Non ce n'est pas une lubie et encore moins une craque du Farfadet malicieux mais bel et bien le titre d'un livre des éditions DUNOD écrit par deux auteurs spécialistes de la Nature, écolos jusque dans l'énoncé rhétorique de leurs convictions profondes.
Entre interventionnisme et laisser faire se situe leurs visions du devenir de notre planète et de l'évolution naturelle des règnes vivants qui la caractérise : plantes et animaux. L'homme super prédateur et déprédateur n'est pas oublié surtout comme cause première des bouleversements climatiques qu'ont générés ses activités ravageuses et polluantes au cours des deux derniers siècles.
Si bon nombre d'entre eux, m'y incluant évidemment, sont compromis dans ces basses besognes et consommations d'énergie voraces à l'origine du réchauffement climatique observé depuis plusieurs décennies, il en est d'autres conscients des maux et catastrophes engendrés présents et à venir, qui cherchent les solutions pour freiner cette montée excessive de la température qui remodèle les terres, les rivages, métamorphose les paysages ce qui provoque des migrations importantes des zones climatiques et des espèces vivantes végétaux, bêtes, et humains se déplaçant depuis les terres devenues arides vers des régions tempérées, suffisamment irriguées et donc viables et cultivables.
C'est cette remontée vers le Nord de tous ces êtres vivants que nous expose Georges Feterman & Marc Rigaud en en faisant le constat inéluctable. Mais, plutôt que de verser dans le catastrophisme alarmant, ils nous expliquent que la Nature, même mise à mal, sait compenser et, avec le temps, soigner les plaies occasionnées par nos excès de consommations de matières nutritives et transformables complétés de nos incessants manques de soins, pratiquant en quelque sorte l'autoguérison... nous recommandant vivement de lui faire confiance...
Eh oui !... La Nature sait, mieux que nous les humains, comment s'y prendre pour survivre aux maux que nous lui infligeons et se régénérer. Il n'est qu'à observer comment elle se meut, et fait se déplacer ses occupants générateurs et activateurs de toutes formes de vies.
Quelle magistrale leçon de sciences naturelles ! La Vie se manifeste en tout premier lieu par le mouvement... gestes initiaux dans ce qui est croissance, sur place, elle érige vers le haut, gestes impérieux dans la survie, elle progresse horizontalement... qu'importe la durée... dans l'espace elle concentre le temps, dans le temps elle investi et augmente l'espace.
Mais ceci veut-il dire que : alors, basta !... poursuivons nos œuvres destructrices en usant de toutes ses ressources qui semblent inépuisables, nous disant que Elle, Dame Nature, palliera à tous les ravages résultant de nos excès et réorganisera la Vie d'un endroit à l'autre, sans jamais se lasser ?
Non, il ne peut être question de poursuivre ces activités de maltraitance de nos sols pour en extirper le maximum de nourriture et d'énergie ; il faut nécessairement ralentir notre consommation dans tous les domaines correspondant à nos multiples besoins et donc cultiver exploiter avec discernement en employant des méthodes écologiques respectueuses des écosystèmes et de tout ce qui s'inscrit dans le Vivant.
Poursuivant leur démonstration, Georges Feterman & Marc Rigaud, nous indique que là où la Nature produit elle même des changements, des déplacements d'espèces, nous n'avons pas à intervenir sinon, nous mettant en retrait, favoriser ces mutations provenant d'une « Sagesse » qui nous dépasse, nous étonne mais doit aussi nous rassurer. J'ai fort bien apprécié leur réflexion.
Finalement il s'agit d'un côté, de respecter tout ce que la Nature met spontanément à notre disposition pour l'exploiter « honorablement » à travers une agriculture saine, biologique, raisonnée, une utilisation modérée des énergies venant du sol à progressivement compenser par des énergies dites renouvelables, et, de l'autre, laisser s’accomplir ce que la Nature met en œuvre pour sauvegarder sa magnificence et les espèces qu'elle génère, fait évoluer et déplace au fil du temps.
Ainsi, attendons-nous un jour à accueillir des kangourous dans nos jardins, nous n'aurions alors plus qu'à nous en réjouir.