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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Voyage en Grèce - Août 1970
La carte d'époque - Carte Michelin : Delphes et Itéa sur le golf de Corinthe.La carte d'époque - Carte Michelin : Delphes et Itéa sur le golf de Corinthe.

La carte d'époque - Carte Michelin : Delphes et Itéa sur le golf de Corinthe.

Grèce 1970 : Voir Delphes et sourire...

Samedi 8 Août 1970 …

Réveil par bruits de gros moteurs … Nous nous étions « posés » pour la nuit non loin d’un chantier, et ce matin, dès 7 heures, nous avons droit à un déferlement de camions, de pelleteuses et de poussière … Quel sortie de sommeil mes amis !… Pourtant, la plus part d’entre nous a du mal à se dégager des duvets. Personnellement, je suis pressé pour que l’on trouve un terrain de camping afin de nous installer plus confortablement et de pouvoir enfin nous reposer vraiment … Je secoue la compagnie pour qu’on détale au plus vite mais, aux vues des mines rébarbatives et des regards en coin, je sens que ma précipitation ne fait pas l’unanimité …

Au Delphi-Camping, nos tentes sous les paillottes  - La vue extraordinaire depuis notre campement...Au Delphi-Camping, nos tentes sous les paillottes  - La vue extraordinaire depuis notre campement...

Au Delphi-Camping, nos tentes sous les paillottes - La vue extraordinaire depuis notre campement...

Nous rejoignons Delphes. 2 km avant la ville, nous trouvons un camp assez bien aménagé (aujourd'hui Apollon Camping) devant lequel nous avions du passer la veille au soir sans le repérer. Nous y pénétrons sans hésitation… Il est à peu près 9 H du matin et Delphes :  déjà, il y a pas mal de mouvements entre entrants et sortants. L’équipement de ce camp semble correct, nous nous faisons enregistrer à l’accueil et allons aussitôt monter notre campement sous des paillotes idéales pour rester à l’ombre car il y a peu d’arbres dans le camp… Les oliviers sont en dessous de nous… D’où nous sommes nous dominons un paysage extraordinaire avec cette mer d’oliviers entre les montagnes et, au loin, la mer toute bleue du golf de Corinthe …  Les cigales chantent et le café sent bon … on se sent revivre …

La matinée se passe en prise de douches et en nettoyage de linge … Après tout ces bains de poussière subits depuis notre départ de Lithochoron, cela tient du paradisiaque …

Les notes  des 8 Août 1970 sur le carnet de bord de Anne-Marie...Les notes  des 8 Août 1970 sur le carnet de bord de Anne-Marie...

Les notes des 8 Août 1970 sur le carnet de bord de Anne-Marie...

Vers Midi, nous allons, à quatre, en deux voitures, dans le bourg pour faire nos provisions ; Roselyne et Anne-Marie se chargent de préparer le repas … Je compte bien trouver un garagiste pour faire réparer le carter moteur fissuré de l’Anglia. Nous ne trouvons aucun réparateur à Delphes et sommes quitte pour aller à Itéa où, nous renseigne-t-on, il y a un garagiste… On est en plein bled ma parole !... Je commence à être inquiet … Nous faisons notre marché et retournons au campement …  
 

Voyage en graisse …
 

Nous déjeunons à 2H de l’après-midi… il fait chaud même sous les paillotes … Je suis peu loquace … Vers 16 H, tandis que les filles restent au camp pour se reposer et faire du courrier, les trois gars nous allons en voitures à Itéa… Nous trouvons ce fichu garage… un atelier presque en plein air, il y a des épaves de voitures disséminées au quatre coins de la place devant le garage … Cela ne présage rien de bon… En descendant de voiture, voilà que je mets le pieds dans une flaque d’huile … Si !... Je me suis encore arrêté au mauvais endroit … sandale et pied droit sont noirs (Je fulmine… moi qui ai horreur de ce qui est gras, je suis servi…) Mes compagnons sont hilares. Je peux partir sur le sentier de la guerre, on me suivra facilement à la trace … Victoire je suis Sam aux traces !…

Grèce 1970 : Voir Delphes et sourire...

Nous allons sous un hangar où deux mécanos en salopettes qui, jadis devaient être bleues, sont affairés autour d’une Fiat Topolino presque blanche (euphémisme)… comme il y en a des centaines sur les routes grecques… Daniel fait l’interprète . La situation serait comique si la gravité de la panne ne nous rappelait à la réalité. L’un des mécanos daigne avancer jusqu’à l’Anglia qu’il examine avec une moue dubitative… Il nous fait signe de lever le capot moteur, nous, on lui montre le sol et l’invitons à aller sous la voiture. Je me mets à quatre pattes pour lui faire comprendre que la panne, c’est en dessous… Même à côté de la fameuse flaque d’huile, le sol gravillonné me semble gras … Nous regardons sous les soubassements de l’Anglia , je mets la main au carter et le meccano en fait autant … ça y est, il a compris !... On retrouve la verticale le meccano et moi :

-          Réparer !  

-           ???

