Chapeaux Mesdemoiselles !... Aujourd'hui, le mariage n'est plus tendance et de ce fait , à contrario, vous êtes de moins en moins nombreuses à souhaiter une union prochaine ce qui rend l'événement obsolète... il ne faudrait pourtant pas que la tradion se perde ! - photo Internet.
Aujourd'hui 25 novembre, on fête les Catherine représentée par Sainte Catherine d'Alexandrie vierge et martyre, patronne des jeunes filles, en même temps que l'on célèbre les *Catherinettes*, c'est à dire toutes les jeunes filles de 25 ans et plus qui ne sont pas mariées. La coutume permettant à ces demoiselles encore célibataires de faire vœux d'un mariage à réaliser dans l'année, remonte au au XVIe siècle et était en vogue début du siècle dernier puis s'est petit à petit perdue, ne se maintenant que parmi les couturières lesquelles, à cette occasion, confectionnaient des chapeaux extravagants dont devaient se coiffer leurs collègues célibataires de plus de 25 ans…
Ce 25 novembre 1965, il y a presque 60 ans, cela faisait 25 jours que j'étais arrivé au Centre Saint-Martin à Etrépagny (Eure). Jean-Claude, Alain et mézigue, alors jeunes éducateurs stagiaires juste dans la vingtaine d'années, avions très vite tissé des liens amicaux étant aussi dynamiques au travail que inventifs pour organiser des divertissements collectifs et des moments festifs particulièrement déjantés…
Dans ma piaule en 1966 : Contre-jour... Jean-Claude au premier plan et moi, en arrière plan ... une des rares photos qui restent de cette joyeuse époque...
Les TROIS, pas forcément mousquetaires, n'étant fines épées, mais disciples assidus de la franche déconnade créatrice et récréative, ne manquions aucune occasion de jouer les amuseurs publics vis-à-vis des autres collègues et de nos patrons. Ainsi, pour la Sainte Catherine du 25 Novembre, notre éducatrice chef, Ursula F. ayant passé les 25 ans, étant encore célibataire, nous n'avons nullement omis de lui préparer une belle fête à laquelle elle fut conviée avec tous les collègues et les dirigeants de l'institution. Ils allaient voir ce que nous étions capables de produire en temps qu'organisateurs et prestataires de festivités avec le déferlement adéquat d'animations humoristiques ! Si la confection du chapeau de catherinette nous l'avons laissée à l'initiative des éducatrices, le déroulement de cette soirée festive nous l'avons pris en charge de A à Z, monopolisant les cuisines, la grande salle à manger du château et récupérant un maximum d'objets ornementaux : guirlandes et cotillons mais aussi nombre d'objets insolites, obsolètes et ringardisant. D'abord déguisés en personnages de couleurs, notre trio comportait le papa, (Alain) la maman (Jean-Claude) et bébé (moi)… Ainsi grimés, figures, bras et mains intensément noircis au fond de teint le plus sombre, attifés avec des vêtements de la belle époque mais aux couleurs vives, nous avons réalisé des montagnes de gâteaux, des pyramides de crêpes ne manquant pas de graisser et d'huiler par trop la cuisine au grand dam de Marie M. la maîtresse des lieux en journée qui eut à la récurer de fond en comble le lendemain.
A 22h30, toute l'équipe éducative, autour d'Ursula, reine de la soirée, est rassemblée dans la grande salle à manger. Pour patienter tous admirent les nombreux plats de victuailles et friandises ne manquant pas de commenter en attendant les maîtres de cérémonie...
Et justement les voilà dans un joyeux concert de grincements de roues, de braillements incessants et d'exclamations abasourdissantes, agitant clochettes et crécelles. La famille Suthou-Moazipalha* au complet : papa, maman et bébé dans un vieux landau couinant à chaque bond du gros poupon farceur qui rit, qui geint, qui pleure, qui gazouille et pêtouille en cascade...
Mines ahuris des invités puis formidables éclats de rire, la fête peut commencer !