Entre État providence et Libéralisme débridé, le populisme ambiant pousse au dictat qu'imposera une élite, qu'elle soit de gauche ou de droite, elle sera en tous cas extrémiste.
Le peuple qui manifeste pour son mal être social, conséquent d'une baisse sensible du pouvoir d'achat touchant les classes moyennes et les travailleurs pauvres, n'a plus confiance dans ses dirigeants, dans la classe politique et la politique elle-même.
Ce sont les extrêmes qui sont à l'affût de la tournure chaotique des événements pouvant résulter de cette crise sociale des Gilets Jaunes, difficile à enrayer parce que la suspicion est de mise à tous les nivaux et que l'on envisage tout ce qui se passe à partir de la "théorie du complot" alimenté par des chroniqueurs de tous poils parmi les médias et sur les sites de paroles des réseaux sociaux. Il faut aussi prendre en compte l'impact sur les consciences citoyennes de toutes les fictions diffusées à profusion sur les chaines de télévision faisant la part belle à cette théorie du complot, source d'inspiration inépuisable de scénarios où natures et comportements humains sont par trop dégradés, négatifs, faisant alors l'apologie des conduites les plus scandaleuses.
La montée de l’extrême droite en Europe dans des pays où la gauche tenait les rênes il n'y a pas si longtemps encore fait frémir...
On voit la violence prendre le pas sur la raison, on profère des menaces de mort à l'encontre de qui gène défendant les principes républicains mais qui, aussi, n'a pas la couleur de peau "admise" par un racisme éhonté qui ne dit pas son nom...
Ce matin nous apprenons que l'ancien ministre Thierry Mariani a mis fin à un long feuilleton en rejoignant la liste du parti d'extrême droite pour les élections européennes, en compagnie de l'ex-député LR Jean-Paul Garraud. Ces glissements vers la droite extrémiste sont inquiétants...
France, il est grand temps de te ressaisir !
Au cours du printemps 2014 j'avais écrit ceci, hélas encore d'actualité :
Lettre du Farfadet à France
Non, je ne suis pas un exilé qui t'écris hors territoire,
Mais un de tes citoyens pétri de ta fabuleuse histoire,
Un passager, aujourd'hui malmené, sur le chemin tortueux,
Que tu empruntes au gré d'événements non vertueux ...
Te voilà donc, belle France, reconquise par tes démons,
Abjurant les trois hauts principes gravés sur tes frontons,
Renonçant à ce que tu as prôné au prix de tant de sacrifices,
Noyant dans des flots d'amertumes, tes généreux édifices !...
N'y eut-il pas assez de sang versé pour, maintenant renier,
Ces âpres combats d'antan, ces résistances de pionniers,
Ces moments de conquête pour donner Droits aux Hommes :
Préceptes moraux et sociaux, qu’à cet instant, tu gommes !
Quelle route suis-tu, insolente fille, arrogante guerrière ?
Quel spectre guide tes pas et sous quelle vile bannière,
Rassembles-tu tes fils et tes filles pour porter leur fureur,
Sur de noirs champs de bataille, broyant vie et honneur ?...
As-tu déjà oublié les heures sombres, les humiliations,
Les conduites indignes, les lâches dénonciations,
Quand, rompue, à genoux, bafouée, muette et sans gloire,
France, ton doux nom, n'honorait plus nos mémoires !...
Veux-tu, à ces heures difficiles, après tant de progrès,
Rebrousser chemin, n’en éprouvant nul regret,
T’isoler, repliée sur toi, reprendre ton bagage,
Et vivre honteusement, en refusant les partages.
Voilà donc ce qui t’attire, délaissant ta mission,
Perdant de vue ce bel idéal pacifiant les nations :
Une folle aventure ravivant la fibre nationaliste
Qu’attisent des visionnaires ultra alarmistes…
France déçue par la communauté européenne,
Te laisse alors aller, sous le poids de tes peines,
Succombant au racisme éhonté, à la xénophobie,
Te voilà donc en proie à d’immondes lubies !…
N’as-tu, par le passé, connu des désenchantements ?
Essuyé des revers cuisants, vécu pires tourments ?
En relevant le front, face aux regards chargés de haine,
Toi, France, savait te libérer des plus infâmes chaines !
Alors, Toi, notre chère Patrie, Toi notre Mère courage,
Rassemble tes forces vives et laisse tomber ta rage,
Oublie ces mornes passions, ces vœux d’hégémonie,
Pour suivre, confiante et solidaire, tes bienveillants génies !
Farfadet