Nous nous lançons dans un échange gestuel des plus burlesque … Au bout d’un moment le gars a compris, semble-t-il. Il va réparer… faire une soudure …

Quand nous repartons dans la Simca 1000, je suis plus que très sceptique quant à l’avenir de mon Anglia … ça va mal dans mon "Ford" intérieur … de quoi broyer du noir comme mon pied … Mon pied ! Faut aller le rincer … on va en bordure de mer sur un semblant de crique : bain de pieds dans une eau boueuse en bordure … Les charmes de la Grèce, de la graisse…

Retour au camp… les copines ne savent pas quelle attitude prendre face au récit de mes mésaventures … En fait, je vois bien qu’elles se retiennent de rire…

Tandis que mes compagnons s’installent pour profiter du paysage je retourne prendre une douche et me changer …
 

Voir Delphes et mourir …

 

De retour de mes ablutions je trouve la compagnie… qui, allongé sur les matelas pneumatiques qui, sur les cantines à siroter du coca cola en écoutant France Inter (Oui, déjà à cette époque, on captait cette chaîne de radio bien de chez nous, sur notre transistor, même en Grèce… Ah la magie des ondes !) … Gilbert Bécaud chante le « Petit oiseau de toutes les couleurs » … un « Piaf » qui n’a pas la patte noire lui !...  et pour l’heure, je ne vois pas la vie en rose…

Tout à coup Maguy, sous le charme de « Monsieur  100 000 Volts », nous fait cette sortie : «  Je mourrirai en écoutant les récitaux de Gilbert Bécaud » … Alors là on éclate tous de rire et Maguy se rendant compte de son double lapsus éclate de rire aussitôt … Voilà qui m’a sorti de mon mutisme. A l’heure de l’ouzo, les langues se délient et on passe une soirée à rire de nos histoires et de nos bêtises de jeunesse …
 

Notes du 9 Août 1970 sur le carnet de bord de Anne-Marie - Delphes la ville.Notes du 9 Août 1970 sur le carnet de bord de Anne-Marie - Delphes la ville.

Notes du 9 Août 1970 sur le carnet de bord de Anne-Marie - Delphes la ville.

Dimanche 9 août 1970 …
 

La nuit a été bonne, bien meilleure que la précédente ; on se lève les uns après les autres à partir de 8 H… Emmanuel est le premier à être rasé de près et bien pomponné … La cafetière ne fonctionne pas bien mais le café est tout de même bon, les abeilles viennent se poser sur nos tartines de miel … il faut faire gaffe à ne pas en avaler … des abeilles …

Je passe une bonne partie de la matinée à faire de la lessive … Maguy est parvenue à capter radio Vatican et avec Emmanuel, ils écoutent la messe retransmise sur la voie des ondes … Anne-Marie moins intéressée, effectue le brossage des tentes et de certains matelas pneumatiques … Daniel fume une cigarette allongé sur le matelas pneumatique de Roselyne… Vers la fin de matinée le soleil tape vraiment fort. Le camp rempli, hier soir s’est de nouveau en grande partie, vidé... C’est vraiment calme, propice à la méditation…  

Cet après-midi là on lézarde au soleil, s’étant bien enduit de crème. Roselyne écrit des cartes postales, les autres somnolent et moi, je croque le paysage sous nos yeux…

Au cours du repas du soir que l’on a mis un temps fou à préparer, Roselyne revendique pour avoir un deuxième camping gaz … Daniel s’engage à la satisfaire dès que possible … Tandis que nous mangeons, le camp se remplit de nouveau et, ça et là, on entend le bruit des maillets sur les « sardines » que les nouveaux arrivants tentent d’enfoncer dans le sol rocailleux, caillouteux, sol dur et dont la terre ocre rouge salit, tentes et vêtements au moindre courant d’air …

A la veillée, on parle surtout de "Saint Martin" en évoquant les résidents qui commencent à nous manquer si bien que nous les imitons avec délectation … Soirée "gogole" où l’on rigole surtout de nos niaiseries …

Avant de nous coucher, nous établissons le programme du lendemain, prévoyant de faire la visite de l’extraordinaire site archéologique de Delphes …

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R
Eh bien.... il y a des moments où l'on préfèrerait clairement être chez soi à buller !
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F
Eh oui Renée Boulet, ce voyage fut éprouvant pour nos nerfs à cause de Miss "Anglia" et de ses caprices à répétition... Mais ,tout compte fait, cela a formidablement pimenté ce voyage hors norme question rebondissement et aventures. et ça n'a rien enlevé aux plaisirs de découvertes touristiques comme vous pouvez en juger par ces récits déjà publiés et ceux à venir. Merci aux amis lecteurs et lectrices de leurs lectures assidues et de leurs commentaires. ????
F
Ouf! Enfin découvert. Cela m'a donné envie de manger et je mets des couverts et je teinte mon cou afin d'avoir le cou vert. Toujours aussi plaisant à lire. Quelle épopée. Ulysse risque d'être battu.
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F
Eh oui tout ce que je raconte là s'est réellement passé et ce n'est pas fini... ci-après, cette photo du carnet de bord que tenait Anne-Marie dont les notes m'ont permis de faire ce récit étape par étape, jour après jour, illustré par les photos (diapositives) que nous n'avons vues qu'à notre retour, les bobines de film ayant été développées en France. On n'avait pas d'appareil numérique à cette époque, encore moins de smartphone , ni GPS pour nous guider sur les itinéraires, ni clim dans les voitures<.. oui, c'était bel et bien l'aventure ... ????
M
Une journée idéale quoi que avec quelques couacs mais quand on est jeune, on rit de tout...
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E
J'aime bien ton dessin. J'ai toujours écouté France Inter (mais jamais la messe) et à présent, j'ai du mal à me passer des grosses têtes de RTL. Grâce à eux, je me fends la poire pendant deux heures, presque tous les jours. C'est bon pour la santé.
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M
Humour! Humour ..;remède contre tous les maux; Beau coup de crayon! j'admire, moi, qui peint sans savoir dessiner!
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D
en plus l'humour te va si bien
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Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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