée. Il n'empêche qu'Annie a voulu se lever aussi tôt que moi. Toilette, petit déjeuner, à 5H35, je quitte la maison, laissant mon épouse en compagnie de notre fille aînée et de mon gendre lesquels, avaient effectué leur baptême de vol en montgolfière, la veille.
Il fait encore nuit quand j'arrive à l'école primaire Jean Raffarin qui sert d’État Major aux organisateurs, au staff et au jury de ce 42e championnat de France des montgolfières mais aussi de point de rassemblement et de cantine pour tout le personnel gestionnaire et les aérostiers...
Il y a déjà beaucoup de monde quand j'arrive. M. Laurent Aguillon fait l'appel des passagers pour la répartition dans les nacelles des montgolfières « Fiesta » (qui ne concourent pas). C'est ainsi je me retrouve à la N° 59.
Cliquez sur la première photo et vous les aurez toutes, dans leur format initial, à se suivre en utilisant les flèches de défilement à droite ou à gauche...
Quelques minutes plus tard, Michael Fontaine se présente avec plusieurs personnes de sa famille : anciens, parents, enfants... une joyeuse compagnie que l'on suit alors jusqu'aux voitures. L'aube vient de poindre et nous voici en route pour le lieu d'envol. Plusieurs véhicules avec remorques se suivent. Nous empruntons la D7, route de Richelieu puis, avant Coussay nous tournons à droite, direction Nantilly. Quelques instants plus tard, nous parvenons au château de la Tour de Ry ( je ne le connaissais pas ) puis nous nous engageons dans le pré juste en face cette magnifique demeure.
Bel endroit pour un envol ! Le soleil se lève tandis que toute la famille s'est mise à l’œuvre pour sortir de la remorque coffre : la nacelle portant le N° 59, les brûleurs puis l'enveloppe gonflable de la montgolfière. Chacun sait ce qu'il a à faire y compris les plus jeunes des enfants... La nacelle est vite équipée de son armature devant porter les brûleurs puis couchée au sol et aussitôt arrimée aux filins de l'enveloppe que l'on vient de dérouler et étaler sur l'herbe dans toute sa longueur ( Hauteur du ballon : 22 m ! - Diamètre à sa partie la plus renflée : 13 m - Volume : 3000 m3 ).
Bon ! Il va falloir gonfler tout ça... C'est alors que l'on met en route le super-ventilo qui pulse l'air dans la voilure. Nous sommes plusieurs à tenir la toile à la base, créant une bouche avide d'oxygène... et ça marche ! Bientôt l'enveloppe se boursoufle, s'agite, enfle comme une énorme baudruche... à côté, il en est d'autres qui grossissent comme ça, à vue d’œil. Quel spectacle !
On achève cette mise en train par quelques grands coups de chauffe à l'aide des brûleurs, redoutables lance-flammes.
C'est magique : voilà notre ballon qui se redresse et avec lui la nacelle encore arrimée à la voiture de son propriétaire. Et hop ! On ne tarde pas à embarquer. Nous voici 3 passagers à bord Michaêl, l'aérostier, une jeune femme reporter, prénommée Amélie, et moi. Larguez les amarres !
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Le temps de se retourner et nous avons déjà pris de l'altitude… ça y est, nous volons !... On ne sent rien, et pourtant on monte, monte, à une vitesse ascensionnelle qui varie de 1 à 8 m/seconde. Nous irons jusqu'à 345 m. Stupéfiant ! Comme les oiseaux, nous découvrons le monde vu d'en haut. Autour de nous des grappes de montgolfières flottent en apesanteur ; c'est une véritable féerie. Nous regardons médusés le paysage dont l'horizon est repoussé à des limites que l'on ne soupçonnait pas lorsque nous étions au sol. Nous nous déplaçons lentement à allure de sénateur. Au départ, nous progressons à une vitesse de 13 km/h qui tombera à 8 km/h dans la dernière partie de notre voyage inaugural dans les airs.
Moment de rêverie, la région qui est celle que nous habitons, nous la découvrons du ciel … je reconnais des endroits mais suis surpris par le nombre de petits hameaux et de fermes qui constellent notre campagne mirebalaise... il y a aussi des champs à perte de vue, des grandes parcelles. On franchit grandes routes et chemins... un monde en miniature. Notre pilote n'est pas avare d'explications et répond volontiers à toutes nos questions. C'est ainsi que nous apprenons que le mieux, pour voler en cette saison, c'est le matin tôt et le soir après 19 H . que l'autonomie maximum de vol est fixée à 2 heures, ceci à cause de la réserve en gaz des brûleurs. Il est réglementaire de disposer encore d'un volume de gaz permettant d’effectuer une demi-heure de vol, au moment de l'atterrissage. Ceci par mesure de sécurité. Pour cette raison, Michael nous explique qu'il se cantonne à des vols ne dépassant pas l'heure et s'arrange pour que les véhicules devant récupérer le pilote, les passagers et les éléments de la montgolfière puissent suivre à vue sa navigation aérienne et accéder facilement au lieu d’atterrissage. S'agissant de la sécurité, il nous explique aussi qu'il est tenu d'avoir une assurance comme celle exigée dans l'aviation civile pour la flotte d'une grande compagnie telle qu'Air France. La Montgolfière est intégralement révisée toutes Les 60 heures de vol.
Nous avons contourné Mirebeau par l'Ouest. Au plus proche, nous étions à 2 kilomètres. Mais les vents nous poussent dans la direction qui est la-leur et nous nous déplaçons alors suivant un axe N.E – S.O, ce qui nous permet de découvrir les vastes étendues de l'Ouest mirebalais.
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Toujours en contact radio avec les voitures suiveuses, Michael a bien prévu le lieu d’atterrissage. On ne s'est rendu compte de rien, nous voici à faire du rase-mottes sur une bonne centaine de mètres puis, au niveau d'un sentier séparant deux grands champs moissonnés, nous touchons le sol, petites secousses de la nacelle qui rabote la terre. Stop ! Notre voyage s'arrête là dans la vaste plaine de la commune de Cuhon.
Jaillissant des deux voitures suiveuses, toute la famille accourt... tandis que l'enveloppe se vide de l'air chaud on bascule doucement la nacelle et nous nous retrouvons sur le dos... quelques reptations suffisent pour nous, extirper, l'un après l'autre. Il est 8H30. Tous s'activent pour effectuer avec soin le pliage de l'enveloppe (122 kg de toile spéciale) qui retrouve son grand sac de protection et le démontage des éléments fixés à la nacelle.
En moins de 20 minutes, tout est remisé dans la remorque attelée au 4X4 de notre aérostier.
Remise de diplôme de passager aéronaute.
A 9H10, je suis de retour à la maison, ravi de raconter dans le détail cette belle aventure à mon épouse. Je suis encore sous l'enchantement.
Itinéraire suivi par la montgolfière N° 59 ce samedi 13 Août 2016 de 7H30 à 8H30.
Il me reste à remercier Michael Fontaine, son entreprenante et dynamique famille ainsi que le C.A.M. (Comité d'Animation du Mirebalais) son président : Laurent Aguillon et son épouse Valérie qui ont dirigé et orchestré avec 300 personnes bénévoles toutes ces manifestations lesquelles ont permis d'illuminer le ciel mirbalais avec les délicates touches de couleurs de ces sublimes ballons. Cinq jours de féerie aérienne !...