Réédition d'un article précédemment publié le 11/11/2013, 09:56
Le paragraphe entre parenthèses qui suit, préludant l’article ci-après, rédigé il y a 3 ans, par le constat, ne correspond pas à ce qu’il en est aujourd’hui, ce 11 novembre 2013, où nous bénéficions encore d’un temps doux lequel a été précédé d’un bon nombre de journées quasi estivales en parfaite harmonie avec le dicton du jour célébrant l’Été de la Saint Martin.
( Il y a des années comme cela, où les dictons qui pourtant ont la vie dure et je dirai même l’avis dur, sont mis à mal par les circonstances du moment qui ne cautionnent aucunement leur « traditionnel » enseignement …
Ainsi l’Été de la Saint Martin voudrait que les journées circonscrivant cette fête soient baignées de la lumière et de la chaleur estivale avant que le froid hiver fasse son apparition …
Oui, je dis cela, parce que le fait est qu’il y a toujours un peu de la saison qui précède dans celle du moment mais aussi un peu de sa suivante … Vous savez ce vieil adage : Tout est en tout et contient tout …
Bon, ne nous cassons pas trop la tête !...
Ce 11 novembre, où nous commémorons l’Armistice qui mit un terme à la première et terrible grande Guerre est aussi le jour de la Saint Martin …
Eh bien, ce 11 Novembre de l’année 2010, jour de la Saint Martin, ne se présente pas comme un « remake » de l’été mais, au contraire, comme une journée bien imprégnée de la froide humidité hivernale avec son cortège de pluies, de vents sur fond de grisaille … mais très curieusement ce lendemain, si le soleil, lui, n’est pas présent, malgré cela, il fait bien doux à ce moment de la saison …
Toutefois, Dame Nature fait ce qu’elle veut et sans doute ce que « Doit »… ne faisons ingérence et tentons plutôt de comprendre pour ne pas avoir à subir …)
Alors, concernant cette fête du jour et l’interprétation qu’on lui attribue sans doute arbitrairement, j’ai mon explication qui, si elle n’a rien de docte, n’en comporte pas moins par l’image ce qui la rattache au bon sens qu’avait nos anciens sachant, eux, faire le lien entre le réel et le légendaire …
Venons-en alors au Saint Du Jour : Martin
En l’an 316, Martinus (Petit Mars) nait à Sabarie en Pannonie (Pays de tribus slaves conquit puis colonisé par Rome). De nombreuses controverses sur l’évènement, sont à prendre en considération mais la date de naissance de cet Apôtre des Gaules peut raisonnablement être fixée dans la période allant de la fin de l’année 316 à l’Eté 317 selon les témoignages et écrits provenant de l’évêque qui l’eut à charge, Grégoire de Tours …
A cette époque cela fait approximativement 10 ans que la Grand Constantin est à la tête de l’Empire Romain et que sous sa gouverne la paix est accordée aux Chrétiens qui peuvent exercer librement leur culte.
Le père de Martin, ancien tribun, grade qui le place au rang d’officier supérieur dans la légion, possède quelques terres et, bien sûr, destine son fils à la carrière militaire. De sa mère nous savons peu de chose sinon qu’elle est une loyale épouse.
Très tôt, le jeune Martin découvre les bienfaits de la religion Chrétienne se plaisant en compagnie des jeunes issues de ces familles. Il deviendra même catéchumène (postulant au baptême) au grand dam de son père lui, jusqu’à la fin de sa vie, demeuré païen …
Quoi qu’il en soit, Martin est enrôlé dans l’armée Romaine et accède au grade de « circuitor » Il est envoyé en mission dans le nord de la Gaule aux environs d’Amiens …
C’est là, sans doute au cours de l’hiver 334, qu’il effectue cet acte l’illustrant le plus, du partage du manteau (Chlamyde) dont il donne la moitié à un mendiant saisi de froid, ceci, après avoir partagé sa solde avec d’autres indigents) Ce geste admirable lui vaut, au cours de la nuit suivante, d’avoir en songe l’apparition du Christ ayant sur ses épaules le pan du manteau donné au mendiant…
Ces faits sont rapportés par Sulpice Sévère qui fut le témoin principal de son existence.
