Nous le constatons au quotidien, dans notre manière de vivre moderne et précipité, nous avons tout à fait perdu le sens du sacré …
Mais d’abord qui, quoi est déclaré comme sacré ? Que signifie ce mot : « sacré » quel opportunité cela présente pour nos existence et en quoi cela peut-il les modifier en mieux être et en mieux faire si tant est que le sacré nous permette de faire des progrès …
Pour ne pas tomber dans des définitions sommaires avec des formulations lapidaires, nous dirons que le sacré tient au fait de l’extraordinaire, du sublime et du hautement respectable, se rapportant à ce qui dépasse le cadre même de nos existences, au sens matériel et basique du terme. En la matière, nous ne pouvons dès lors qu’opposer le profane au sacré, le profane étant ce qui accompagne le cours ordinaire de nos existences. Le sacré en soi, n’est pas tangible, et s’il se rapporte à un objet, voire à une personne, il n’a aucune valeur quantitative mais uniquement qualitative se rangeant dans le domaine des vertus impliquant l’élévation, le détachement des contingences matérielles. N’en déplaise aux adeptes du matérialisme et de l’existentialisme, Le sacré est bien ce qui nous rapproche le plus de la spiritualité.
Le sens du sacré implique élévation, dignité et respect …
Le problème est que ce sens du sacré, nous l’avons toujours rapporté à ce qui est religieux, les religions étant toutes porteuses d’un contenu sacramentel… Leur enseignement, leur rituel et leur pratique impliquent que leurs adeptes soient respectueux de ce contenu.
Mais lorsque l’on y réfléchit un tant soit peu, ce contenu au caractère sacré, est très proche de ce que la vie comporte comme étant essentiel, primordial et donc, nécessairement respectable au plus haut degré. Un ordre de valeurs s’établit alors, ordre que se partagent des cultures très différentes et ce, à travers toutes les civilisations qui émaillent l’histoire de l’ensemble de l’humanité.
Ordre où se retrouve en priorité :
Le respect de la vie – le respect des parents – le respect de sa famille – le respect de ses maitres – le respect de ses semblables et même le respect de ses ennemis.
Vous remarquerez que dans ce qui vient d’être énoncé ici, nous ne parlons pas de codes ou de lois qu’il faut respecter quand on vit en société, mais uniquement de ce qui a une valeur éternelle, ainsi :
- La vie donnée, ce n’est pas à nous de la reprendre …
- Ceux qui nous ont donné la vie nous ne pouvons que les remercier et leur rendre grâce.
- Ceux qui nous gratifient de leur affection et de leur attention, nous ne pouvons que les honorer.
- Ceux qui nous élèvent, nous conduisent vers l’autonomie et nous apprennent à faire face à nos responsabilités, nous devons les gratifier de notre sincère reconnaissance.
- Ceux qui font obstacle à notre progression, nous ne devons pas les ignorer et les regarder droit dans les yeux avant de les affronter…
Nous avons bien là les bases de ce que l’existence nous révèle comme étant sacré : Vie - Gratitude - Honneur …
La vie est sacrée ben sûr, avec tout ce qu’elle comporte se manifestant en êtres et choses de sa Nature généreuse : Nature qui nous émerveille par ses multiples atours, sa richesse de tant d’espèces, Nature qui nous nourrit, qui nous guérit aussi, elle, prodigue et qui fait don de soi, sacrifiant jusqu’à la vie propre de certains de ses sujets… Une vie à laquelle nous rendons grâce en la vénérant le matin, l’apostrophant comme nos proches et voisins d’un claironnant et joyeux « Bonjour ! » Vie extérieure que nous quittons avant de nous endormir en lui souhaitant le « Bonsoir ! » ou en se promettant d’être au rendez-vous du lendemain par notre : « Au revoir ! » .
Vie riche et féconde qui par ses substances nourricières, nous permet d’entretenir notre propre vie … Ainsi, le pain est un aliment sacré que les anciens ne gaspillaient jamais …
Dans notre environnement, envers nos parents, nos proches, et tous ceux qui nous instruisent, avoir cette profonde gratitude, cette reconnaissance de ce qu’ils font pour nous et donc savoir leur dire : "Merci ! " à chaque fois qu’ils nous font progresser, est bien la moindre des attitudes à avoir, témoignant combien nous leur sommes redevables. et les tenons en considération. En conséquence il est normal de nous engager afin de ne pas les décevoir pour, au contraire, par nos conduites et agissements futurs, toujours, leur faire honneur…
Souvenez vous de ce final si émouvant dans le film : « Le cercle des poètes disparus » : tous ces élèves qui montent sur leur pupitre, se tenant bien droit, pour rendre hommage à leur professeur sur le départ, et pour lequel ils vouent une profonde reconnaissance… Une attitude simple et là pourtant, transcendée, grandiose !...
Gratitude, respect, dignité, élévation ; oui, ces élèves manifestaient une réelle présence d’esprit, ayant pris conscience de ce que représente un véritable enseignement, et aussi du chemin qu’il faut parcourir jusqu’à ce jour, où l’on se perçoit comme étant devenu véritablement un homme libre. Ceux là avaient bien saisi ce que la vie, leur vie, a de profondément sacré …
« Ce qu'il te plait de faire en Mai,
En Juin, fais le bien !… »
Farfadet