Peugeot, la qualité qu'on ne discute pas...
« La qualité, la robustesse... Un jour, à l'usine de Terre Blanche je regarde les tenailles. Le contre-maître de la qualité me suivait. J'essaie, je lui dit - ça ne va pas -... Il me répond - vous êtes bien comme votre père ».
Antoine P.
Les sorciers
« Les sorciers, c'étaient des gens qui s’occupaient de tout ce qui est prototype. Aussi bien pour les formes que pour les futurs prototypes. Les sorciers, c'était un secteur de l'emboutissage qui était très , très fermé. On y rentrait pas. Et tous les jeunes qui travaillaient là-dedans sortaient de l'école d'apprentissage. Et ils sont tous devenus par la suite contremaître, et même chef d'atelier parce qu'ils savaient vraiment travailler. Ils connaissaient la tôle ».
Louis R.
1938.
En février 1938 apparaît la 202 principale nouveauté Peugeot de l'année dont la ligne s'inspire du style « Fuseau Sochaux » mais forcement ramené à des proportions plus petites que ses aînées 402 et 302.
Environ 105 000 unités seront fabriquées jusqu'à son remplacement par la « 203 » en 1949… Après la guerre, ce modèle innovant, sera celui de la reprise économique pour Peugeot dont les usines ont été lourdement éprouvées par les dommages de guerre Jusqu’en 1948 la 202 est donc le seul modèle produit et le plus souvent décliné en commerciale et camionnette bâchée. La commerciale à carrosserie dite « canadienne », à l’habitacle en bois, est alors très prisée des petits commerçants, à la fin des années « 40 »
Caractéristiques techniques des « 202 »
- Moteur 4 cylindres à soupapes en tête de 1133cm3 – Puissance fiscale 6CV – puissance réelle 30ch. Transmission classique et boîte à 3 vitesses + MA.
- Dimensions : L : 411 cm / l : 150 /cm / Empattement 245 cm : Poids : 790 kg.
- Vitesse maxi : 100 km/h
- Prix au Printemps 1938 : Berline normale 21300 F. Berline Luxe :22500 F. En 1948 202 BH : 303600 F. / Cabriolet : 380 100 F. / Break « Canadienne » : 472 500 F.
1939
Dès septembre 1939, Peugeot pense à déménager une partie de ses fabrications dans le Sud-Ouest de la France. La région plus éloignée du Front que la Franche Comté, permettait de réaliser « tranquillement » les commandes de la défense nationale. Trois sites sont choisis : Le Bouscat, Bordeaux et Mérignac. Dès l'hiver y sont installées les machines. Pourtant, le 22 juin 1940, l'armistice est signée et la France est occupée...
Pendant l'occupation, l'usine de Sochaux mis sous l'égide de Wolkswagen est placée sous les ordres d'un directeur allemand. l'usine construira des ambulances, des patins de chars, et des pièces pour la Lufftwaffe. La France découvre le gazogène.
Le Lion sous la botte.
« L'usine connaît dès 1943 des commandos de sabotage. Par tous les moyens ils tenteront de freiner la production pour l'armée allemande. La direction française est soupçonnée de complicité. En Mars 1944, 7 directeurs sont arrêté, 6 déportés.
Un wagon qui arrivait à l'emboutissage à 11 heures du matin pouvait sauter le soir à 4 heures. Il y avait des gens qui guettaient ça pour faire sauter. La Résistance elle existait partout à ce moment là, partout dans l'usine.
On travaillait pour les Volkswulk, les avions. Pour faire des outils , il n'y avait pas de fonte comme après la guerre, c'était tout du bois compressé. Mais si vous descendiez le réglage du poinçon, il y a alors trop de course… Vous cassez tout ! Et il m'est arrivé combien de fois que les outils soient cassés… fendus, fichus ! On le faisait exprès... Après, vous aviez les Allemands casqués qui descendaient l'allée avec des mitraillettes , et ils posaient des questions - Alors qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui s'est passé ? -
Le maquis ? On les a vu revenir après , et bien sûr beaucoup manquaient. Dans notre équipe, en Juin 1944, 3 on été fusillés.
C'était une jeunesse tout à fait à part... On a vécu comme on a pu, bien pour certains, mal pour d'autres... C'est resté gravé chez nous , et à l'heure actuelle on est plutôt philosophe … Et il y a des moments où ça crispe parce qu'on ne comprend pas ».
Gilbert B.
