Publié le
par
E PatAn
A l’occasion de nos 30 ans de mariage, nos enfants nous avaient offert un week-end gourmand dans une hôtellerie avec restauration de classe gastronomique. A nous revenait le choix du lieu et de l’établissement… C’est en cette fin août que nous nous sommes décidés pour effectuer ce choix. En fait, nous ne comptions pas partir pendant la saison estivale, au moment du gros rush des vacanciers mais, ce dernier samedi, étant invité à un mariage dans la région de Bordeaux nous nous orientions sur les Hautes Pyrénées que mon épouse et moi-même ne connaissions pas. C’est ainsi que nous avons trouvé l’auberge nous convenant … Bien sûr, nous avions réservé ce séjour à l’avance …
Ce Lundi 28, dès le milieu de la matinée, nous prenions la route traversant les Landes entre Langon et Pau, hélas sous les averses assombrissant les paysages… Dans la cité du Roi Béarnais*, le soleil nous revenait. Normal pour un souverain qui aimait le bon peuple auquel il a légué pour la postérité, sa fameuse recette de « la poule au pot » et non de la « poule de Pau » dont je ne doute pas que Margueritte Le « Valois » bien, étant de Navarre mais non avare de ses charmes … Vous n’ignorez pas, bien sûr, que "Le Vert Galant" amateur de bonne chère et de bonne chair se Gave de Pau… (Je remercie, en passant, ce bon roi Henri IV* de fournir à ma verve un tel sujet de calembredaines digne d’un ripailleur gascon en retour de noce…)
Si mes blagues de Farfadet vous semblent lourdes, je vous propose d’y passer justement… A Lourdes bien sûr …
A la fois respectueux pour ce qui tient aux religions et à la mienne en particulier, je ne tournerai donc pas en dérision ce haut Lieu de pèlerinage qui attire des foules de chrétiens et aussi d’estivants … « Foule » est un euphémisme… La ville est parcourue de milliers de visiteurs… Mon indignation vient du commerce extra florissant découlant des apparitions de la Vierge à Sainte Bernadette … Que, des fidèles, des malades, des infirmes, viennent se recueillir et prier à la Grotte de Massabiele où dans les sanctuaires attenants, cela se respecte mais, tirer autant de profit par la vente de toute sorte d’objets qui se veulent religieux, me parait abusif … Disons que le nombre de ces commerces est surabondant et c’est surtout cette prolifération qui heurte la sensibilité et les convenances des honnêtes gens ou des bien pensants … Mais le tourisme gravite aussi en la ville et, de ce fait, un tel passage justifie la présence de toutes ces boutiques aux multiples petits souvenirs…
En tous cas, Annie et moi, comme tant d’autres, sommes allés faire le tour de la grotte et toucher le rocher qui suinte pour en oindre d'eau les parties affaiblies de notre corps… C’est le cas pour Annie hémiplégique et aphasique suite à un A.V.C. contracté il y a quatre ans. Espérer un miracle ?… Certes nous sommes trop nombreux, en ce bas monde, à attendre un sort meilleur. Difficile pour une seule Personne* d’exaucer tant de vœux. Par contre, on peut toujours espérer de mieux vivre avec son invalidité et trouver la force en soi pour en amoindrir un peu les effets…
Il est aussi vrai qu’à Lourdes se rassemblent tous les grands déshérités de la vie et des milliers de personnes en souffrance. Ce spectacle n’a rien d’affligeant… Au contraire, il nous rend humble et nous permet de considérer qu’une bonne santé est un bien précieux lorsqu’on en jouit… A l’hôtel où nous avons séjourné ce n’était pas les voies du seigneur qui étaient impénétrables mais la voix de convives italiens qui transperçaient les murs de la salle à manger. Au moins, eux, la « Bonne Mère » doit pouvoir les entendre… Donc voilà, au-delà du tumulte joyeux ce que fut cette journée d’un recueillement pas toujours silencieux à Lourdes…
Le mardi matin nous prenions la route ensoleillée pour aller jusqu’à Viscos. A partir d’Argelès Gazost nous suivons les lacets à flan de montagne et prenons régulièrement de l’altitude. Ainsi, nous suivons le Gave de Pau… A 3 Km de Luz Saint Sauveur , nous tournons à droite toute en épingle à cheveux pour prendre la petite route qui monte à Viscos, village sis à 850 m. d’altitude. Il est 10h30 du matin quand nous parvenons à ce charmant village… C’est l’endroit idéal pour se ressourcer, le site est splendide, et invite au calme absolu…
« La Grange aux Marmottes » est l’enseigne de l’unique hôtel où nous sommes attendus. L’accueil y est chaleureux et, aussitôt dans la place, on nous offre un petit café de bienvenue. Les patrons très disponibles m’ont aidé pour pousser le fauteuil roulant d’Annie sur la petite rue pavée de pierres, très pentue, jusqu’à l’entrée de ce charmant hôtel montagnard à la façade rustique merveilleusement fleurie. A 11H notre chambre est prête et nous pouvons investir ces lieux chauds et confortables. A l’image de l’extérieur, l’intérieur de l’hôtel est d’une rare coquetterie. Les salles à manger sont meublées et décorées dans un style montagnard à la fois très « classe ». Les bouquets de fleurs n’y manquent pas ; c’est à croquer …
Le Décor convient parfaitement à notre condition de touriste en quête de sérénité et d’extase.
