C’était à la fin de l’Eté 1994, l’année de mes 50 ans, il n’y avait pas urgence mais une envie folle d’acquérir une nouvelle auto m’avait prise, suite à la lecture d’un article de "l’Auto-Journal".
A l’époque nous possédions une superbe 405 STDT, gris magnum, le top modèle de la gamme « 400 » équipée du moteur diesel de 1.8l turbocompressé et développant 90ch à 4300tr/mn. Un modèle acquis neuf, 3 ans plus tôt et qui cotait encore bien …
Il faut dire que depuis 1978, année où je suis devenu « Peugeotiste » au fur et à mesure de nos acquisitions automobiles, renouvelées en moyenne tous les 3 ans, depuis la petite « 104 », nous montions régulièrement en gamme…
Ainsi, parmi les articles de l’Auto-Journal de cette époque là, j’avais lu avec beaucoup d’attention celui traitant des premiers essais de la « 605 » phase II équipée du nouveau bloc 2.5 TD développant 130ch…
Cette auto, par son allure et sa classe m’a toujours plu et ce, en dépit des nombreuses critiques qui ont émaillé son début de carrière …
5 ans après ses débuts difficiles la « 605 » était légèrement relookée, mais surtout équipée de ce nouveau bloc 2.5TD 12 soupapes très prometteur en matière de performances, au moins sur le papier… Quant aux essais des spécialistes, ils ne tarissaient pas d’éloge à son sujet…
Allais-je faire le pas et nous doter de cette grande routière en remplacement de notre classique mais déjà très stylée familiale de pure origine sochalienne ?
Echanges de points de vue avec mon épouse, considération de la situation économique du moment et après avoir tout bien et murement examiné, rendez-vous est pris avec mon agent officiel, assisté du représentant principal de la concession voisine pour effectuer un essai… ça tombe à pic, ils ont une 605 SR 2.5 DT « gris château » nouvellement arrivée à la concession de Tri-Château (60) ...justement …
Ne nous méprenons pas, la 605 en ce milieu des années « 90 », ce n’est pas le must automobile même dans le genre grosse berline mais il y a longtemps que Peugeot aspire à lancer sur le marché une berline de haut de gamme pouvant soutenir la comparaison avec ses homologues germaniques du moment et plus particulièrement avec les turbo-diesel grandes routières que l’on trouve également chez Mercedes, BMW et Audi. Sur ce créneau, la sochalienne grand standing qui a connu des premiers tours de roues plutôt désastreux n'aura pas à rougir de ses prestations en matière de confort de roulement, de tenue de route où elle fait déjà référence et même de performances, étant rentrée dans le cercle encore très fermé à cette époque, des turbo-diesel capable de dépasser les 200 km/h en vitesse de pointe…
Les Peugeot du niveau « 600 » ayant déjà existé, se comptent sur les doigts d’une seule main
La « 601 » des années « 30 »
La « 604 » des années « 70 »
La « 605 » des années « 90 »
La « 607 » des années « 2000 »
Le niveau « 600 », par le premier chiffre de ce nombre, le « 6 » indique qu’il s’agit d’un modèle déjà imposant, celui qui, jusqu'à l'apparition des monospaces coiffait la gamme entière, un modèle d’envergure par la taille et la finition, susceptible d’être doté d’un moteur 6 cylindres…
C’est bien là un secteur où Peugeot n’a jamais vraiment excellé, ses concurrents généralistes directs avec leurs modèles correspondant accomplissaient souvent une bien meilleure carrière, auprès d’une clientèle aisée.
Avant guerre il y avait encore beaucoup de marques de grand standing produisant ces grosses cylindrées qui ont établi leur réputation , Seul, Renault avec ses Reinastella, Vivastella et Suprastella grand sport prend des parts de marché honorables dans ce secteur où se remarquent surtout les Delahaye, Delage, Panhard, Hotchkiss, Voisin ,Salmson, Bugatti et Talbot. Parmi tout ce "beau monde" les 601 Peugeot font bien piètre figure et seuls les modèles découvrables et transformables type « Eclipse » parviennent à séduire quelques clients de la classe bourgeoise.
Après guerre, la situation économique, le plan Marshall et le plan Pons, ne font pas la part belle aux modèles de standing et la destruction de nombreuses usines et atelier a mis plus d’un grand constructeur sur la touche. Citroën, jusqu’au seuil des années « 60 », sera le seul généraliste à proposer une berline 6 cylindres : sa fameuse Traction 15 Cv…
C’est au milieu des années « 70 » que nos trois plus grands constructeurs mettront au point en partenariat avec Volvo un moteur 6 cylindres alimenté, dans un premier temps, par carburateurs et qui, par la suite, sera équipé d’un système d’injection indirect.
Apparues successivement au cours des années 74 et 75, Renault en équipe sa R30 et Peugeot sa « 604 »
Au début des années « 90 » ces trois constructeurs se concurrencent en haut de gamme avec la XM de Citroën, la Safrane de Renault et la « 605 » de Peugeot ; le moteur 6 cylindres PRV (Peugeot-Renault-Volvo) maintenant doté de l’injection électronique équipe chacun de ses 3 modèles du haut de gamme français…
Par ailleurs succedant aux poussifs diesels des années 60 – 70 – 80 , une nouvelle génération de moteur à combustion lente fait son apparition ;maintenant boosté par un turbo ces mécaniques équipent les modèles les plus prestigieux leur permettant enfin d’atteindre un niveau de performance digne de grandes routières.
Dans cette exercice Peugeot se montre précurseur… en 1979, il équipe sa 604 d’un diesel de 2.3l turbo compressé produisant 80 Ch. permettant à cette grande berline d’atteindre une vitesse de pointe de 160 km/h.
C’est à partir de cette date, qu’en matière de véhicules fonctionnant au mazout, la course aux chevaux est lancée et va progresser constamment pour permettre à des véhicules, jusqu’alors réputés asthmatiques, d’atteindre des vitesses, des accélérations et des reprises égales et parfois supérieures à celles de leurs homologues essences et ce, pour un coût de revient bien moindre en matière de consommation, le carburant pour moteur à huile lourde étant bien moins cher à la pompe...
- C'est bien beau tout ça, l’ami Farfadet mais, pour la 605 alors, qu’en est-il ?...
- Ah oui la 605 !... Bon eh bien… il vous faudra revenir pour lire la suite à paraître d’ici quelques jours …
L'aventure "605" / 1ière ... - Le Mirebalais Indépendant
Le cas " 605 " - phase I - Une genèse bien pensée, un châssis très au point, un panel de technologies de pointe mais... Sans doute lancée dans la précipitation au début de l'année 1990 le d...
http://www.mirebalais.net/article-l-aventure-605-1iere-43492194.html