Dans le cahier champêtre* des "Saint-François"
* Il y a 36 ans, le 9 janvier 1983, avec nos Compagnons résidents du Pavillon Saint-François au Centre Saint Martin à Etrépagny (Eure), nous ouvrions un cahier champêtre dans lequel nous inscrivions chaque jour un quatrain exprimant notre humeur du moment en phase avec l'ambiance météorologique du jour.Y figurait également quelques dessins illustrant ces impressions, l'activité spécifique ou l'événement caractéristique de la journée et qui pouvaient être accompagnés de planches des herbiers que nous avions confectionnées au cours de nos veillées.
Et, pour mieux circonstancier ces souvenirs de notre passé commun, j'ajoute, ici, l'événement du jour correspondant, prélevé dans "les Chroniques du XXe siècle" édition Larousse.
Et, revenant au présent, vous découvrirez la Une du quotidien auquel nous sommes abonnés, vous affichant alors, les titres du jour.
Jeudi 7 avril 1983
Pour interrompre les averses,
Les nuées s’entrouvrent largement,
La lumière qui s'en déverse,
Relie la terre au firmament.
Au cours de la nuit , concert grinçant de chats-huants …
Vendredi 8 avril 1983
Point n'est finie la lutte
Dans l'atmosphère en délire.
Chaque élément est en butte
Du Printemps qu'il doit élire …
Samedi 9 avril 1983
Coucous dans les parterres,
Coucou dans les bois,
Viennent là distraire,
Le monde aux abois ...
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Joachim Du Bellay |
Euros qui, si bien glissent, dans des mains pas très sages Ou comme y ceux-là, qui ponctionnent notre pognon, S'en retournent plein les poches, pour leur train de maison, Tandis que, pauvres, nous vivrons, le reste de notre âge …
Quand reverrons-nous, hélas, leur rassurant usage, Fumer en nos bourses, ces sonnants picaillons... Reverrons-nous l'écot de nos humbles subventions, Qui, nourrissant des princes, restent d'injustes gages !
Plus nous plaît le salaire d'un job consciencieux, Que leurs limousines et palaces prétentieux, Plus que leur fric altier, nous sied « ardoises » fines ...
Plus notre lard gaulois, que leurs snobs festins Plus notre petit livret que boursicotages du matin Et plus que leur air mariole, la vie qu'on s'imagine …
Farfadet du Poitou si proche de l'Anjou ... |