Article initialement publié le 14/05/2017.
En dépit du bruissement dans leurs frondaisons, les arbres sont les maîtres du silence … et pourtant ils parlent … ils s'adressent à nous … dans un langage qui remplit l'espace d'éternité …
Arbres centenaires mais aussi millénaires avez-vous donc une âme ?...
Ce sont des êtres extraordinaires, à l'apparence empreinte d'une grande majesté. Ils sont le poumon de la Terre produisant quantité d'air … Grande respiration en nos forêts !…
Que savons-nous des arbres ? Pas grand chose, nous apprend Peter Wohlleben dans son ouvrage : « La vie secrète des arbres »... Voilà qui constitue un excellent livre de chevet...
En effet, ce que nous découvrons dans ces pages c'est une étonnante part de ce mystère tenant à la vie des arbres. Une approche autre que celle exclusivement scientifique, toujours plus laborieuse à suivre quant il faut en retenir les lois et autres postulats néanmoins, ici, pédagogiquement exposés dans des paragraphes pas trop longs, au style clair, nullement alambiqué... On entre dans une connaissance bien plus inspirée, plus intuitives, plus artistique, le conteur est présent en premier pour nous faire apprécier ce que nous n'avons jamais imaginé s'agissant de la genèse, du destin des arbres et de ce bonheur d'exister, émanant de leur grand nombre qui donne Vie à la forêt...
Tout se passe lentement mais alors très lentement avec les arbres. Avec eux, pas question de brûler les étapes... leur enfance peut durer des siècles, leurs déplacements s'effectuer dans un espace temps dont l'immensité nous échappe. Avec eux, nous entrons dans une autre dimension... la lecture devient passionnante, l'intelligence de ces géants nous rend humble …
Intelligence ? Mais les arbres n'ont pas de cerveau !...
Pourquoi voulons-nous absolument que le cerveau soit l'unique siège de l'intelligence ?… Hein !...
L'intelligence elle n'est pas que l'apanage des êtres humains disposant d'un cerveau … l'intelligence elle peut être cosmique dans sa dimension universelle. Elle se manifeste surtout dans les échanges entre toutes les entités qui constituent la Création, ainsi le « créant » crée le créateur et tout ce qu'il crée... à l'infini…
L'arbre et tous ses congénères du monde végétal, nous montrent la route vers l'Esprit incommensurable de l'Univers.
Le silence cosmique est fait d'harmonies et celles-ci s'emplissent de soupirs… Promenez-vous en forêt, seul… marchez entre les fûts, sous les frondaisons… vous n'êtes pas seul... un monde infini grouille dans la forêt sous les houppiers qui filtrent la lumière...
Sens et essences tous en éveil… pas de mots mais un langage d'outre-temps nous saisit, Vertige des élans millénaires, le mouvement qui paraît figé perdure bien au-delà de nos vies !
Arbre tutélaire, c'est la terre que tu élèves jusqu'au cieux parés de lumière... la canopée ne se fait pas altière mais réceptacle des ondes du cosmos, du Verbe sublime qui se joue des mots et des maux… Arbre pourvoyeur de rameaux ! Cycle de Vie qui, du sol sombre aux antres ténébreuses, se transporte jusqu'aux feuillages ou aux aiguilles magnifiés par la lumière … miroitement des éthers et de l'eau en mouvement dans les tendres tissus de l'aubier…
Les arbres aiment la communauté et par là, nous ressemblent, ils constituent de luxuriantes et prolifiques sociétés... tant que nous n'intervenons pas...
Mais allez donc empêcher les humains d'intervenir, de modifier les paysages qu'ils s'approprient le plus souvent par intérêt et avidité, usant, consommant ce qu'ils cultivent et exploitent sans modération...
Peter Wohlleben nous fait participer à ses découvertes, à ses émois, et aussi à son indignation quand il se rend compte des dégâts considérables de nos interventions même celles des plus chevronnées dans l'exploitation des forêts et du bois qu'elles génèrent. Elles s'ajoutent à ces ravages opérés par l'urbanisation et la création de voies de circulations, elles, grandes dévastatrices d'espace arborés.
En matière de gestion des forêts, il faut relever, bien plus haut, le niveau d'intelligence écologique, allant de paire avec une manière toute nouvelle d'appréhender le monde des arbres et des forêts, une pratique très zen, nourrie de longues et attentives observations, une façon de gérer la forêt, en se projetant loin dans le temps. Cela exige de développer une conscience visionnaire qui soit en phase avec l’extrême lenteur du développement d'un arbre, développement intimement lié à une population très diversifiée, regroupant à foison, des êtres vivants, du plus petit du niveau microbiens, aux plus grands hôtes des bois, en passant par les oiseaux et les insectes qui pullulent dans leurs ramures... La vie et le développement de la forêt primordiale dépend de ces communautés d'espèces innombrables dont chaque action est capitale et toujours déterminante les unes par rapport aux autres... les arbres, eux, savent parfaitement cela et s’accommodent aussi des parasites jusqu'à faire front avec panache aux intempéries !... Dans la forêt primordiale chacun a sa place, son rôle à accomplir... une partition phénoménale où, quand le temps est venu, rien n'est vain... Quelle immense Sagesse !
Sciences sans consciences n'est que ruine de l'âme...
Sciences sans conscience peut nuire au devenir de nos forêts et à partir de là au monde entier...
Il y va du destin de l'arbre comme du nôtre …
Face à leur long silence, à notre tour, restons muets d'admiration !...
Hêtres, au cœur des forêts ... être vraiment... - Le Mirebalais Indépendant
Quand nous habitions la Haute Normandie, tout proche de la région Île de France, dans ce qui se nomme Vexin Normand, nous étions proches de cette magnifique hêtraie qui s'étend sur environ 106...
http://www.mirebalais.net/article-hetres-au-coeur-des-forets-etre-vraiment-87178991.html
Autre promenade en forêt... merveilleuse hêtraie !