Les notes du 13 août 1970 relevées par Anne-Marie et Maguy - Notes du 14 Août 1970 relevées par Anne-Marie.
Jeudi 13 Août 1970 :
La journée commence par une guerre ouverte avec les mouches qui nous assaillent sous la tente et au dehors … on s’administre des claques ça et là sans parvenir à décourager ces importunes …
Pour mon compte, ce n’est pas ces beuzeuses qui me sortent du sommeil mais les coups de klaxon répétés d’un allemand dont la « Coccinelle » (encore un insecte…) est bloquée par ma voiture …
Apparition hagarde … œil noir, humeur ébouriffée … je vais déplacer mon Anglia. Une bonne douche et un bon café contribuent à me faire retrouver le sourire.
Avec Daniel on monte la deuxième tente tandis que les filles préparent le déjeuner …
Après le petit déjeuner, les trois gars, nous partons pour Athènes dans l’intention de trouver un garage pouvant remédier au parallélisme défectueux des roues avant de l’Anglia … Pendant ce temps les filles finissent la vaisselle, font un sérieux rangement du campement et finissent par une lessive des familles avant d’aller se doucher …
Nous nous faisons attendre … pourtant, rentrons bredouille car, parmi les stations visitées, aucune ne nous a proposé de prendre en charge la réparation de la voiture dont, en fait, les mécanos consultés avaient du mal à diagnostiquer l’origine du mal ou bien, faisant une moue désabusée, estimaient ma Ford comme modèle obsolète impropre à une quelconque remise en état … Rassurant… vous dire, si je tire le nez que j’ai déjà naturellement long. Un seul garagiste nous a proposé qu’on lui ramène la voiture demain à 8H30, ce qui nous laisse encore un peu d’espoir…
Nous passons le début de l’après-midi à la piscine du camp avec pauses café, petits en cas sucrés et boissons fraîches …
Vers 17H30, à bord de la Simca 1000 de Daniel, Anne, Marie, Maguy, Roselyne, et Emmanuel vont faire une virée à Athènes tandis que je reste au campement pour potasser et préparer les prochaines veillées à thèmes …
Les « Cinq », en ville, en profitent pour faire du Shopping et acheter des cartes postales. Une fois de plus, Roselyne craque pour l’achat d’une nouvelle mini robe. Tous ont assisté à l’essayage me racontent-ils, à leur retour …
Pour le retour, justement, ils ont mis beaucoup de temps pour retrouver le camp, ayant du mal à se frayer un chemin dans la marée des taxis athéniens. L’un d’eux qui les suivait sur un boulevard, à chaque feu, s’arrêtant à leur côté, les regardait en souriant et s’amusait à faire tinter des clochettes accrochées à son rétroviseur … Mes amis ont fait un grand détour et, à un moment, se sont retrouvés dans une impasse au fond de laquelle, il y avait une caserne. C’est parait-il une sentinelle qui leur a indiqué » la route de Kifissia …
La veillée se passe autour de verres d’Ouzo, … Anne-Marie ne tient pas le choc, fatigue et alcool la font s’endormir sur la table… Les autres, on y va de nos sempiternelles histoires de lycéens, militaires et « d’éducs » à Saint Martin, lesquelles nous font une fois de plus, pouffer … (On en fera jamais le tour ma parole !... )
Au bout d’un moment, Anne-Marie réveillée se retrouve en forme et participe à nos récits. C’est Roselyne qui, à son tour, engourdie par la fatigue, s’apprête à passer une bonne nuit… Nous continuons à rigoler jusqu’à plus de minuit tout en mettant la sourdine pour ne pas gêner le sommeil de nos voisins.
Une heure du matin… Il fait bon s’endormir à la bonne étoiles, sans toile, sur nos matelas installés devant les tentes…
endredi 14 Août 1970 :
Lever tôt pour Daniel et moi, nous partons chacun avec notre voiture pour aller au rendez-vous mécano pris la veille … Parvenu au garage en question, le patron mettant l’Anglia sur le pont, constate bien l’avarie portant sur la fusée de roue avec roulements et biellettes de direction côté droit … Il nous fait comprendre qu’il lui faudra du temps pour avoir les pièces nécessaires à la réparation. Cela peut demander plus de 15 jours. Impossible d’être immobilisé à Athènes aussi longtemps, ça remet en cause la suite du voyage et il faut penser au retour se faisant au moins sur quatre journées … On ne s’engage donc pas à faire réparer. Pourtant la voiture, ne tiendra pas le coup pendant des centaines de kilomètres avec un tel shimmy dans la direction. Je reste perplexe… La morosité va me suivre toute une grande partie de cette journée…
De retour au camp, c’est le calme plat … Mes amis vont se délasser à la piscine ; je les suis de loin…
Roselyne, Maguy, Daniel, Anne-Marie au bord de la piscine - L'acropole d'Athènes dominé par le Parthénon ...
Déjeuner copieux après lequel, les trois gars, allons acheter des cigarettes… A notre retour sieste et bronzette pour tous en grand silence … Je me mets à dessiner histoire d’arrêter de broyer du noir, ce qui déteint sérieusement sur l’ambiance de notre petit groupe…
Anne-Marie qui rougit au soleil doit se protéger avec mon duvet en plumes qu’elle dit trouver très doux …et chaud, pense-je… «Veralydon» et tout va en s’adoucissant pour sa peau écarlate à elle …
Une fois encore c’est au dancing du camp que nous retrouvons le moral, rencontrant une joyeuse bande de Français, encore plus farfelus et fêtards que nous, pour se démener sur la piste au tempo de rythmes effrénés … Ce soir, Il n’y a pas que les roues de mon Anglia qui ont du shimmy !... Ça fait passer le coup de blues, j’vous dis pas ! …
Bon !... demain nous avons prévu d’aller visiter l’Acropole. Faudrait être sérieux tout de même, nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour faire bronzette, se tremper le popot dans la piscine et se trémousser le même popot sur des airs de jerk de twist et de rock’n’roll…
Comme vous pouvez le constater, d’Athènes, nous n’en sommes pas encore partis !…