A partir de cet événement central, Martin se fait baptiser et quitte la légion. Il se rapprochera de ce grand guide Chrétien dont la réputation est déjà notoire Hilaire lequel professe à Poitiers.
Sous sa férule, il entrera en vie monastique et posera les fondements d’un premier monastère à Ligugé.
La vocation de Martin, profondément inspirée par la charité chrétienne, le fera aller en tant que « frère » évangélisateur, au devant des populations païennes où il s’impose comme grand guérisseur, soulageant, écartant les maux et dispensant beaucoup de douceurs aux plus démunis. En contrepoint, la grande fermeté émanant de sa personne lui fait combattre avec âpreté, le paganisme encore très répandu dans ces régions, mettant à bas les idoles et temples voués à tous ces cultes ancestraux.
Sa « carrière » est immense, Martin sera un grand voyageur évangélisateur, thaumaturge et surtout redoutable combattant des hérésies. S’il n’est grand orateur, sa force d’âme le fait résister et tenir tête à ceux qui s’opposent à toutes ses intentions guidées par le secours à porter à autrui, et la protection à accorder aux plus humbles et plus nécessiteux.
C’est, contre son gré, qu’il sera promu évêque de la ville de Tours, où il fonde le monastère de Marmoutier.
Son existence toute remplie de cette grande force du don de soi, s’achève sans doute en l’an 397 parmi ses frères dans les environs de Cande …
Ce grand marcheur, pèlerin, moine, prêtre, confesseur, pétri de l’amour de son prochain,, véritable soldat du Christ, participa en grande part à l’évangélisation de la Gaule. Il n’est donc pas étonnant que l’on recense aujourd’hui un grand nombre de localités et hameaux portant son nom…
Martin serait mort un 8 novembre mais selon le rituel, c’est le jour de son inhumation qui est retenu comme date de sanctification ainsi est-il fêté le jour du 11 Novembre.
Cette existence extraordinaire, parvenue jusqu’à nous grâce au récit de Sulpice Sévère et des historiens qui s’y sont intéressée, est toute imprégnée de la chaleur d’âme et du rayonnement de cette personnalité hors du commun, qu’à juste titre on peut désigner comme le Saint Patron de notre Nation.
Pas étonnant alors que depuis, tandis que l’on s’approche de l’hiver, à ce moment de l’année où le froid est déjà manifeste, soit, un instant irradié par ce bref retour de chaleur et de lumière propre aux jours d’Eté …
Est-ce miracle ?… Toujours est-il que l’on a justement observé qu’à cette période un sursaut estival se fait ressentir dans la Nature encore parée des ses ocres et ors resplendissants, comme un ultime flamboiement de la lumière qui se dépose jusqu’à terre avant que le manteau blanc de l’hiver, l’illumine à son tour…
Serait-ce encore un hasard qu’à cette même date du 11 Novembre, fut prononcée l’Armistice de la première Grand Guerre dont le théâtre s’est déroulé dans ces contrées du Nord de la France (entre autres la bataille de la Somme) où 16 siècle, plus tôt, a eu lieu le célèbre partage du manteau… et, plus proche de nous, qu’un autre illustre soldat, lui aussi, à la volonté inflexible, qui, s’il ne fut pas un saint, fut néanmoins un grand serviteur de notre Nation, De Gaulle, lui, mort un 9 novembre ?…
Pour clore, j’ajoute que personnellement, j’ai effectué mon temps de carrière dans une institution prenant en charge les personnes handicapées, ayant pour nom Saint Martin, sise dans le Vexin Normand.
Quand je suis arrivé pour la première fois dans ce Centre, le soir du 31 octobre 1965, les résidents sculptaient dans des betteraves, des lanternes pour, en procession circonscrire de lumières, la propriété au cours d’une promenade nocturne sur les charmilles du parc, le soir du 11 Novembre, ceci, en hommage au Circuitor devenu Saint Martin...
Cette tradition, nous l’avons perpétrée chaque année… elle donnait aussi le top départ aux préparatifs de la fête de Noël, ayant lieu 44 jours plus tard …
Photos :
- Mosaïque de André Christen - Centre Saint-Martin Etrépagny (Eure).
- Automne flamboyant dans le parc du Centre Saint-Martin.
Voir autres dictons sur : http://www.jardinsdepareillas.over-blog.com/article-4497239.html