Aujourd’hui on a le « clap clap » et le « Viva ! » faciles, à propos de tout et de n’importe quoi … Regardez les émissions de télé et vous verrez que si vous vous appelez M Tartempion même un court instant célébrissime parce que bien en vue, vous pouvez dire n’importe quel ânerie ou banalité et l’assistance applaudira à tout rompre… Si si !…
Aujourd’hui donc, c’est le 80ième anniversaire de l’arrivée de Lindbergh à Paris…
Tu parles Charles !... pas de quoi se la « péter » ! …
Charles, justement, il s’appelait Charles… il avait 25 ans et ce 21 Mai 1927, il atterrissait au Bourget, premier et unique aéroport de Paris, à cette époque... Il venait d’effectuer la traversée l’Atlantique depuis New York en 33 heures et 30 minutes … parcourant 5808 kilomètres sans escale… Il venait de réaliser le premier survol de l’Atlantique Nord. Un bond prodigieux qui était le point de départ du rapprochement, dans l’espace temps, de l’ancien et du vieux continent …
Pensez, à cette époque, l’exploit est fabuleux si bien que le pilote est célébré comme véritable héro à son arrivée. Il faut dire que des paris faits sur son invraisemblable entreprise le donnait perdu à trente contre un … En partant de New York, ce matin du 20 Mai, avant de monter à bord, de son étonnant avion, saluant les spectateurs venus assister à son départ, il ajoute : « le condamné à mort vous dit au revoir !... »
Spécialement conçu pour cette tentative audacieuse, le « Spirite of Saint Louis » est un monoplan de 8 m.40 de long et de 14 m. d’envergure … pesant 975 kg. 2330 kg. avec son plein de carburant. Un réservoir d’essence de 1440 litres est installé à l’avant de l’appareil juste derrière le moteur, ayant pour conséquence de rendre aveugle cette partie de l’avion alors démuni de pare-brise. C’est seulement au moyen d’un périscope qu’est possible la vision vers l’avant, dans le sens de la progression. La vue directe est latérale uniquement et encore dans l’ombre des ailes …
Le moteur Wright Whirlwind d’une puissance de 223 chevaux procure une vitesse de croisière de 180 Km/H…
Les instruments de navigation sont sommaires : anémomètre, gyroscope et compas magnétique. Il n’y a pas de radio de bord…
L’avion étant alourdi par le poids du carburant embarqué, Charles Lindbergh ne s’équipera même pas d’un parachute et n’emportera comme vivre que deux sandwichs et quelques barres de chocolats pour effectuer cette incroyable traversée …
Ce périlleux voyage se réalise donc dans des conditions extrêmes de survie et de sécurité. Le valeureux pilote doit lutter contre le sommeil … A plusieurs reprises son empennage effleure la surface des flots de l’océan dont les rides lui indique le sens du vent, un repère pour maintenir sa route … Concernant le lieu d’atterrissage à Paris, Charles Lindbergh avait, dans sa combinaison, une carte postale de la capitale où figurait la tour Effel, devant lui permettre de reconnaître la zone …
Bien des années plus tard, Lindbergh révélera que dans sa lutte contre le sommeil, dans un niveau de conscience qu’il décrit comme étant a demi réveillé, il aurait eu la vision d’êtres elfiques accrochés aux ailes de son avion…
Aussi étonnant qu’étrange cela puisse paraître, on est en droit de penser que ces valeureux pionniers de l’aviation, comptant parmi les premiers et rares humains à s’élever bien haut au-dessus du sol, traversant ainsi les nuées, au-delà de la griserie que cela pouvait susciter, ont du faire de bien curieuses expériences, eux, se trouvant alors plus proche du ciel que le commun des mortels …
Je conçois que mon propos, ici, en fera sourire certains …
Pourtant, il y a eu des exploits extraordinaires réalisés par ces premiers aviateurs. Pensez au grands noms de l’Aéropostale, à l’héroïsme d’un Guillaummet lequel, perdu après une atterrissage forcé dans les Andes, regagne la plaine après plusieurs jours passés à résister à la mort, dans le froid et sans la moindre victuaille … marchant … marchant … marchant aux limites de ses forces jusqu’à ce prodigieux retour à la vie … Pensez à Mermoz et à son dévoué mécanicien qui ont réussi ce miraculeux envol en 3 bonds incroyables pour se sortir des hauts plateaux, ayant réparé les fuites du système de refroidissement de leur appareil avec les lambeaux de leurs vêtements …
Et puis Saint Exupéry … Vol de Nuit - Courrier Sud … et … et … sa merveilleuse rencontre avec le Petit Prince …
Au-delà des nuages :
« Dis monsieur… dessines-moi un mouton !… »