Cette année nous fêtons le 250e anniversaire de la naissance de ce génie de la musique, auteur de 9 symphonies - une dixième étant restée en chantier - Comme Mozart son ainé, autre immense génie, il est né au siècle des lumières et quitte ce monde en 1827 dans sa 58ème année ...
Sa musique ouvre l'ère du romantisme qui couvrira d’œuvres monumentales dans tous les domaines de l'art ce XIXe siècle lequel verra aussi éclore, puis se développer de façon exponentielle, l'ère industrielle.
Musique contre matérialisme, l’âme humaine aura à en subir les plus extrêmes déchirures... mais les créations seront grandioses, les œuvres sublimes.
Beethoven et ses symphonies ont ouvert la voie en transcendant la musique polyphonique.
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Beethoven a toujours été un fervent amoureux de la nature... Cet engouement prenait souvent des accents mystiques et, dans l'un de ses carnets de 1815, on a relevé ceci : "... Tout-puissant dans la forêt ! Je suis heureux dans la forêt ! Chaque arbre parle de Toi Ô Dieu ! Quelle splendeur ! Dans une telle forêt, sur les hauteurs , est le repos, le repos pour te servir !"
Quel étrange spectacle devait s'offrir aux yeux des promeneurs solitaires ou des campagnards, quand ils rencontraient Beethoven, déjà presque sourd, parcourant forêts et champs, l'esprit tout à la composition, loin du monde, chantant, hurlant et battant la mesure, vêtu d'un pantalon clair et d'une longue redingote bleue, des poches de laquelle sortaient un énorme crayon de charpentier, des rouleaux de papier à musique, et ses carnets de notes !... Personne n’avait le droit de l'interrompre et il se montrait, selon les cas,farouche ou franchement désagréable. Sauf quand il invitait quelqu'un à partager sa promenade.
A Wiesental où il séjourna avec Schindler, en 1823, un après-midi, s'asseyant sur le gazon adossé à un ormeau il lui confia :" c'est ici que j'ai écrit la scène au bord du ruisseau, et les loriots, là-haut, et les cailles, les rossignols et les coucous autour de moi, m'ont aidé à composer".

Cette Symphonie N° 6 en Fa majeur OP. 68 dite "Pastorale" est une merveille. Elle présente ce tableau bucolique de L'agréable et paisible vie du berger, interrompu par un orage qui ensuite s'éloigne et laisse place à une joie naïve et bruyante. c’est un ruissellement de sentiments forts entre la brusquerie orageuse et l'apaisement heureux qui nous envole vers les hauteurs sublime des harmonies nourries des forces de Vie ...
Cette symphonie n'est pas à vrai dire, une pièce à programme à l'exception de la scène de l'orage et des chants d'oiseaux, la fin du 2ème mouvement, le compositeur cherchait d'avantage l'expression de sentiments que la peinture de la réalité. Ainsi les deux premiers mouvements (Allegro ma non troppo - Andante moldo masso) se rattachent fidèlement à la forme sonate bien que le conflit des thèmes y soit peu apparent. Mais le 4ème et 5ème mouvements ( Allegro - Allegretto. Beethoven n'a pas adopté ici les quatre mouvements classiques) font éclater les cadres habituels, sans avoir pour cela, des allures révolutionnaires.
Dans le 3ème mouvement (Allegro), d'ambiance villageoise , où le hautbois et le basson , instruments aux sonorités rustiques, jouent un rôle important, Beethoven est tout près de la musique folklorique .
Il est indéniable qu'à travers cette symphonie le compositeur enjoué a voulu célébrer la liesse en osmose avec l'énergie et la puissance de la végétation. Un hymne à la vie qui préface l'hymne à la joie.
Et maintenant, place à lamusique .!...