Au déjeuner nous nous contentons du menu pension déjà très copieux avec salade landaise en entrée, poulet basquaise en plat principal et, en déssert, le sorbet citron sur salade de fruits. Pour accompagner ces mets, nous est servi, un petit vin régional dit « Vin de Fleur ».
Cela nous vaut de faire une bonne sieste récupératrice de la fatigue cumulée à la suite de ces journées mariages et voyages …
A 16H , nous nous installons en terrasse face au pic du Midi de Bigorre et nous délectons du paysage en savourant une boisson rafraîchissante ; C’est excellent pour le mental et le repos des yeux… Je prends un bon nombre de photos de ces somptueux paysages…
Montagnes Pyrénées,
Vous êtes mes amours,
Cabanes fortunées,
Vous me verrez toujours.
Rien ne plait tant à mon amie
Que le doux air de mon pays !
Ô montagnards ! Ô montagnards !
Chantons en cœur, Chantons en Cœur
De mon pays, la Paix et le Bonheur !
Halte là ! Halte là ! Halte là !
Les Montagnards, les Montagnards !
Halte là ! Halte là ! Halte là !
Les Montagnards sont là !...
Les Montagnards, Les Montagnards …
Les MONTAGNARDS SONT LA !…
Bien inspirés les Pyrénéens !... Ce magnifique chant d’amour du pays restera à la postérité et fait bien partie du répertoire universel de la chanson française.
20H30, nous nous présentons à la salle à manger, notre table est prête magnifiquement napée et fleurie… Nous prenons place…
L’aimable serveuse nous apporte l’apéritif maison, un savoureux mélange de vin de pays et d’arômes sauvages (baies et fleurs des montagnes macérées dans du vieil armagnac …) Des friandises sous pâtes feuilletées accompagnent ce divin breuvage… Nous dégustons, nos yeux s’illuminent autant que nos papilles…
On nous apporte l’entrée : Salade de Saint-Jacques et crevettes au foie gras … Un délice que nous dégustons religieusement …
La suite est royale pour nos palais …
Pour Annie : Filet de bœuf et ses morilles aux fondues de foies gras … suprême ! - Pour moi : Grenadin de veau aux girolles : une merveille !... Nous arrosons ces viandes fondantes et goûteuses avec un « Madiran Bouscasse » vin généreux du pays gascon … Ces mets fleurissent en bouche…
Le dessert est tout aussi délectable : Annie a choisi le fromage des montagnes accompagné de sa confiture de cerises noires et moi un carpaccio d’ananas et son sorbet vanille au coulis de fruits exotiques un vrai régal pour les gourmets gourmands…
Le dessert est tout aussi délectable : Annie a choisi le fromage des montagnes accompagné de sa confiture de cerises noires et moi un carpaccio d’ananas et son sorbet vanille au coulis de fruits exotiques un vrai régal pour les gourmets gourmands…
Comment ne pas finir ce repas des milles saveurs sans se distiller un petit ballon d’Armagnac d’un bon crû « Domaine Lagarosse 1961 » …
Nous rejoignons notre chambre, le ventre bien rempli, la tête en fête, et le cœur ouvert aux abondances de la nature… Nous voici l’âme régalée… Un peu de lecture, des mots croisés pour se déverrouiller l’esprit, précèdent un endormissement puisé dans la félicité de tous les délices ….
Ce mercredi 30 août, nous prenons le chemin du retour avec notre lot d’images colorées, de saveurs et de parfums pittoresques qui appartiennent déjà aux souvenirs …
Avec ce qu’il faut de pressentiment, comme je l’avais prévu, nous franchissons la borne départementale alors que s’affichent 86000 Kms sur le compteur de la 206 … Normal, remontant au Nord sur la RN10, passé les « Maisons Blanches », on rentre dans la Vienne !...
Le Farfadet par monts et par vaux ...
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