La 402 gazo...
« Pendant la guerre, j'en ai fait des kilomètres avec,la 402 gazo. J'étais chez Peugeot Frères, et mon père me dit - je t' achète ta 402 pour y mettre un gazo...- C'était en 1941. Je lui ai répondu - Zéro. tu prends la 402, et après la guerre, tu me redonnes une voiture. Équivalente... C’était logique non ?
J' ai fait des kilomètres et des kilomètres avec des gazogènes. En 1942 on a acheté l'usine de Saint Siméon de Bressieux, près de la côte Saint André. On l`a achetée pour y faire des chaînes. Je m'en suis donc occupé. On y allait au moins une fois par mois.
On roulait avec du charbon de bois, ou avec de l'archi gaz, une espèce d°anthracite. Avec du charbon de bois, il faut recharger tous les 100 kilomètres... Avec de l'archi gaz on arrivait à aller jusqu'au bout, sans recharger.
Un jour, j”avais une personne à déposer à Grenoble. Près du lac de Paladru on remet un peu d`essence, pour aider un peu. A Grenoble, ça commençait à ne plus tirer beaucoup, je regarde mon feu. J `ouvre le couvercle du gazo, je pique mon feu, je recharge. Je ferme mon le couvercle, je vais devant lancer le ventilateur, pour refaire du gaz. Je tire le volet... Pan... Un bruit d'explosion . C'était le couvercle qui était mal mis !
Il y avait des Italiens qui passaient sur le grand boulevard . Je me suis dit - d'ici à ce que l'on me prenne pour un terroriste , démerde-toi de foutre le camp ! »
Antoine P
Le bombardement du 15 au 16 Juillet 1943
Une nuit effroyable dans le souvenir des Montbéliardais... Cette nuit-, le ciel s'embrase et les bombardiers anglais larguent plus de 700 bombes sur Sochaux, pour détruire la capacité de production du site. Les bombes ont-elles été déportées par le vent, ou les pilotes ont-ils confondu les cheminées de la Brasserie avec celles de l'usine ? La Royal Air Force manque son objectif . La plupart des bombes tombent sur la ville et quelques une touchent l'usine. On relève 120 morts et 250 blessés.
« Je m'en souviens très bien, j'avais 16 ans à l'époque, et nous habitions à Audincourt. En face l'usine des autos. J'ai été réveillée par ces avions qui tournaient avec un bruit sourd. Sans allumer bien sûr puisque les Allemand étaient strictes là-dessus, j'ai ouvert ma fenêtre et mes volets ,et j'ai deviné un avion qui lançait quelque chose . Je ne savais pas ce que c'était, je suis donc allée réveiller mes parents qui étaient dans la chambre à côté de moi. Mon père qui est venu me voir, a vu un deuxième avion lancer ce qu'il m'a dit être des balises... … De là-haut nous avons vu toutes les fusées qui devaient signaler l'endroit qui devait être bombardé. Ensuite, nous avons malheureusement vu toutes les bombes tomber , sans pouvoir les situer. Mon père disait - Ça ne doit pas être l'usine , ça doit être Belfort, Je ne vois pas. Pourtant c'est trop près, ce n'est pas Belfort. Naturellement, nous avons compris après, puisque c'est la Brasserie de Sochaux, les cheminées de la brasserie qui avaient été prises pour celles de l’usine. C'est pour ça que le bombardement avait été désaxé.
Mon père est parti après, à bicyclette, en souci de voir si c'était vraiment l'usine. Lorsqu'il est rentré , il était pour ainsi dire méconnaissable , il avait vieilli de quelques bonnes années. . Il avait pris à bicyclette le chemin de la piste, et, arrivé un peu avant les écoles de Sochaux, au milieu de la piste, il y avait des trous de bombes. Il a aidé notamment à déterrer une petite fille, qui s'est avéré après être la fille de nos amis . Dans la nuit mon père ne les avait pas reconnu tout de suite. Ils habitaient cette école sur laquelle étaient tombées des bombes incendiaires. Ils s'étaient sauvés, comme la majorité de la population, du côté de la piste … On leur avait donné l'ordre de partir là. C'était légende, que s'il y avait un bombardement , ils risquaient beaucoup moins qu'ailleurs. Malheureusement une grande quantité sont morts là. C'est là qu'a eu lieu le plus fort des bombes ».
Micheline A.
Libération...
