Au lecteur de passage, il pourra s’avérer que le Farfadet n’a cure de ce que l’actualité la plus brûlante nous enseigne par la toute puissante voix des médias omniprésents dans notre quotidien …
Cela peut être vu ainsi mais, donnant de l’écrit, qu’ajouterai-je sinon un avis de plus ne pouvant qu’entretenir, voire accroitre la confusion … C’est bien pour cette raison qu’en dépit de l’envie qui me tenaille je m’abstiens le plus souvent de commenter ladite actualité …
Seulement voilà, ça fait des mois qu’on nous ressasse la même rengaine, nourrissant nos craintes au sujet de l’avenir de la sacro-sainte Finance et autres préoccupations économiques touchant nos ressources et besoins personnels… La Crise, encore la Crise, toujours la Crise… mondiale, européenne, nationale, citoyenne, la crise est là, bien pressente dans nos esprits au point qu’on se demande si c’est qu’on nous l’impose ou bien si c’est nous qui nous en gargarisons…
Aujourd’hui, politiques, économistes, financiers, boursicoteurs, industriels, patrons, employés, fonctionnaires, commerçants, agriculteurs, travailleurs indépendants, chômeurs, infirmes, malades, tous se sentent concernés et submergés par cette crise qu’on ne sait comment vouer aux oubliettes…
Faillite d’un système capitaliste, d’une communauté d’Etats membres et même, faillite d’une nation, la crise induit notre manière de penser, dicte nos conduites, dirige nos actes… Qu’y gagne notre humanité ?...
Euro-Drachme
Evzones en faction devant un Parlement,
Image de La Grèce au pas de l'oie …
Quand Cannes sonne le rassemblement,
Image de la Grèce appât des lois...
Tapis rouge des grands enchantements,
Marches que l'on gravit sous les hourras,
L'or et l'argent au paradis des firmes « aimant »,
Mettent les petits peuples dans l'embarras...
Banquet des nations du grand commandement,
Sous les oriflammes, souffle le chaud et le froid,
Pour qu'à l'heure des grands chambardements,
Les banques, aux seuls nantis, préservent leurs droits...
Vacillent les monnaies, aux Bourses des errements,
Quand chaque jour, leurs courbes jettent l'effroi
Sur ceux qui tiennent à leurs émoluments,
Des parts des marchés qui engagent leur foi...
Ô Fric tout puissant, créateur du rendement,
Conduis tes ouailles sur ces lucratives voies !
Ceux qui manifestent leurs manquements,
Harangue-les de ta sublime voix !…
Dollars, Euros, Livres, Yen des atermoiements,
Valse des billets fous, du monétaire boa,
Richesses qu'on ne saurait vouer à l'enterrement,
Aux seuls Hellènes, convient porter la croix !
Farfafric
Ce Mardi, jour de la Toussaint, en soirée sur FR2, était diffusée l’émission culte pour tous les férus d’exotisme en quête d’un ailleurs, d’un autrement : « Voyage en terre inconnue » . L’animateur vedette, Frédéric Lopez, entrainait jusqu’à l’autre bout du monde le rugbyman bien connu des adeptes du ballon ovale, Frédéric Michalak. Ainsi, nos deux compères assistés de l’équipe du tournage, après leur long voyage, parvenaient dans le Nord-est du Vietnam jusqu’à un de ces villages quasi inaccessibles, perdus en pleine montagne, habité par une de ces peuplades minoritaires connue sous le nom de Lolo noire… Il s’agit de quelques émigrés venus de la Chine toute proche qui ont formé sur ces terres ingrates, des communautés vivant presqu’en autarcie …
Du lever du jour, jusqu’au coucher du soleil, ces hommes et ces femmes attachés à leurs coutumes ancestrales, se vouent à une vie de labeur dont les tâches multiples les accaparent entre culture du riz, élevage de bœufs et cochons et celles du quotidien où il convient d’élever leurs enfants qui assez tôt auront à prendre la relève…
Il faut voir comment hommes, femmes et enfants aménagent les terrasses qui seront irriguées pour la culture du riz, à flanc de montagne… Il faut voir ces femmes en costume local, les pieds dans l’eau et dans la boue, planter les pousses de riz, le dos courbé des heures durant, il faut voir ces hommes ramener sur des sentes escarpés, des cochons sauvages qu’ils engraisseront avant de les revendre au marché, Il faut voir ces mêmes hommes garder les enfants, préparer les repas, tout en rassemblant et pensant leurs troupeaux, aménageant des clôtures de bois pour que les bœufs n’aillent piétiner les cultures… Toujours à faire, avec la seule courte nuit de sommeil pour récupérer des forces, ils adoptent aussi l’entraide perpétuelle. La communauté ne survit que grâce à cette entraide constante qui ne se discute pas et ne peut se remettre en cause, de même que le sourire qui, à chaque instant illumine leurs visages…
Ce ne sont pas des célébrités qu’il faut conduire là pour, quelques jours, partager l’âpre et laborieuse existence et participer au travail de ces oubliés de nos civilisations si « avancées », ce sont certains de ces riches patrons et autres grands décideurs, de ces ultra nantis, qu’il faudrait conduire là, leur ouvrant les yeux et le cœur sur ce qu’est véritablement la vie simple, dépouillée de tous les artifices liés au confort et bien-être, vie humble mais belle, aussi…
Serait-ce alors à ces minorités ethniques de montrer la voie à suivre pour construire notre avenir le plus humainement possible ?...
Crédit images :
Photo du haut : Evzones de Wikipédia
Photo du bas : Chez les Lolo noirs FR2