… Alfred Dreyfus était réhabilité, réintégré dans l’armée avec le grade de commandant et recevant la légion d’honneur.
12 ans plus tôt, Le capitaine Dreyfus avait été accusé d’être un agent au service des états majors allemands… Il avait suffit d’un document griffonné trouvé dans la corbeille dun de ces états majors pour lancer toute l’affaire... Car ce fut une affaire épouvantable qui s’en suivit, partageant la France de ce début du XX° siècle en deux camps : Partisans de Dreyfus et Antidreyfusards… Cette querelle dont l’enjeu, d’abord militaire puis politique, attisée par la presse de l’époque qui s’en faisait des « gorges chaudes » eu de lourdes conséquences dans la vie publique et citoyenne de l'époque ayant discrédité, d’une part l’armée, (la grande muette…) puis, les politiques engagés dans ce procès à rebondissements ainsi que le clergé trop favorable aux « antisémites » de droite. Zola avec son titre retentissant dans l’Aurore : « j’accuse » eu droit a une année d’exile en Angleterre.
Le sujet fit couler beaucoup d’encre et du « sang » (Le commandant Henry retrouvé mort dans sa cellule le lendemain de sa détention au mont Valérien… En 1898, celui-ci était revenu sur ses dépositions convenant qu’il était l’auteur du « petit bleu » falsifié (« pneumatique » qui avait déclenché l’affaire…)
Si, à la révision du procès, la culpabilité de Dreyfus n’a pu être établie, il s’avère, néanmoins, que les véritables coupables, à savoir ceux qui, réellement, se trouvaient dans la situation d’intelligence avec l’ennemi n’ont pu être identifiés. Seul, fut arrêté le commandant Esterhazy, à la vie dissolue et qui pouvait être l’auteur du fameux bordereau dont l’écriture avait été reconnue comme celle appartenant à Alfred Dreyfus…
En ce début du XX° l’affaire est si complexe que tous les politiques de l'époque n’osent plus l'évoquer tant elle a divisé le pays… « Théorie du complot » avant la lettre, elle eut sa plus lourde conséquence dans un autre débat du moment : La séparation de l’Eglise et de l’Etat promulguée par décret en 1905 … Voilà bien un autre sujet qui a entraîné une avalanche de conséquences désastreuses dans la relation entre les instances concernées, et ceci, sur plusieurs décennies…
En tous cas, l’intolérance, la dénonciation aveugle, le manque de discernement, l’engagement partisan ont, dans cette terrible affaire, provoqué l’humiliation la répudiation de l’armée, puis la déportation d’un officier et, par la suite, entraîné dans leur sillage des comportements extrémistes et vils qui ont débouché, une fois encore, sur la dégradation des valeurs éthiques et républicaines …
Ce qui est malheureux c’est que ces grandes lignes dramatiques de notre histoire ne servent toujours pas de leçon aux hommes d’aujourd’hui ...
J’ajoute qu’aujourd’hui, justement, l’enseignement de l’histoire est vraiment considéré comme une matière « accessoire » au niveau scolaire et universitaire… Grave erreur !... Il faut que les générations qui viennent et celles qui suivront aient connaissance de ce passé, de leur passé, avec ce que cela comporte comme sacrifices et erreurs venant des générations qui les ont précédées. Chacun sait que dans l’apprentissage, l’affinement, se fait graduellement en corrigeant les fautes dont on a pris conscience mais aussi grâce à l’exemplarité irréfutable de ceux qui ont entraîné un réel progrès pour le bien des hommes et de la société … Comment y parvenir si on n a pas le souci pédagogique ?…
Pourtant chacun sait que les enfants adorent les histoires … Nous les adultes d’aujourd’hui, avons-nous donc perdu le talent de conteur de nos aînés. N’avons-nous donc plus le temps de consulter des livres. Avons-nous perdu le goût d’apprendre ?... Avons-nous laissé cette mission d’instructeur seulement qu’aux médias tout puissant ... et… et à nos ordinateurs, sur l’immense toile mondiale tissée par des « hommes araignées » ??? …
Voyez, dans notre esprit, comment, insidieusement un sujet en devient un autre … Comprenons par là que nous avons déjà beaucoup de mal à contrôler notre penser, notre ressentir et par conséquent notre agir … Alors …
...Hommes soyons humbles !
Le Farfadet indigné …
Illustration de l'article : Images et photos scannées dans " Histoire de France" - Société des périodiques LAROUSSE