En novembre 1944, le pays de Montbéliard est libéré par la première armée française. L'usine est vidée de beaucoup de ses machines, emportés par les Allemands dans leur repli. Les matières premières manquent, et la main-d’œuvre fait défaut. Il ne reste plus que 4400 salariés à Sochaux en 1945.
1945-1948
Paris est libéré depuis l’Été 1944, mais la guerre se poursuit en Lorraine, en Alsace, dans la région de Belfort et Montbéliard. Les usines Peugeot demeurent pendant près de trois mois dans la zone des combats ce qui laisse le temps à l'ennemi en retraite d'opérer des destructions qui s'ajoutent au pillage des presses et du gros matériel et aux effets des bombardements subis depuis 1943. Les usines de Sochaux sont libérées le 18 novembre 1944 par la 1re armée française et l'on peut alors faire le bilan. Il est déplorable ; parmi les grands constructeurs français, Peugeot est sans aucun doute l'un des plus touchés par la guerre.
Grâce au courage de MM Jean-Pierre Peugeot et Maurice Jordan , aidés de tout leur personnel, on relève les ruines en un temps record et on réinstalle des machines-outils neuves ou récupérées en Allemagne . Au Printemps 1945, la production démarre au ralenti ; celle des pièces détachées tout d'abord puis, en septembre, celles des camionnettes. Avant cela, en février 1945 une vingtaine de 202 ont été réalisées (pratiquement à la main) , mais il faudra attendre mais 1946 pour la production de voiture de tourisme reprenne normalement ; uniquement avec la 202 dont le caractère économique correspond bien aux difficultés du moment. Le programme des fabrications se limite à la seule berline pendant quelques mois puis, au salon 1946 Peugeot propose une gamme plus étoffée. Aux berlines et décapotables d'avant-guerre s'ajoute un nouveau break , mi bois mi métal qui remplace l'éphémère limousine commerciale de 1939/40.
Dès 1947, Peugeot avait révélé l'existence de la 203, mais ce n'est qu'au salon d'octobre 1948 que le public découvre le nouveau cheval de bataille de Peugeot. Sa ligne moderne n'est pas sans rappeler la très belle Lincoln Zéphir d'avant guerre. Sa mécanique apparaît comme l'une des plus intéressante parmi les 7CV de l'époque. Son moteur culbuté à chemises amovibles présente la particularité d'avoir une culasse hémisphérique en alpax avec bougies centrales et soupapes en tête inclinées en V. Ce type de culasse très élaboré est peu courant sur les voitures de série de l'immédiat après guerre. Le moteur de la 203 dispose d'une puissance élevée pour sa cylindrée et il se révèle vite extrêmement robuste. Une nouvelle boite à 4 rapports dont une 4e surmultipliée assure une consommation modérée à grande allure. La suspension avant est bien entendu, à roues indépendantes , celle de l'arrière utilise des ressorts hélicoïdaux ce qui est une innovation chez Peugeot. Pour la carrosserie a aussi choisi une solution inédite ; abandonnant la conception traditionnelle à châssis séparé, les ingénieurs de Sochaux ont étudié une coque monobloc qui assure une rigidité beaucoup plus grande.
A côté de la nouvelle 203, la 202 subsiste encore quelques mois sans aucune modification, elle disparaît définitivement des chaînes en Juillet 1949.
Douze heures par jour...
« En 1945 on a commencé à travailler sur des modèles d'avant guerre - la 202 - et on faisait des outils pour fabriquer le nouveau modèle : la 203. Pendant trois ans et demi, Peugeot ne vendait que quelques voitures, des 202. Il embauchaient pourtant de plus en plus. C'est à dire que tous les gens qui s'étaient engagés pour la durée de la guerre, tous ceux qui étaient volontaires 1 volontaires, au fur et à mesure qu'ils étaient démobilisés. ils refaisaient des équipes pour pouvoir travailler sur les outils de 203.
J'ai travaillé à l'OFEC... L'Outillage Forges Emboutissage Carrosserie. On faisait des outils pour le modèle de 203. Les pavillons, les ailes... On travaillait 12 heures. 12 heures de nuit, 12 heures de jour, avec une grosse meule.
On mangeait au casse croûte, on dormait à tour de rôle sur les établis. Il y en a un qui dormait pendant une heure. Sitôt que l'autre avait fait son heure, il le réveillait, et l”autre reprenait. On restait deux jours, trois jours sans sortir de l'usine. C'est mon frère qui m'apportait à manger à l l'usine. J'avais vingt ans, dix neuf ans quoi, juste avant de partir à l'armée. On l'a fait pendant quatre à cinq mois. Fallait le faire, fallait le faire, mais douze heures c'est dur. Fallait remonter il fallait y aller quoi !
