Une Peugeot habillée par Pininfarina associe traditionnellement élégance et sobriété de style, le véritable coup de griffe de la marque au Lion.
Sorties en Novembre 1977, elles inaugurent la série « 5 » des appellation à 3 chiffres avec « 0 » central mis en place par le constructeur sochalien, il y a 90 ans. Une numérotation identitaire entamée avec la 201. A noter que le dernier des trois chiffres correspond à la numérotation d'une gamme qui la situe dans le temps...
Les 305 apparaissent donc à la fin des années 70 avec le millésime des modèles 1978.
Avant elles, Peugeot avait bien usé de la série « 4 » constituant une gamme complète, allant de la petite à la grande auto, comprenant : 104 (1973) – 204 (1965) – 304 (1969) – 404 (1960) – 504 (1968) – 604 (1975).
La firme Peugeot, à cette époque, n'était pas au mieux de sa forme, la concurrence, surtout celle de Renault, influençait le marché où le conservatisme de Sochaux montrait ses faiblesses face à une clientèle avide de nouveautés et où l'esprit jeune prenait de plus en plus le pas sur le confinement dans la tradition bourgeoise. Pour sortir de cette connotation, Peugeot devait se montrer plus audacieux tout en conservant le sérieux de la fabrication maison. Jusque là, sa gamme des années 60, de la petite à la grande berline, reflétait bien ce classicisme empreint de rigueur conceptuelle. Et ce n'est pas la petite dernière, la 104, venue concurrencer le « super-car » de Renault à la notoriété tôt établie après son lancement, qui allait faire pâlir la pétulante R5.
Les modèles, chez Peugeot, ont une durée de vie d'au moins dix ans... En dépit des améliorations apportées à chacun d'eux, la clientèle se lasse ne voyant pas apparaître des nouveaux « visages »... Pour les générations montantes, il faut du plus avenant, de la fantaisie, du brio, du « fun ».
Les études du projet remontent au début des années 70 mais prennent corps dès 1975, s'il s'agissait, en premier lieu, suivant les rumeurs du moment de succéder à la 404 vieillissante – ce qu'en fait, avait fait la 504 – il s'agissait en réalité de présenter le modèle qui succédera à la 304 (elle-même une extrapolation de la 204 née en 1965), ce qui semble donc bien plus logique à ce moment de la décennie.
Peugeot, au gré des modes et des nouvelles exigences de la clientèle, en développant sa gamme, l'enrichissant de modèles s’insérant dans de nouveaux créneaux, a quelque peu chamboulé l'éventail de sa production, entre petits, moyens et grands gabarits. S'ajoute à cette complexité, la déclinaison d'un bon nombre de ses modèles en berline, break, coupé et cabriolet, voire commerciale... tout ceci, s’étoffe d'un choix de motorisations plus conséquent, où le diesel fait son apparition d'une manière bien plus démocratique.
Une silhouette jeune une esthétique valorisée par d'harmonieuses proportions au niveau des masses, des volumes (tricorps) et des ouvertures vitrées.
Ainsi, en Automne 1977, la pimpante 305 ouvre le bal de la série 5 qui s'étoffera sans cesse jusqu'en 1990... Cette berline de taille moyenne vient concurrencer les Renault 18, la Citroën BX, les Simca 1307-1308 et autres Ford Taunus. Carrossée par Pininfarina, on retrouve bien l'élégance stylistique du designer italien et surtout un bel air de famille avec le vaisseau amiral de la marque au Lion : la 604, présentée deux ans plus tôt. La 305 serait-elle alors, une 604 en réduction ? On pourrait le penser mais, à l'observation plus nuancée, ses proportions bien plus homogènes ont parfait sa silhouette qui, bien que classique avec ses 3 volumes, va séduire une plus vaste clientèle transgénérationnelle.
Dès sa sortie, la 305 se décline en 3 nivaux de finition : GL GR. SR (abréviations de Grand Luxe – Grande Routière – Super Routière) et est équipée de deux motorisation de 7 et 8 CV fiscaux.
Les premiers essais sont concluants, l'auto est réussie, esthétiquement et mécaniquement, elle devient le produit phare de la maison... Confort, efficacité routière, économique à l'usage et à l'entretien, la nouvelle lionne se taille de belles parts sur le marché d'automobiles neuves puis d'occasions dans les 5 années qui vont suivre. L'année d'après, en 1979, un break particulièrement réussi va compléter l'offre, bientôt suivie par celle de motorisations diesel.
En 1982, avec, bien plus qu'une retouche stylistique, l'apparence extérieure nettement modernisée en proue, l'intérieur disposant d'une très seyante et moderne planche de bord, la « phase 2 », va relancer les ventes. Un modèle sportif la GT de 94 CV va chapeauter la gamme 305 et, en fin de carrière, la GTX de 105 CV aux prestations sportives, permettra d'attendre la relève qu’opérera, en 1987, la 405...
Il convient de mentionner le trublion « 309 » paru en 1985. Née Simca-Chrysler puis Talbot, la remplaçante de la Talbot Horizon, développée puis mise au point par le constructeur de Poissy juste avant son rachat par Peugeot, sera baptisé, suivant l’appellation à 3 chiffres chère au constructeur de Sochaux : 309. Son gabarit, proche de celui de la 305, et surtout sa 5ème porte vont cannibaliser les ventes de la berline moyenne de Peugeot née 8 ans auparavant.
Au volant...
Nous avons eu deux 305 en finition SR : une berline couleur « ivoire » (dont hélas, je ne dispose d'aucune photo) acquise neuve au Printemps 1980 et un break couleur « gris fumé » acquis neuf en Été 1983.
