Dans le cahier champêtre* des "Saint-François"
* Il y a 36 ans, le 9 janvier 1983, avec nos Compagnons résidents du Pavillon Saint-François au Centre Saint Martin à Etrépagny (Eure), nous ouvrions un cahier champêtre dans lequel nous inscrivions chaque jour un quatrain exprimant notre humeur du moment en phase avec l'ambiance météorologique du jour.Y figurait également quelques dessins illustrant ces impressions, l'activité spécifique ou l'événement caractéristique de la journée et qui pouvaient être accompagnés de planches des herbiers que nous avions confectionnées au cours de nos veillées.
Et, pour mieux circonstancier ces souvenirs de notre passé commun, j'ajoute, ici, l'événement du jour correspondant, prélevé dans "les Chroniques du XXe siècle" édition Larousse.
Et, revenant au présent, vous découvrirez la Une du quotidien auquel nous sommes abonnés, vous affichant alors, les titres du jour.
Le pavillon Saint-François (dessin de Jean-louis Beuché) - Vue aérienne du Centre Saint-Martin commune d'Etrépagny (Eure)
Dans le cahier champêtre des « Saint-François »
Vendredi 6 mai 1983
Agitations et tumultes,
Nous procurent un temps si mou,
Que toutes vies exultent
Et se révèlent en grands remous …
Nous fêtons ce jour :
le 38ème anniversaire d'Annie Lucquiaud
le 34ème anniversaire d'Henri Cytron
Kiki, le teckel en « car à pattes » va sans doute, une fois de plus, rendre visite aux voisins, route de la Lande Vinet, qui possèdent deux magnifiques Colleys à poils longs...
Aux abords du potager, de petits minous montrent leur frais minois...
Une mésange telle un ange a déposé sa nichée dans une fracture des tôles du grand portail...
Samedi 7 mai 1983
Matinée azuréenne
Qui rend nets les contours,
Annonce pluie diluvienne,
Avant le soir, sans nul détour...
Dimanche 8 mai 1983
Arrivent les bourrasques
Et leurs cortèges d'averses,
L'eau débordant des vasques,
Plus la terre, ne traverse...
Lundi 9 mai 1983
Serait-il vrai ce dicton :
Mars venteux,
Avril pluvieux,
Mai gracieux ?...
Il faut croire que non …
Mardi 10 mai 1983
Ciel de Mai,
Rouge au matin,
Veut un pluvieux voisin
Serait plus vrai...
- Le 8 mai 1429...
C'était un jour gris, les clameurs qui montaient des bastilles, envahissaient tout l'espace, « la putain des Armagnacs » parcourait l'aire des combats, aux pieds des tourelles d'assaut anglaises à l’Ouest. En l'absence de Dunois, avec quatre centaines d'hommes sous le commandement de La Hire, ils avaient opéré une sortie de ville. La bataille faisait rage. Il y avait déjà bien trop de corps à terre... des hommes de son camp, touchés par les carreaux des archers anglais. Certains gémissaient d'autres, ceux-là même qui, avant de tomber, lançaient des obscénités, se conduisaient en reîtres aux propos et aux gestes répugnants, pleuraient maintenant comme des enfants, crispés sur l’empêne d'une flèche ayant traversé leur cuisse ou leur poitrine. Ces godons irrévérencieux, il fallait absolument les faire sortir de leur bastilles infernales. Elle, la Pucelle, savait comment les provoquer... il lui suffisait d'être présente face à eux et leurs quolibets, bien droite dans son armure, étendard bien en vue et de leur crier « Vils Seigneurs au service du trône d’Angleterre, n'avez rien à faire sur les terres du royaume de France. Moi, Jeanne la Pucelle, je vous exhorte à partir loin d'ici et de libérer immédiatement la place ! » Ils hurlaient encore plus fort, la vouant aux enfer… et cela la faisait encore plus sourire... Tous, ils avaient peur d'elle, pour eux, c'était une sorcière... elle savait cela, elle en jouait et les bravait jusqu'à l'outrecuidance... mais il y avait aussi tous ces morts et ses nombreux blessés à terre. Cette vision la rendait particulièrement triste... même la mort de ses ennemis ne lui était pas indifférente. Tout ce sang, toute cette boue, ces feux ravageurs, cette noirceur de la guerre, cette furie des combats, cela lui était difficilement supportable et pourtant elle se trouvait au cœur de la bataille, guerrière pugnace, jamais magnanime pour qui ne respectait pas sa cause imposée par l'indéfectible Volonté du Ciel.
Jeanne D'arc et ses valeureux compagnons d'armes, venaient de délivrer Orléans....
- Le 8 mai 1945 : capitulation de l'Allemagne nazi mettant fin à la guerre en Europe. L'humanité, pendant plus de quatre années, vient de vivre le plus effroyable conflit armé de son histoire ayant entrainé la mort de plus de 40 millions d'Êtres Humains. Paix et Honneur à tous les combattants qui se sont sacrifiés pour chasser l'occupant et mettre à bas l'épouvantable édifice nazi.
Reconnaissons aux peuples formant des nations distinctes, le libre droit à disposer d'eux-mêmes pour, dignement, accomplir leurs destins.
Dans la Nouvelle République ces jours-ci...
Un monde rural bien à la peine... un axe Ortient-Occident préoccupant... des fonctionnaires inquiets pour leur avenir... un monde en marche et qui trébuche presqu'à chaque pas en avant...
Alors, comme aime à le ressasser tous les anciens qui ont connu "les trente glorieuses"... était-ce mieux hier ?...
Il y a à peu près 4 ans, j'avais écrit ce billet : Le Monde d'aujourd'hui...