Tout le monde mettait les mains dans la pâte, on a retroussé les manches fallait y aller remonter l'usine on n'avait plus rien. Au moment où la 203 a commencée a sortir, ça commençait à mieux aller ! A ce moment là, pour moi la vie de famille, elle venait après. C'était d'abord le boulot. Il fallait le faire, j'aimais ça. C'est quelque chose qu'il fallait qu'on fasse et on l'a fait... »
Gilbert B.
Il y deux ans déjà !
« ll faut soutenir notre effort, car les difficultés restent nombreuses. les matières premières sont difficiles à obtenir de même que les machines et les produits finis tels que pneumatiques et beaucoup d'autres...
Le ravitaillement alimentaire n'est pas encore merveilleux...
Mais par comparaison avec 1944, ne sommes-nous pas mille fois plus heureux ? Plus de mesures vexatoires, plus de bombardements, plus de rafles et de déportations... Nous sommes libres d'aller où bon nous semble. de lire les journaux qui nous plaisent...
Encore un coup de collier. Encore un effort... Nous en sortirons si nous savons marcher au coude à coude dans les bons et les mauvais jours... »
Notre usine. bulletin mensuel de la société des cycles Peugeot. 1er décembre I946.
La 203, un modèle historique !
« Personnellement, j'ai participé au lancement de la 203 en tant que carrossier. J`ai même dessiné des pièces de la voiture. C'était un moment assez passionnant. C'est un moment qui a compté après, parce que si on avait raté cette opération des deux ou trois années après la guerre, je pense que la société aurait eu du mal à s°en remettre. Cette voiture qui avait en partie été étudiée pendant la guerre, devait être la voiture qui sauverait la société. Si la 203 avait été un échec. ça aurait été une catastrophe. Ce n'était pas un modèle totalement révolutionnaire, mais il avait les qualités qu'on attendait d'un modèle d'après guerre. Elle avait une énorme résistance, c'était une voiture solide, endurante. Ça a plu, ça a bien démarré.
Au même moment Citroën sortait sa "2CV", Peugeot croyait à la classe moyenne !...
A ce moment là. on était au mono modélisme. Et on ne pouvait pas jouer la carte de la voiture très bas de gamme. Citroën. la deux chevaux. Renault, la quatre chevaux. Peugeot jouait la carte nettement au-dessus. Tout le monde sait qu'on gagne plus d'argent à vendre une voiture de classe moyenne qu'une voiture totalement bas de gamme. Avec notre possibilité industrielle, en ce moment là ,relativement faible, il ne fallait pas fabriquer un véhicule tout à fait bas de gamme».
Marcel P.
L'aile de la 203
« Il fallait venir le samedi. on travaillait une heure à la pause du midi. On allait vite manger notre bidon. et on revenait pour travailler. C'était l'époque où vraiment les gens voulaient des voitures. avaient besoin d'une voiture. et puis on arrivait pas il la leur donner !
Un ouvrier Peugeot qui avait le plaisir, comme on dit, et la chance d'avoir une 203... ll la revendait avec un bénéfice. Au bout de 7 ou 8, ils avaient presque leur voiture achetée...
Quel engouement pour l'automobile il y avait à cette époque là !
On avait quelques cracks à ce moment là. Il le fallait. Quand on voit par exemple la 203 - vers le phare vous aviez un renvoi qui venait le long du capot- Tout ça c'était chauffé et tapé au maillet ! Parce que les ailes. elles sortaient encore plissées à ce moment la ! On n'avait pas encore trouvé le système avec l'outil de frappe qui nous permettait d'éviter ces plissures ».
Louis R.