Après la 104, voyager en 305, vous laisse une toute autre impression : le confort de roulement est nettement supérieur, la douceur de conduite, la tenue de route, les reprises, la souplesse mécanique sont de bon aloi. L'auto est rassurante, idéale pour effectuer des longs trajets en famille... le bilan de ses prestations est positif. Cette auto économique en carburant dans sa catégorie, nous donne entièrement satisfaction. La version Break (305 phase II) était encore plus appréciable au niveau habitabilité et agrément de conduite. Nous l'avons gardée 5 ans. Il faut mentionner qu'en longueur, le break mesure 2,5 cm de plus que la berline ; son poids légèrement supérieur (28 kg) est de 983 kg. L'autre importante particularité se situe au niveau du train arrière, cette 305 break dispose d'une innovante suspension à bras tirés, disposée horizontalement, ce qui permet de bénéficier d'un plus grand volume de chargement dans le compartiment à bagages.
Attelée avec la remorque "Frank" - En camping à Vic-Cère - Attelage break 305 et caravane Eriba en 1986 à l'aire de péage de Saint-Jean d'Angély.
De ces deux voitures restent des souvenirs impérissables...
Avec la première, nous venions de l'avoir, la fameuse sortie restaurant « Maître Corbeau » dans la vallée de l'Eure, et les braillements de notre fille aînée qui, ce soir là, ne voulait pas que le soleil se couche à l'horizon. Puis trois voyages au cours de chaque grande vacances d'été à Peymeinade (Alpes maritime). De longues routes de nuit pour rouler à la fraîche... au cours de l'une d'elles, sur la N7 entre Lapalisse et Roanne, suivre un camion transportant des tigres que nous voyions dans le compartiment cage, illuminés par les phares... Faisant des courses à Grasse, le lendemain de notre arrivée, ne plus se rappeler où j'avais garé la voiture... courant d'une place en palier à une autre sous la pluie battante d'un orage carabiné... puis l'aillant enfin retrouvé, échappant une boîte de lait en poudre (Charlotte étant à cette époque un bébé de 3 mois), dont le couvercle s'ouvre et déverse son contenu dans le coffre alors qu'il tombe des trombes d'eau... en peu de temps, c'est une mare blanche qui se forme. Je gueule à m'époumoner, pestant contre ce temps normand propre à la région que nous habitons tout le reste de l'année, alors que nous sommes présentement en vacances sur la Côte d'Azur, réputée pour son ensoleillement...
Avec la break, je me souviens de Catherine une de nos résidentes, trisomique de 35 ans que nous avions hébergée dans notre pavillon, au cours du mois d'Août 1983. Lors d'une sortie, entre nos filles, à l'arrière de la voiture, elle ne voulait pas qu'elles chantent en même temps qu'elle : « Ah vous dirai-je maman »...
En 1984 nous avions pris le train-auto-couchette à la gare d’Austerlitz, à Paris pour aller en vacances dans la Drôme rejoindre des amis. Quand j'ai récupérée la voiture à Gap, elle était maculée de suie grasse, récupérée sans doute, lors des passages sous les nombreux tunnels qui émaillent la dernière partie de la ligne depuis Valence … et dire que la couleur de notre voiture est gris fumé !...
Puis, l'année suivante, nous nous sommes équipé d'une remorque bagagère pour aller camper sous tente, avec des amis dans le Cantal. Notre chatte Jali. faisait partie de l'expédition. Au camping de Vic/Cère, nous étions obligé de la tenir attachée avec une longe courante entre deux points fixe à côté de notre campement. Un matin je ne vois plus notre jali, seulement sa longe qui passe sous la voiture. Me mettant à quatre patte pour regarder dessous, je ne vois toujours pas notre chatte mais remarque que la longe remonte vers le moteur. J'ouvre le capot et trouve la Jali bloquée contre le radiateur, s'étant entortillé autour de la poulie du ventilo... Peur rétrospective à l'idée que j'aurais pu mettre la voiture en route sans m'apercevoir que notre chatte se trouvait prisonnière à l'avant du compartiment moteur.
En 1986, au mois de Juillet, c'est en caravane que nous partons en vacances et allons dans les Pyrénées Orientales au camping municipal de Millas... Que de superbes excursions nous avons faites et que d'agréables soirées nous avons passées avec nos voisins de campement ! …
En Août 1987, c'est à Beg Meil dans le Finistère que nous avons passé la première partie du mois puis, la deuxième à visiter les châteaux de la Loire, campant au bord du fleuve, à Blois... Entre, nous étions revenu à Etrépagny pour assister, le 15 août, au baptême de notre filleul Félix. De là, repartis le lendemain, je me souviens m'être fait arrêté par ces messieurs de la marée-chaussée à l'entrée de Chateaudun. Sur la 3 voies, Je venais de dépasser une moissonneuse batteuse et m'étant rabattu, j’avais mordu sur la bande blanche ceci sous l’œil bienveillant des gendarmes... Après présentation des papiers, l'un d'eux me demande si nous revenons ou partons en vacances. Nous partons lui-répondis-je. C'est bon ! vous pouvez reprendre la route, mais soyez prudent lors des dépassements !… Nous en fumes quittes pour un gentil avertissement.
la 305 était une vaillante routière et ne rechignait pas à tracter la caravane. Avec nos filles, nous avons bien profité de tous ces voyages qui nous ont fait sillonner, en long et en large, notre belle France.
Fabriquée à Sochaux (Doubs) de 1977 à 1988, toutes versions confondues, la 305 a été produite à 1 649 177 exemplaires. C'est la 405 (familiale de moyenne gamme), sortie en automne 1987, qui prendra la relève en montant d'un cran au niveau du gabarit (L : 440 cm - l : 171 cm)