À deux jours d'intervalle viennent de nous quitter deux Michel qui nous ont enchantés, faits rire et sourire, tout au cours de notre enfance, de notre jeunesse et de notre vie d'adulte...
Le deuxième de ces Michel, disparu dans sa 94ème année, lui, était un grand acteur, ce en dépit des nanars auxquels il a contribué en jouant des personnages excentriques, au comportement outrancier, aux propos triviaux, à la verve tonitruante, clown à sa manière, ours, grotesque suivant les circonstances mais en réalité toujours véridique et convaincant. Michel Galabru ne trichait pas et dans son rôle de l'adjudant Gerber, commandant la gendarmerie de Saint Tropez, il était à la fois crédible mais aussi drôle en dépit du sérieux imputable à sa fonction, elle, mise à mal par les tribulations et excentricités de ses subordonnés. Des situations loufoques, des réactions ridicules, Michel Galabru assumait cela avec sérénité mais aussi beaucoup panache sans avoir à recourir au sur-jeu. Bien sûr, c'était avant tout un homme de théâtre, un véritable et « puissant » acteur et, en même temps, un homme théâtral qui n'avait aucune peur d'user de l’auto dérision pour décrire ou commenter son parcours. Homme jovial avant tout, il avait dépassé sa timidité et les complexes dont il a beaucoup souffert dans son enfance puis à ses débuts de carrière. Michel Galabru était là pour faire rire, même si son rôle comportait beaucoup de gravité.... D'un rien, il faisait toute une histoire souvent rocambolesque et, par ce biais, nous emmenait sur les sentier de la vie légère, riante, joyeusement aventureuse.
Alors, quand hier soir, nous avons regardé sur FR2, la rediffusion de cette merveilleuse pièce tirée de l’œuvre de Marcel Pagnol : « La femme du boulanger » ce fut un immense plaisir de le retrouver dans le rôle du personnage principal, ce boulanger plein d'humanité mais à la truculence parfaitement maîtrisée, rendue si drôle sans être pathétique, entouré de personnages eux aussi « hauts en couleurs » et surtout très attachants. C'est Toute la Provence des années « 20 - 30 » qu'il rend radieuse avec sa population exubérante, charitable, musarde, goguenarde et surtout authentique et sincère à travers ses rapports humains où les mains et les mimiques sont aussi expressives que les paroles...
Ce boulanger cocu, Raimu l’avait interprété avec brio, Galabru lui a spontanément prêté vie et cœur au point que c'en fut un vrai bonheur pour tout son public et pour l'acteur lui-même.
Chers Vous Deux, Michel qui, sans doute, vous êtes un jour, croisés mais que le clap de fin semble avoir réuni pour le grand voyage dans l'Au-Delà, nous vous disons grand Merci pour la Joie que vous avez su nous communiquer en chantant et en jouant, magnifiant la Vie tout simplement.