La 203 sera le modèle qui, 3 ans après la fin de la guerre, favorisera la renaissance de Peugeot pour la grande production dans le secteur automobile (Ne pas oublier, qu’outre les autos et petits utilitaires, les différentes filiales du groupe produisent également de l’outillage, du petit appareil ménager, des cycles, cyclomoteurs et petites motos, tous labellisés de la marque au Lion…) Présente au salon 1948, la nouvelle Sochalienne va donc prendre la relève de la « 202 » qui ne lui survivra que quelques mois. La silhouette, encore imprégnée du style fuseau est plus en accord avec les standards de l’époque en matière de mode automobile et quelque peu « américanisée» surtout au niveau de la proue. Mais les proportions de la belle sont bien à « la française ». Jusqu’à la fin des années « 50 », la « 203 » va connaître un franc succès commercial. Étant, pendant 6 ans, le seul modèle produit, elle se positionne dans le segment des moyennes inférieures pour s’adresser à une clientèle le plus élargie possible. Dans cette catégorie des berlines de taille standard, elle devient le modèle incontournable pour les familles de classe moyenne et bourgeoise… Par rapport à celle qu’elle remplace, elle s’adresse à une clientèle déjà moins populaire mais, se retrouvant sur le marché de l’occasion, elle trouvera aussi une clientèle issue du prolétariat. Ses déclinaisons en break, commerciale et camionnette bâchée sont appréciées par les corporations de commerçants et d’artisans qui ont besoin d’un utilitaire, pratique, confortable pour des livraisons et déplacements rapides. Sortiront aussi des versions berlines découvrables 4 portes, un coupé et un cabriolet très élégants. Le sérieux de sa fabrication "maison" a bien établi sa réputation de solidité et de fiabilité en en faisant un véhicule quasi indestructible. Longtemps les états major de l’armée l’ont adopté pour les déplacements des officiers. Entre 1948 et 1960, il sera fabriqué un peu plus de 555 000 exemplaires de « 203 »
Caractéristiques techniques des « 203 »
- Moteur 4 cylindres à soupapes en tête et culasse hémisphérique en alpax – 1290 cm3 – Puissance fiscale 7CV – Puissance réelle : 42 ch. Transmission classique. 4 vitesse + MA
- Dimensions : L : 435cm : l : 162 cm : Empattement : 258 cm. Poids 920 kg
- Vitesse maxi : 116 km/h
- Prix au salon 1948 : 445 000 F. / Au Salon 1959 : 715 000 F.
Peugeot : une histoire de numéros …
Nous sommes à l’orée des années « 30 » quand la marque au Lion inaugure un nouveau système d’appellation pour que ses modèles soient facilement identifiables par le grand public et sa clientèle.
Il s’agit d’une nomenclature à 3 chiffres de 1 à 9 avec « 0 » central. Ainsi au salon de l’auto de 1929 est présentée celle qui inaugure cette nouvelle identification ; il s’agit de la « 201 » Ce numéro, d’abord disposé verticalement à l’avant au bas de la calandre-radiateur des voitures, est composé du « 2 » qui indique l’importance du modèle dans la gamme, du « 0 » qui correspond au trou sous le radiateur, au bas des calandres, où se place la manivelle de démarrage du moteur et du « 1 » indiquant l’ordre chronologique des séries… ( Aujourd’hui, on en est à la 8ième…)
Ainsi, une 301 sera plus grande qu’une 201 mais plus petite qu’une 401 ; quant à la 601, elle, représente le haut de gamme à l’époque, dans ces années « 30 » …
Cette identification est encore en vigueur aujourd’hui et permet de distinguer dans chaque série jusqu’à 9 modèles du plus petit au plus grand… Les séries des numéros se terminant par « 1 » et « 2 » furent utilisées avant la deuxième grande guerre. A partir de 1947 Peugeot a entamé les séries 3 – 4 – 5 – 6 – 7. Aujourd'hui la gamme s'étoffe et semble pérenniser la série « 8 » A noter que la plus « pauvre » de ces séries fut la « 3 » avec seulement deux modèles : les populaires et estimées 203 et 403 dans les années « 50 à 60 » L’une des plus utilisée fut la « 5 » avec 205 – 305 – 405 – 505 - 605 – 905 … apparue à la fin des années « 70 » avec la « 305 » et se terminant au début des années « 90 » avec l’exceptionnelle voiture de compétition deux fois victorieuses au 24H du Mans la «905 »
La série « 9 » n'a été utilisé qu'une seule fois avec la « 309 » en 1986. Ce modèle n'a pas puisé ses gènes en "Sochalie", étant née des cartons des designers et des études des ingénieurs chez Simca-Talbot. Cette nouveauté venait juste d'être lancée sur les lignes de production à Poissy quand cette firme, en difficulté économique, a été rachetée par Peugeot qui exploitera donc ce projet abouti succédant à la Simca « Horizon » et le commercialisera avec l’appellation 309.